Le CSE en mode podcast (sous conditions) !

Par Gildas Neger, Docteur en Droit.

1057 lectures 1re Parution: 3 commentaires 4.88  /5

Explorer : # enregistrement des réunions # droit du travail # protection des données # comité social et economique

Ce que vous allez lire ici :

L'enregistrement des réunions du CSE est autorisé avec l'accord des membres. Un employeur a été sanctionné pour avoir enregistré sans consentement. Les enregistrements doivent aider à rédiger des procès-verbaux et doivent être détruits une fois validés. L'employeur peut demander l'arrêt en cas d'informations confidentielles.
Description rédigée par l'IA du Village

L’enregistrement des réunions du CSE est-il soumis à des règles précises ? Qui peut décider de l’enregistrement et sous quelles conditions ? Conformément à l’article D2315-27 du Code du travail, l’enregistrement est possible avec l’accord des élus du CSE, mais uniquement pour faciliter la rédaction des procès-verbaux. Sans cet accord, l’employeur peut-il imposer cet enregistrement ?

-

L’enregistrement des réunions du Comité Social et Économique (CSE) est autorisé par l’article D2315-27 du Code du travail, qui permet à l’employeur ou à la délégation du personnel de décider d’enregistrer les séances ou de recourir à la sténographie.

Toutefois, la mise en œuvre de cette possibilité nécessite l’accord de la majorité des membres présents. Ce point doit être préalablement inscrit à l’ordre du jour et voté après débat. Le président du CSE participe également au vote, mais ne dispose pas de droit de veto.

Il ne dispose pas non plus, sans l’autorisation des élus, du droit d’enregistrer les séances du CSE sous le sceau des dispositions de l’article D2315-27 alinéa 1 du Code du travail qui dispose que

« L’employeur ou la délégation du personnel du comité social et économique peuvent décider du recours à l’enregistrement ou à la sténographie des séances du comité social et économique prévu à l’article L2315-34 ».

Dans une affaire « CSE de la société SNF c/ Société SNF » l’employeur a enregistré les réunions du CSE sans l’accord des élus, et ce, de surplus, malgré un refus explicite dudit CSE. Saisit, l’Inspection du Travail a constaté que ces enregistrements étaient contraires à l’article L2315-34 du Code du travail, qui permet l’enregistrement exclusivement pour aider à la rédaction des procès-verbaux qui relève de la compétence exclusive du secrétaire de CSE. L’inspecteur a également relevé des violations de l’article 56 de la Loi Informatique et Libertés et de l’article 21 du RGPD.

Il a demandé à l’employeur de cesser ces enregistrements, qui créent un climat de peur et limitent les droits des élus (16 mai 2024, Tribunal judiciaire de Saint-Etienne - RG n° 24/00182).

Si l’employeur refuse d’inscrire la délibération sur l’enregistrement à l’ordre du jour, le CSE pourra alors imposer une réunion extraordinaire, avec un ordre du jour à la demande de la majorité des élus titulaires, selon les règles relatives aux réunions extraordinaires du CSE.

En ce qui concerne la mise en œuvre des enregistrements, il n’existe pas de formalités spécifiques à respecter. Il apparait toutefois préférable de clarifier cette pratique dans le règlement intérieur du CSE, notamment pour éviter des contestations futures et pour établir des règles concernant la durée de conservation et la destruction des enregistrements.

S’agissant de conservation des enregistrements, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) recommande la destruction des enregistrements dès la validation du procès-verbal (PV) puisque la finalité principale de l’enregistrement est uniquement d’assurer une transcription fidèle pour la rédaction du PV, qui est obligatoire en vertu de l’article L2315-34 du Code du travail.

Au vu de ce qui est précisé supra et dans l’éventualité d’un vote positif du CSE, l’employeur ne pourra donc pas s’opposer à l’enregistrement des réunions, mais il pourra demander l’arrêt de l’enregistrement lorsqu’il s’agit de discussions sur des informations confidentielles au sens de l’article L.2315-3 du Code du travail et ce, conformément à l’article L2315-35 du même Code.

Gildas Neger
Docteur en Droit Public

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

16 votes

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

"Ce que vous allez lire ici". La présentation de cet article et seulement celle-ci a été générée automatiquement par l'intelligence artificielle du Village de la Justice. Elle n'engage pas l'auteur et n'a vocation qu'à présenter les grandes lignes de l'article pour une meilleure appréhension de l'article par les lecteurs. Elle ne dispense pas d'une lecture complète.

Commenter cet article

Discussions en cours :

  • Dernière réponse : 2 avril à 15:31
    par Caulier jerome , Le 2 avril à 00:19

    Notre PV était en co rédaction avec la RH et le secrétaire du Cse .
    Aujourd’hui, le secrétaire du Cse désire récupérer le PV et le faire externaliser
    Le président qui est aussi l’employeur si oppose et désire voter
    Nous sommes 11 élus, et six élus vont voter oui
    De ce fait, nous allons avoir une parfaite parité
    Notre président a-t-il vraiment le droit de voter dans ce cas ?

    • par Gildas , Le 2 avril à 12:32

      Dans le cadre du Comité Social et Économique (CSE), le président, qui est également l’employeur, ne peut pas participer au vote lorsqu’il consulte les membres élus en tant que délégation du personnel, conformément à l’article L.2315-32 du Code du travail. Cela inclut les consultations sur des sujets tels que la situation économique, la politique sociale ou les conditions de travail.

      Cependant, le président peut voter sur les questions relatives au fonctionnement interne du CSE, comme la désignation du secrétaire ou du trésorier, l’établissement du règlement intérieur ou l’approbation des procès-verbaux. Dans votre cas, si le vote concerne une décision interne liée au fonctionnement du CSE (comme l’externalisation de la rédaction du procès-verbal), le président pourrait être autorisé à voter.

    • par Gildas , Le 2 avril à 15:31

      Dans le cadre du Comité Social et Économique (CSE), le président, qui est également l’employeur, ne peut pas participer au vote lorsqu’il consulte les membres élus en tant que délégation du personnel, conformément à l’article L.2315-32 du Code du travail. Cela inclut les consultations sur des sujets tels que la situation économique, la politique sociale ou les conditions de travail

      Cependant, le président peut voter sur les questions relatives au fonctionnement interne du CSE, comme la désignation du secrétaire ou du trésorier, l’établissement du règlement intérieur ou l’approbation des procès-verbaux
      Dans votre cas, si le vote concerne une décision interne liée au fonctionnement du CSE (comme l’externalisation de la rédaction du procès-verbal), le président pourrait être autorisé à voter.

A lire aussi :

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 320 membres, 27852 articles, 127 254 messages sur les forums, 2 750 annonces d'emploi et stage... et 1 600 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• Voici le Palmarès Choiseul "Futur du droit" : Les 40 qui font le futur du droit.

• L'IA dans les facultés de Droit : la révolution est en marche.




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs