Les droits des pères sont-ils bafoués par la justice française ?

Par Mahor Chiche, Avocat.

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Explorer : # discrimination parentale # résidence alternée # droits des pères # justice familiale

Résidence alternée, statut du co-parent, ces derniers jours le débat fait rage, il est utile de tenter de comprendre pourquoi la réalité judiciaire s’est largement écartée de l’esprit de la loi.

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Vendredi 15 février, un père que la justice a « privé » de ses enfants proteste en haut d’une grue du port de Nantes. Geste d’amour, de désespoir et de colère ? Cette histoire révèle le malaise que peuvent ressentir de nombreux pères face aux décisions de justice leur accordant qu’avec parcimonie des droits de visites et d’hébergement.

Dans de nombreux pays, la résidence alternée connait un certain succès, comme aux Etats-Unis, au Canada, en Suède ou au Danemark.

En France, l’égalité de principe entre parents est garantie dans les textes et renforcée depuis la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale. En pratique, les pères restent souvent discriminés. Les statistiques de l’Insee de 2005 éclairent : après un divorce, 18% des enfants ne voient plus jamais leur père et seulement 42% des enfants le voient au moins une fois par mois.

Cette absence du père conduit à un manque de repères paternels, source de difficultés pour le développement de l’enfant. Selon l’Ined, seules 15% de familles monoparentales sont constituées par le père. Au total, 1,3 million de pères seraient privés de leur enfant.

A l’évidence le droit positif n’a pas su s’adapter à l’évolution des cellules familiales. Si en théorie les deux parents sont égaux (l’article 371-4 du Code Civil dispose que : « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants »), trop souvent le père n’obtient pas la résidence alternée de son enfant et voit se déliter avec le temps son lien parental. Trois éléments expliquent les défaites des pères face aux juges aux affaires familiales.

En premier lieu, trop peu de pères osent demander la résidence alternée, car leurs avocats les dissuadent d’entrer dans une longue bataille judiciaire et les informent de leurs faibles chances de succès.

En second lieu, de nombreux divorces interviennent à un moment où l’enfant est en très bas âge. A moins de trois ans, la possibilité concrète d’une résidence alternée apparaît matériellement irréalisable. Le parent titulaire de la résidence se permet parfois d’exercer une certaine aliénation parentale sur l’enfant qui détruit l’image de l’autre parent, au risque d’un désordre psychologique profond chez l’enfant.

Une fois que l’enfant aura grandi, le père aura du mal à justifier sa demande de résidence alternée auprès des juges. Ces derniers se basent souvent sur la situation antérieure et le temps passé par chacun des parents auprès de l’enfant. Ainsi, la situation préexistante aura tendance à se perpétuer au détriment de la possible organisation d’un nouveau de mode de résidence.

En troisième lieu, pour nombre de juges, le poids des préjugés et de la coutume est encore prégnant sur le rôle de chaque genre dans l’éducation : au père l’entretien financier, à la mère l’éducation au quotidien.

A ces éléments objectifs s’ajoute le développement de stratégies de contournement par le parent titulaire, rendant impossible le prononcé de la résidence alternée ou réduisant à néant le jugement qui l’accorderait : le déménagement ou les accusations diffamatoires de violence.

De nombreux textes internationaux protègent le droit de l’enfant au maintien de son lien filial avec ses deux parents. L’article 18-1 la Convention internationale des droits de l’enfant (assemblée générale des Nations unies – résolution 44/25 du 20/11/1989) dispose : « Les États parties s’emploient de leur mieux à assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une responsabilité commune pour ce qui est d’élever l’enfant et d’assurer son développement. »

Les séparations actuelles de quinze jours (« un weekend sur deux ») qui sont la norme en matière de droit de visite et l’hébergement, sont de nature à provoquer des traumatismes répétés à l’enfant et ne garantissent pas suffisamment le maintien du lien affectif avec les deux parents.

Ainsi, la réalité judiciaire s’est largement écartée de l’esprit de la loi établissant le principe de la résidence alternée. Il est temps d’accorder aux pères et aux mères des droits équilibrés dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

NDLR : le forum de cet article a été suspendu, la discussion n’étant plus constructive.

Mahor Chiche,
Avocat au Barreau de Paris

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Discussions en cours :

  • Maître,

    Afin de vous prononcer de manière éclairée, et non partisane, sur un tel sujet, il était préférable, en tout premier lieu, de vous renseigner sur les motifs qui ont amené la justice à "priver" ce père de son enfant et surtout le priver de son autorité parentale, décision rarissime aujourd’hui qui est motivée par des faits graves..

    En deuxième lieu, il serait préférable de voius renseigner sur les pratiques réelles des pays étrangers, car contrairement à vos affirmations, la résidence alternée n’est la norme dans aucun pays :

    La Californie, pays pionnier en ce domaine en 1979, a dû amender sa loi en 1994 pour ne plus valider que les résidences alternées choisies librement et de concert par les deux parents.

    Sur l’ensemble des USA, la "garde physique conjointe" ne représente que 14% en moyenne des cas, alors que ce système a plus de 30 ans d’existence et que "garde physique conjointe" ne signifie pas forcément, et contrairement à la France, un temps égalitaire.

    Dans les Pays Nordiques non seulement la mère a l’autorité parentale exclusive si les parents ne sont pas mariés (sauf accord contraire des parents), mais tous reviennent en arrière. Après la Suède qui a pris ses distances depuis longtemps avec ce système, le Danemark a légiféré en février 2012, à l’unanimité des députés, pour que le 50/50 ne soit plus imposé, les députés arguant que :

    "la loi nouvelle va mettre davantage l’accent sur les droits des enfants plutôt que ceux des parents "

    Au Canada les enfants de moins de 5 ans sont laissés principalement à la garde de leur mère (tout en voyant leur père régulièrement) et une revue de conseils aux parents qui se séparent, qui émane du « Centre d’Excellence pour le développement des jeunes enfants" , et du « Réseau stratégique des connaissances sur le développement infantile" préconise, pour les enfants de moins de 3 ans,.des visites fréquentes mais qui excluent les nuits ,

    Vous affirmez, par ailleurs, que "le droit positif n’a pas su s’adapter à l’évolution des cellules familiales".
    Mais de quelle évolution parlez-vous ?

    En effet, toutes les études sociologiques qui se suivent confirment que ce sont les mères, qu’elles travaillent ou pas, qui assument essentiellement la prise en charge des enfants durant la vie commune.

    Dans la revue Politique sociales et familiales Carole Brugeilles et Pascal Sebille concluent ainsi d’une étude sur l’évolution du partage des activités parentales entre 2005 et 2009 :

    « L’étude de la répartition des tâches parentales et leur évolution confirment que les mères sont toujours les principales actrices dans la prise en charge des enfants, l’implication des pères restant au second plan et limitée dans le temps. De même, au sein des couples où la répartition des tâches est plutôt égalitaire, les changements sont légèrement plus fréquents, montrant que lorsque les activités sont plus partagées, les chances pour qu’au fil du temps les pères se désengagent sont plus importantes » (Brugeilles, Sebille, 2011).

    Selon le Centre d’Analyse Stratégique, octobre 2012, (Désunion et paternité), et malgré la représentation populaire des "nouveaux pères", la participation des hommes au soin aux enfants n’a progressé que de 5 minutes en moyenne entre 1999 et 2010.

    Et ne parlons pas des congès parentaux qui, sur leur totalité, sont pris à 98% par les mères.
    Il est à noter qu’aucun père ne se plaint alors de cette dissymétrie et ne crie au scandale d’une inégalité des sexes........mais pour autant le passé d’un enfant fait aussi son présent.

    Si la justice tenait compte de tous ces éléments, c’est en réalité moins de 2 % ou 3 % de résidences alternées qui devraient être accordées !

    Les pères sont-ils donc discriminés aujourd’hui ? Voici les chiffres publiés par le ministère de la justice en 2009 :

    Premièrement, plus la séparation est contentieuse, plus les chances pour les pères d’obtenir la garde totale s’accroit.

    Deuxièmement, dans les divorces amiables, c’est d’un commun accord que les pères laissent la garde totale aux mères.

    La résidence alternée passe de 5 % à 18 % pour des enfants entre 0 à 9 ans.

    1 % des enfants de moins d’un an étaient à la garde de leur père, 5 % en résidence alternée.

    À l’âge de 2 ans, 3 % étaient à la garde de leur père, 12,6 en résidence alternée.

    À 3 ans, 3,7 % vivaient chez leur père, 13,7 étaient en résidence alternée.

    À 4 ans, 4 % étaient en garde chez leur père, 15,4 % en résidence alternée.

    À 5 ans, 4,6 % étaient en garde chez leur père, 17,1 % en résidence alternée

    etc.

    En ce qui concerne le nombre de fausses allégations ou l’aliénation parentale, je vous engage à lire le dernier livre que j’ai co-écrit : "Divorce, séparation les enfants sont-ils protégés ?" Dunod 2012 (afin d’éviter tout procès d’intention, sachez que nous avons tous renoncé à nos droits d’auteur) Ouvrage dans lequel j’aborde ces problèmes uniquement par le biais d’études scientifiques.

    En conclusion :

    Je citerai Denyse Côté, professeur de sociologie canadienne, spécialiste de la garde partagée (et qui a élevé son fils ainsi) :

    Les pères trouvent injuste ce qu’ils considèrent comme une présomption de garde par la mère du système juridique. Il est vrai que la garde légale des enfants va encore aux mères en majorité. Mais cela n’a rien d’une injustice puisque les femmes s’occupent toujours davantage des enfants, avant ou après la séparation.

    C’est en fait la reconnaissance légale d’un fait bien documenté. Ce qui serait injuste, ce serait de masquer tout ce travail invisible

    Il ne faut pas confondre la réalité avec nos désirs d’égalité. La loi doit suivre la société et non l’inverse.

    • acqueline Phélip est bien connue de nous tous (2 millions de Sites Internet de papas) comme étant pro-mères et anti-pères. Elle avance des choses insensées (non-scientifiques, mais dogmatiques) comme l’interdiction, pour les enfants de 0 à 5 ou 6 ans, de bénéficier de la résidence alternée (loi du 4/3/2002)... alors que les meilleurs spécialistes mondiaux (scientifiques) des relations enfants /parents affirment le contraire ! Les bébés, en naissant, reconnaissent la voix et l’odeur de leurs pères ! C’est biologique ! C’est un réflexe inné que le bébé détient... comme le réflexe de la marche. En effet, dès la naissance, en le soutenant, le bébé agite ses 2 jambes comme s’il voulait marcher. Mais il perd rapidement ce réflexe en restant alité. En supprimant la relation avec le père, dès l’age de 0 à 5 ou 6 ans, les bébés ne reconnaissent plus leurs pères ! C’est aussi biologique. Et pendant ce temps, les mères perverses ont le temps de manipuler mentalement leurs enfants afin de les soustraire à leurs pères ! Elles se fichent complètement que leurs enfants, privés de pères, souffrent beaucoup. Dès le moment où les pères veulent avoir davantage de relations avec leurs enfants (après 3, 4 ou 5 ans) les batailles judiciaires commencent...

    • Monsieur Willekens

      Votre intervention ferait sourire si elle n’était aussi affligeante !

      Si "je suis bien connue" de vous, associations de droit des pères, c’est parce que je ne travaille qu’avec des spécialistes en santé mentale infantile et surtout que je n’avance rien sans en donner les sources et références. Vous seriez bien inspiré d’en faire autant.

      Si vous jugez que la WAIMH (Association mondiale pour la santé mentale infantile) est un organisme non scientifique, ou que le professeur Berrnard Golse, parmi d’autres, est "un dogmatique non-scientifique", non seulement vous vous ridiculisez, mais vous démontrez combien la mauvaise foi, voire la bétise, vous sert d’arguments incantatoires.
      La Waimh est un organisme scientifique qui a été créée par le professeur T. Brazelton mondialement connu pour ses recherches sur le développement infantile et fondateur de l’Unité du développement infantile à l’hôpital des Enfants de Boston. Il est opposé aux résidences alternées pour les moins de 6 ans ( "Ce qu’un enfant doit avoir", Stock 2001). Mais nul doute que vous le considérez aussi comme un "dogmatique non-scientifique"

      Si les bébés reconnaissent en naissant la voix et l’odeur de leur mère et pour cause, ils reconnaisent l’odeur de leur père plus tard.

      On pourrait en outre se demander, en vous lisant, si la Nature n’est pas particulièrement sexiste d’infliger aux seules femmes 9 mois de grossesse avec toutes les contraintes et conséquences afférentes ( une femme meurt toutes les 3 minutes en couche de par le monde) si le seul objectif est d’épargner les hommes......

      Par ailleurs, si la "garde physique partagée" qui, contrairement à la France, n’implique pas forcément un temps égalitaire, était la panacée ou la "moins mauvaise solution", on se demande également pourquoi tous les pays reviennent en arrière au bout de quelques années !

      Du reste, ce qu’on appelle chez nous "droit de visite et hébergement élargi" s’appelle dans les pays anglo saxons "garde physique partagée" !

      On pourrait également se demander comment les enfants se développent normalement pendant la vie commune, alors que l’égalité père-mère n’existe jamais et que ce sont toujours les mères qui assument essentiellement les tâches parentales ! (Mais là ça ne compte pas ?)

      Ceci dit, Monsieur Willekens, ne vous faites pas peur......personne n’a jamais dit qu’un bébé ou jeune enfant doit être coupé de son père, mais qu’il doit être soumis à un calendrier résidentiel progressif !

      Je pense que l’utiérus artificiel va régler le problème des pères en mal de maternité........

    • Le cas individuel des péres sur la grue ou les partisans masculinistes ou SOS Papa ne sont pas l’objet de ma Tribune.

      Je replace la question de l’intérêt de l’enfant et fort de mon expérience et des statistiques je constate que malgré l’esprit de la Loi, beaucoup de péres (qui souhaiteraient être associer à la vie de leurs enfants) ne le sont points en raison de vieux préjugés et de stratégie de contournement (on s’éloigne du lieu de travail du père...).

      Au moment où s’engage le débat sur le mariage pour tous et l’homoparentalité, il serait utile de travailler sur la question du statut du co-parent : pére, beau pére...

    • Cher Maître, je suis entièrement d’accord sur ce que vous écrivez sur le sort des pères (et des mères) qui sont privés de vivre avec leurs enfants parce que des juges l’ont décidé en ’’appréciant’’ (souvent mal et très mal même) les situations de conflits de ruptures, en prenant en compte les fausses accusations de violence et/ou d’abus sexuels de la part d’un parent pervers (aidé par son avocat menteur) lesquel / lesquels parents pervers arriveront à leurs fins, à savoir la soustraction des enfants à leurs pères... ou à leurs mères ! Mais vous ne m’avez pas confirmé les points de ruptures ou de dérapages ce cette justice de bric-à-brac, par des juges et par leurs ’’Experts pys’’ qui se trompent trop souvent...
      Vous n’avez pas réagi, non plus, à la réponse de Jacqueline Phélip, féministe étriquée, (qui fait fausse route) et ’’anti-résidence alternée’’.
      Elle a écrit ’’Livre Noir de la Résidence Alternée’’... je vous conseille de le lire. Vous verrez qu’elle promeut, de fait, les manipulations des parents pervers sur leurs enfants, créant ainsi l’ ’’Aliénation parentale’’ (fausses mémoires ou mémoires modifiée) qui est tant décriée et combattue comme étant une maltraitance sur les enfants.

      J’ajouterai que sur cette page, je ne vois pas de ’’pères sur la grue’’ ou de partisans ’’masculinistes’’ ou de SOS Papa, comme vous le décrivez...
      Personnellement, je suis totalement neutre sur le plan philosophique, ni sexiste, ni misogyne... et je promeus le principe que les enfants ont besoin de vivre... si c’est possible... avec leurs 2 parents, dans des conditions acceptables et décentes !
      Je suis surtout impliqué dans le ’’Droit Familial’’, depuis 1972 et je travaille / collabore en ’’Associations parentales’’ et en réseaux internationaux avec les meilleurs spécialistes /scientifiques mondiaux qui connaissent bien la ’’problématique familiale’’ lors des ruptures conflictuelles.
      Bien à vous

    • Depuis quand, Maître, l’intérêt d’un enfant relève d’un "esprit de la Loi" ???

      Non ! l’intérêt d’un enfant relève du respect de ses besoins , tant physiques que psychoaffectifs qui lui sont propres, qui varient avec l’âge, et qui ne sont pas toujours congruents avec ceux de ses parents.

      L’intérêt d’un enfant ne relève pas de "vieux préjugés" mais de réalités toujours d’actualité et importantes pour son ressenti psychique : avant la séparation, ce sont toujours les mères qui assumment encore essentiellement la charge et les soins aux enfants.

      A l’origine et selon E. Serverin, chercheur au CNRS, "l’esprit de la Loi" était une meilleure prise en charge des adolescents par leur père. Mais c’était sans compter avec l’explosion des séparations parentales avec des enfants de plus en plus jeunes.

      En outre, la loi de mars 2002 n’impose pas la résidence alternée, pas plus que la Convention des droits de l’enfant ne l’impose.

      Par ailleurs, comment pouvez-vous envisager sérieusement que ce problème relève de quotas statistiques, ou qu’un enfant relève d’un droit de propriété, un bien indivis à partager avec les meubles et le reste ?
      Comment pouvez-vous penser sérieusement qu’un enfant, surtout jeune, n’aura besoin que de sa mère du 1er au 8, puis n’aura besoins que de son père du 8 au 15....etc. ?

      La seule question qui vaille, ce n’est pas un pourcentage, mais de connaitre les conditions requises pour qu’une résidence alternée ne clive pas un enfant et qu’il n’en pâtisse pas, parfois gravement.

      Dans la revue Actualités Juridiques Famille de janvier 2012, le professeur Bernard Golse écrit :

      "L’intérêt de l’enfant ne sera préservé et protégé qu’à condition que les adultes, parents, magistrats et législateur, ne confondent pas l’intérêt des adultes avec celui des enfants, et renoncent à une vision très adulto-centrée de leur reflexion sur le monde de l’enfance"

      Il aurait dû ajouter à cette liste les avocats, du moins certains......

    • Monsieur Willekens

      Comment pouvez-vous, à votre âge, manquer à ce point de dignité et d’amour propre pour vous comporter en roquet si rajeur ?

      Cependant, je vous conseille surtout la lecture de mon deuxième livre "Divorce, séparation les enfants sont-ils protégés" Dunod , 2012 : outre la résidence alternée (et l’avis des "meilleurs spécialists mondiaux") il y a tout un chapitre consacré au syndrome d’aliénation parentale. Et il s’avère qu’il est très scientifique, puisqu’il repose sur et est agrémenté de publications "des meilleurs scientifiques mondiaux" qu’ils m’ont fournies et autorisé à publier ! "spécialistes mondiaux" qui sont connus internationalement en tant que références comme spécialistes des conséquences du divorce sur les enfants, et, tenez-vous bien, qui sont tous directeurs ou membres d’un programme de recherche sur l’aliénation parentale !

      Et ce sont bien les "meilleurs spécialistes mondiaux" puisque c’est à leur demande que l’aliénation parentale a été refusée d’inclusion dans le futur DSM (manuel diagnostic international )parce que :

      le syndrome d’aliénation parentale n’a pratiquement pas de fondement dans la littérature scientifique

      Faut-il que ce livre ne soit pas celui "d’une féministe étriquée", puisqu’il est recensé dans la plupart des bibliothèques universitaires !

      Ne vous voulant que du bien, j’espère tout de même que vous vous en remettrez.

    • Je rappelle à Madame Phelip qu’un congé parental est rémunéré à 567 euros maximum par mois (et encore, pas tout le temps) alors qu’un congé maternité est remboursé intégralement (et fort heureusement d’ailleurs). Pour beaucoup de famille, la perte d’un salaire est impensable... Mais peut-être pas pour vous.
      Je suis père et j’ai pu prendre un congé parental parce qu’avec mon ex-compagne, nous avons puisé dans nos économies juste pour pouvoir vivre pendant ce temps-là...

    • Et en quoi le fait de cotoyer des spécialistes rend-il compétent ? La compétence s’acquiert, elle ne se transmet pas comme une vulgaire maladie...
      Vous avez vos propres compétences qui vous appartiennent, Madame Phelip (vous étiez sage-femme, je crois), mais c’est tout. Depuis, la société a évolué et la vision que vous défendez est obsolète, pour ne pas dire anachronique (le calendrier évolutif que vous décrivez est, je suppose, le calendrier de Brazelton. Pour rappel, il a été créé suivant le protocole d’expérience de ce docteur datant de... 1971 ! Qui plus est, aux Etats-Unis, sur une population américaine (qui, vous conviendrez, n’a pas vraiment la même vision éducative et parentale que celle de l’Europe et à fortiori celle de la France). J’ajoute qu’à cette époque, le taux de séparation/divorce ne dépassait pas 6% de la population parentale. Actuellement en France il est de 50% et dans quelques années, deviendra majoritaire. Alors oui, la société a évolué. Il est donc nécessaire d’évoluer avec elle. Brazelton est un fantastique pédiatre mais c’est tout. Sa vision des liens familiaux et de la famille est consternante de nullité ( quand il dit : " Donnez-moi n’importe quelle mère, j’en ferai une bonne mère en 10 minutes", c’est méconnaître gravement les ressorts d’une éducation à la parentalité qui dure une vie (une vie de parent qui s’apprend en 10 minutes, quel homme ce Brazelton...). D’autre part, ce braveTerry (Brazelton) développe avec ce genre de propos, une légère (mais très légère, hein) tendance à estimer que seul lui a raison (et donc que la planète entière - stupide forcément - a tort quand elle n’est pas d’accord avec lui). Un peu, d’ailleurs, comme votre collègue Maurice Berger. C’est rigolo, tiens, cette similitude.
      Quant aux spécialistes que vous approchez, ils sont bien évidemment de vrais spécialistes aux compétences reconnues. Cela dit, et c’est un détail qui fait quand même une sacrée différence - ils sont partisans. Il est donc logique que vous citiez en référence des partisans de votre point de vue. Seulement, il y en a beaucoup d’autres qui ne le partagent pas, votre point de vue (Bowlby, Lamb, Main, Weston, Kromelow, Fabre, Neyrand, Poussin, Le Camus - son avis dans le magazine Ça m’intéresse de 2009 a été subtilement tronqué (il manque le début de sa pensée que vous retrouverez sans mal dans son livre "le père et l’enfant à l’épreuve de la séparation", 2009, Odile Jacob, p 174-175) et qui dément radicalement - pour ne pas dire de façon copernicienne - ce que vous prétendez). Pas plus tôt que la semaine dernière, le retournement de Marcel Ruffo sur cette question de la résidence alternée, reconnaissant son erreur, lui qui pendant longtemps la décriait. Même Denyse Côté (si, si) ne note aucun trouble ou perturbation chez les enfants alternants alors que, dans son étude, presque la moitié des enfants alternent depuis un âge inférieur à 2 ans : (La garde partagée L’équité en question, éditions du remue-ménage, Montréal, 2000.
      Vous défendez une conception qui n’a plus lieu d’être et les ravages qu’elle occasionne en dévastant des familles entières (enfant, père et mère - ben oui, les mères. Vous avez l’agaçante habitude de penser qu’elles sont toutes d’accord avec votre vision passéiste, mais non.) sont insoutenables.
      Les mères, oui, parce des gardes exclusives au profit du père, il y en a parfois (c’est rare mais ça existe) et c’est tout aussi violent et indéfendable. Il ne s’agit pas d’une querelle homme/femme. On n’est pas dans la conjugalité, mais dans la parentalité. Et tout enfant a besoin de ses deux parents - complémentaires et pas concurrents - pour se construire. Et certainement pas de façon évolutive. Mais, puisqu’on en parle, vous qui défendez avec ardeur les vertus de ce calendrier évolutif, pourquoi ne pas demander à l’appliquer aux mères de familles ? Puisque l’intérêt de l’enfant est supérieur (heureusement) et que dans la société française le principe d’égalité prévaut - ce qui veut dire qu’une mère n’est pas supérieure à un père et inversement - il apparaîtrait légitime qu’il soit appliqué à égalité de temps aux deux parents. Non ?

      Jean-Philippe Jozic

    • Monsieur Jozic

      Et vous, quelles sont donc vos propres compétences acquises pour vous exprimer sur ce sujet ?

      Mais puisque cela vous a visiblement échappé, et contrairement à vos affirmations gratuites et incantatoires, je cite les publications dont les sources sont référencées, des spécialistes en santé mentale infantile dont la plupart sont professeurs de pédopsychiatrie, c’est-à-dire agrégés dans leur discipline, chargés d’enseignement et de recherche.

      La société a évolué et ma « vision » serait donc « obsolète » ?

      C’est vraiment très étonnant, car ma « vision » est suffisamment bonne pour lire les études sociologiques qui se suivent et se ressemblent inexorablement : les dernières datant de 2011 (Brugeilles et Sébille) et 2012 (Centre Stratégique d’Analyse) qui démontrent que l’implication des pères n’a augmenté que de 5 minutes en moyenne en 10 ans, et que lorsque les tâches parentales sont davantage partagées, les pères ont tendance à se désengager au fil du temps !

      Votre vision ne serait-elle pas une vue basse….. ?

      Brazelton serait lui aussi « obsolète » et « anachronique » ?

      C’est également très étonnant, car son échelle d’évaluation des compétences du bébé est toujours d’actualité……. Il s’est par ailleurs prononcé sur le sujet de la « garde partagée » en 2001, c’est-à-dire lorsque les séparations parentales avec de jeunes enfants ont explosé.

      D’autre part, si Bolwlby, qui est le « trouveur » de la théorie de l’attachement est pour la garde partagée du jeune enfant, je dois être la reine d’Angleterre !

      Lamb, quant à lui, a fait une étude sur des familles suédoises, où le père restait à la maison et s’occupait des enfants alors que la mère travaillait à l’extérieur.
      S’il y avait une équipotentialité des deux parents dans la vie de tous les jours, lorsque l’enfant était malade, angoissé, stressé ou en présence d’une personne étrangère, c’était sa mère qui le sécurisait le mieux ! Il reconnaît donc une « supériorité » de la mère.

      Et Le Camus le reprend lui-même dans son livre « Le vrai rôle du père » 2001 :

      Un peu plus tard, LAMB confirme la préférence pour la mère après qu’il a donné la preuve du peu d’incidence du facteur » degré d’implication paternelle » dans la hiérarchie des choix affectifs des enfants.
      Les pères suédois hautement investis dans les soins (bénéficiaires du congé parental) ne se montraient pas plus attractifs que leurs compagnes ayant pris l’option de travailler à l’extérieur du foyer ni même que les pères » traditionnels » (non bénéficiaires du congé parental)
      Ces deux séries de constats poussent donc à admettre le primat de la mère.
      Depuis les travaux de LAMB, cette forme de supériorité n’a pas été remise en question ».

      Et si son interview dans « Ca se discute » a été tronquée, il faut en apporter les preuves (j’ai la revue en ma possession)

      G. Neyrand, appartient au comité d’honneur de SOS PAPA, il est sociologue et en tant que tel, il ne paraît pas le plus qualifié pour parler santé mentale infantile.

      G. Poussin affirme, quant à lui, qu’il ne faut pas séparer un nourrisson (0 à 2 ans) de sa figure d’attachement principale plus d’une journée, et précise que « c’est déjà beaucoup ».
      Lors de son audition à l’Assemblée Nationale le 23 novembre 2005, il a donné les précisions suivantes :

      Règle n° 1 – Ne pas imposer un hébergement alterné à un enfant qui n’en veut pas et le dit de façon claire et argumentée.
      Règle n° 2 – Dans le cas d’enfants de moins de 3 ans, s’assurer que les parents échangent l’enfant de manière correcte, en se parlant, et que le rythme de l’enfant est respecté (alternance courte).
      Règle n° 3 – Ne pas faire de l’hébergement alterné un remède pour les parents en conflit. C’est le contraire qui se passe. Il vaut mieux dans ce cas utiliser les « espaces-rencontres » qui devraient bénéficier d’une reconnaissance de la loi (un manque rarement relevé)

      Quant à Rufo, vous oubliez de dire, d’une part qu’il n’a pas parlé des jeunes enfants, et d’autre part qu’il a ajouté que la résidence alternée marche si les parents s’entendent !

      Pour conclure, Monsieur Jozik, je vous engage vivement à lire les avis de spécialistes sur notre site web :

      http://www.lenfantdabord.org/lenfant-dabord/avis-de-specialiste/

      Vous constaterez que s’ils sont partisans, c’est uniquement partisans du respect des besoins propres des enfants, et non des besoins des parents.

    • J’ai oublié de vous préciser, Monieur Josic, que si j’ai "une vue passéiste", elle est partagée par les pays étrangers qui reviennent sur ce mode d"hébergement les uns après les autres.

      D’autre part, s’il n’y a pas de parent supérieur à l"autre, non seulement un enfant n’en attend pas les mêmes choses, mais surtout dans une égalité de temps !

      D’autant que cette égalité de temps n’existant jamais durant la vie commune, il faudrait alors conclure que les enfants dont les parents ne sont pas séparés se développent mal ! Peut-être faudrait-il alors rendre la séparation obligatoire dès la naisance d’un enfant. Sauf que si la résidence alternée garantit un partage égal des domiciles parentaux, elle ne garantit jamais une égalité de présence et de soins aux enfants.

      Enfin, que des mères ou des pères ne "partagent pas ma vision passéiste" est regrettable pour eux et non pour moi : ce sont leurs enfants qui en payeront le prix et non les miens !

    • "Le parent titulaire de la résidence se permet parfois d’exercer une certaine aliénation parentale sur l’enfant qui détruit l’image de l’autre parent, au risque d’un désordre psychologique profond chez l’enfant " et bien pourquoi prendre des pincettes avec "se permet parfois" et "certaine" ? C’est vrai que le bouclier des parents incestueux a du mal à passer auprès des victimes et des assos de lutte contre les violences sexuelles sur le enfants !

      Et bien sûr on a encore le droit plus bas aux fausses accusations, ben voyons. Mais rassurez-vous Monsieur même en cas de violences avérées sur un des parents la résidence alternée a toutes les chances de passer quand même il suffit juste de deux points positifs.Un parent dominant et retord d’ailleurs utilisera cette résidence alternée pour continuer à pourrir la vie de son ex-conjoint.Et ce même parent se fera passer pour un grand seigneur : "oh, mais monsieur ou madame le juge, je ne veux pas de la résidence exclusive,je veux juste ma part, motte-motte, 50/50, moitié-moitié à la minute près ..........." Demander la résidence exclusive c’est rendre sa liberté à l’autre parent qui pourrait ainsi s’éloigner.Non, c’est plus marrant de l’assigner à résidence près de soi et de le harceler, parce qu’il y a résidence alternée donc il faut communiquer au maximum.Nous ne sommes pas dans un monde de bisounours et rendre la résidence alternée systématique sous prétexte qu’elle est égalitaire ne tient pas compte de ces situations conflictuelles où ce mode de garde qui semble plus "juste" serait dangereux.

    • Bonjour,
      nous mettons fin avec ce dernier message à cette discussion, qui ne débouchera sur rien ici sans doute...

  • Le véritable problème repose sur le banc du juge ! Ainsi au Québec, le conseil de la magistrature, qui est investi du mandat de sanctionner les juges fautifs qui rendent des décisions tout à fait contraire à l’esprit des lois, ne représente en réalité au mieux un club social, et au pire une association de malfaiteurs. Ainsi, les juges peuvent se rendre complice d’actes criminels, comme dans l’exemple suivant, et ce en toute impunité. http://bit.ly/evX2IN

  • En fait, nos lois... du ’’Droit de la famille’’... sont bien faites et elles sont équitables !
    Mais ce que cet avocat (comme tant d’autres) n’ose pas dire : c’est que les Juges ne sont pas obligés d’appliquer les lois... En effet, les juges peuvent ’’apprécier’’ les situations de conflits de ruptures de couples ! Mais... dans la majorité des cas... ils apprécient mal... même très mal les situations conflictuelles où il y a de fausses accusations ! (60 % des divorces conflictuels en Belgqiue). En fait, les mensonges ont forces de loi... car ces juges, pour la plupart, prennent ces mensonges pour des réalités... et ils détruisent la vie de parents (surtout les papas) en les poussant même jusqu’aux suicides ! Depuis plus de 50 ans, je n’entends que ça : ’’La justice est faite pour les malhonnêtes’’... dites moi pourquoi ?
    (Impliqué dans cette cause, depuis 1972, j’ai approché plus de 10.000 cas de conflits de couples et je suis actif pour le droit parental avec plus de 2 millions de papas et de mamans sur Internet)

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