Message aux parents : comment le conflit de loyauté chez l’enfant lors de la séparation parentale est-il appréhendé par la Justice ?

Par Caroline Elkouby Salomon, Avocat.

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Explorer : # conflit de loyauté # séparation parentale # développement psychologique de l'enfant # médiation familiale

Ce que vous allez lire ici :

Le conflit de loyauté concerne les enfants tiraillés entre leurs parents séparés. Cela peut entraîner du stress, nuire à leurs relations et affecter leur confiance. Les parents doivent éviter de se dénigrer, favoriser une communication saine et envisager la médiation familiale pour aider l'enfant à se développer sereinement.
Description rédigée par l'IA du Village

La séparation des parents est une épreuve complexe, non seulement pour les adultes, mais surtout pour les enfants.
L’un des phénomènes les plus pernicieux qui peut émerger dans ce contexte est le conflit de loyauté.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pour un enfant ?

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Définition et impact du conflit de loyauté.

Le conflit de loyauté survient lorsqu’un enfant se sent tiraillé entre ses deux parents, souvent en raison de tensions ou de conflits persistants entre eux.

Il peut être amené, consciemment ou non, à prendre parti, à choisir un camp ou à rejeter l’un de ses parents pour répondre à des attentes implicites ou explicites.

Ce phénomène est extrêmement perturbant pour l’enfant, car il est pris dans une situation où aimer l’un de ses parents pourrait être perçu comme une trahison envers l’autre.

Cette situation est souvent appréhendée par les juges :

« L’enfant est donc devenu une arme entre des parents perdus dans leur séparation conflictuelle, et C… se trouve ainsi placée dans un tiraillement permanent, un conflit de loyauté qui fausse son expression, celle de ses sentiments et de ses désirs » [1].

Cette situation peut avoir des conséquences graves sur le développement psychologique, affectif et social de l’enfant, telles que :

  • Stress et angoisse chronique : « Je crois que je n’avais jamais regardé les parents qui s’entredéchirent comme des parents maltraitants. Pourtant, c’est l’évidence même. Les discours chroniques dénigrants, abusifs, confinent à la maltraitante psychologique... En entretenant une ambiance délétère, les parents - pourtant souvent "aimants" - maltraitent leurs enfants et entravent leur développement psychoaffectif, cognitif et relationnel » [2].
  • Perturbation des relations avec les parents : « L’enfant se trouve ainsi pris dans un conflit de loyauté entre sa mère et son ancienne compagne à l’égard de laquelle il se montrait réticent » [3]. Le lien entre un enfant et l’autre parent peut totalement se déliter avec l’assentiment même de l’enfant.
  • Altération de la confiance en soi et de la perception des relations familiales.

Comment éviter ou limiter un conflit de loyauté ?

En tant que parents, vous avez un rôle crucial à jouer pour protéger votre enfant de ce tiraillement.

Voici quelques pistes pour agir :

1. Évitez de dénigrer l’autre parent devant l’enfant.

Les paroles négatives à l’encontre de l’autre parent, même sous le coup de la colère, peuvent profondément affecter l’enfant. Il peut percevoir cela comme une attaque contre une partie de lui-même, car il s’identifie à ses deux parents.

« Toute parole, action ou même image négative portée par l’un des parents sur l’autre détruit en l’enfant cette part de lui-même dont ce parent le constitue » [4].

2. Respectez les droits et la place de l’autre parent.

Même après une séparation, la coparentalité reste essentielle. Elle implique un respect mutuel des responsabilités parentales et des décisions prises dans l’intérêt de l’enfant.

« Pour échapper à ce conflit de loyauté, il n’a parfois pas d’autre solution que de rejeter l’un de ses parents. Le maintien effectif du lien de l’enfant à ses deux parents suppose donc que ces derniers sortent de la destructivité pour se "re-connaître" parents » [5].

3. Encouragez une communication saine entre l’enfant et les deux parents.

Favorisez les échanges réguliers et sereins entre votre enfant et l’autre parent, même si vous êtes en désaccord. Cela contribue à renforcer son équilibre affectif et sa sécurité intérieure.

« L’enfant a besoin de ses deux parents et de maintenir une relation avec chacun d’eux de manière égale...
Le plus délicat est alors, pour celui des deux parents qui a la résidence principale de l’enfant, d’être attentif à respecter les droits de l’autre
 » [6].

4. Soutenez votre enfant dans l’expression de ses émotions.

Permettez-lui de parler librement de ce qu’il ressent, sans crainte de jugement. Il est important qu’il puisse exprimer son attachement à ses deux parents sans culpabiliser.

« Polarisés par le conflit qui les oppose de façon persistante, les parents ne parviennent pas à préserver l’enfant de leurs oppositions, ni même à distinguer les besoins de l’enfant de leurs ressentis d’adultes » [7].

5. Envisagez une médiation familiale si nécessaire.

Si le dialogue est difficile, une médiation familiale peut vous aider à trouver des solutions dans un cadre neutre et bienveillant, toujours dans l’intérêt de l’enfant.

« Cette "mise en musique" de la coparentalité, impossible en cas de conflit aigu, est le socle de la médiation familiale...
Le respect, qui revient souvent dans le texte de loi, est le mot-clé de la médiation familiale : la reconnaissance et l’acceptation de l’autre dans sa différence est au cœur même du processus de médiation
 » [8].

En conclusion.

Protéger votre enfant du conflit de loyauté, c’est lui permettre de se construire sereinement malgré la séparation. En tant que parents, il est de votre responsabilité de mettre de côté vos différends pour préserver son bien-être.

Ensemble, vous pouvez lui offrir un environnement stable, aimant et respectueux, où il pourra s’épanouir pleinement.

Caroline Elkouby Salomon
Avocat au Barreau de Paris
Droit de la famille, des personnes et du patrimoine
Cabinet BES Avocats
www.bes-avocats.com

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Notes de l'article:

[1CA Montpellier, 22 janv. 2014, RG no 13/01529.

[2Valérie Avena-Robardet, Rédactrice en chef de l’AJ Famille, 2016.

[3CEDH, 12 nov. 2020, Honner c/ France, req. no 19511/16.

[4Actualité juridique Famille, 2003 - Quand la médiation familiale entre dans le Code civil.

[5Actualité juridique Famille, 2003 - Quand la médiation familiale entre dans le Code civil.

[6Actualité juridique Famille, 2010 - Vie de l’enfant après la séparation des parents.

[7Actualité juridique Famille, 2010 - Vie de l’enfant après la séparation des parents.

[8Actualité juridique Famille, 2003 - Quand la médiation familiale entre dans le Code civil.

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