Avoir les oreilles décollées ou trop grandes peut être inesthétique, générer des moqueries et une véritable souffrance morale.
Une des solutions consiste à recourir à une otoplastie.
Il s’agit d’une opération chirurgicale permettant de « recoller » les oreilles ou en réduire la taille, et qui peut être prise en charge par la Sécurité sociale.
A noter qu’il existe plus de 200 techniques pour repositionner une oreille ! Le choix de la technique doit dépendre en principe non pas de la pratique habituelle du chirurgien mais de la situation particulière du patient.
Un enfant ou un adulte pourra bénéficier d’une otoplastie. La période de l’adolescence est en revanche peu propice à cette chirurgie, qui devra donc raisonnablement être différée.
L’otoplastie peut apporter une amélioration notable de la qualité de vie du patient : le patient rentre davantage dans les « standards de beauté » contemporains avec en conséquence un mieux-être sur le plan psychologique.
Néanmoins et comme toute chirurgie, elle comporte des risques de complications, plus ou moins graves, immédiates ou à distance :
infection,
hématome,
hémorragie,
nécrose,
désunion cicatricielle,
défaut de sensibilité du pavillon…
Quelquefois le résultat de l’otoplastie peut être mauvais, et entrainer par exemple :
une déformation ou une asymétrie des oreilles,
des cicatrices boursouflées et irrégulières, étant rappelé que les carnations des personnes asiatiques, métissées et noires - peaux mates - sont davantage sujettes aux cicatrices chéloïdes et doivent donc être informées des risques accrus avant l’intervention chirurgicale.
En cas de chirurgie ratée, le visage peut être moins harmonieux qu’avant l’opération.
Cela peut être très mal vécu par le patient : complexe plus important, regrets de s’être fait opérer, estime de soi et image de soi dégradées, perte de confiance dans le corps médical, sentiment de culpabilité, de colère, d’incompréhension, dépression…
L’opération ratée est plus particulièrement préjudiciable si elle concerne un enfant. Il peut également y avoir un impact par ricochet sur les parents qui ont incité ou donné leur accord pour l’otoplastie, ainsi que sur les relations familiales.
Le patient victime pourra être indemnisé en cas d’infection nosocomiale, d’aléa thérapeutique (si l’acte a une finalité thérapeutique ou reconstructrice) ou encore en cas de faute médicale, par exemple :
défaut d’information sur un risque qui s’est réalisé,
problème d’indication,
erreur technique,
geste chirurgical maladroit,
procédés de suture mal maitrisés,
défaillance dans la prise en charge post-opératoire…
Le plus souvent, c’est l’assureur du professionnel ou de l’établissement de santé qui indemnisera la victime.
Attention toutefois car la responsabilité du chirurgien n’est pas automatique en cas de résultat décevant.
La consultation d’un avocat qualifié en responsabilité médicale permettra de déterminer si l’assureur est susceptible de prendre en charge le sinistre.
La prescription pour solliciter une indemnisation de ses préjudices est de 10 ans à compter de la consolidation médico-légale.