De l’enjeu pour les employeurs de contester la prise en charge des accidents du travail.

Par Aurélie Arnaud, Avocat.

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Explorer : # contestation des accidents du travail # cotisation at/mp # répercussions financières # tribunal des affaires de sécurité sociale

Les accidents du travail et maladies professionnelles ont des conséquences financières importantes pour les entreprises employant 150 salariés et plus.

En effet, la reconnaissance de l’accident du travail ou de la maladie par la CPAM se traduit par une hausse de la cotisation AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle) de l’entreprise. Aussi, l’employeur peut-il avoir intérêt à exercer un recours pour contester la prise en charge d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ainsi que le taux d’IPP (Incapacité permanente partielle) attribué au salarié postérieurement à la consolidation de son état de santé, et ce, dans un délai de 2 mois à notification de la décision de la CPAM.

-

L’intérêt pour l’employeur est d’éviter la hausse de son taux de cotisation AT/MP. Chaque compte employeur impacte 3 années de tarification accidents du travail.
L’enjeu est donc important.

Si le recours formé par l’entreprise aboutit à une décision favorable, elle évite ainsi les répercussions financières de l’accident du travail :
• retrait de l’imputation financière de l’accident du travail sur le compte employeur
• demande de rectification à la Carsat (Caisse d’Assurance Retraite Santé Travail) du taux AT/MP de l’entreprise
• pas de hausse de la cotisation AT/MP de l’entreprise.

Pour ce faire :

- soit l’employeur saisit le Tribunal des Affaires de sécurité sociale (TASS, contentieux dit général) pour contester la prise en charge des accidents du travail, maladies professionnelles et rechutes et/ou la durée des arrêts de travail.

- soit il saisit le Tribunal du Contentieux de l’Incapacité (contentieux dit technique) afin de contester le taux d’IPP attribué au salarié, qui, lorsque le taux est au moins égal à 10%, bénéficie d’une rente viagère.

• Le savez-vous ?
Du fait du principe de l’indépendance des rapports assuré/CPAM et employeur/CPAM, en cas de succès dans le cadre d’une procédure pour l’employeur, ceci n’aura aucune incidence pour l’assuré notamment concernant les prestations qu’il aura reçues.

Aurélie ARNAUD
Avocat à la Cour
www.2a-avocat.com

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Discussions en cours :

  • Dernière réponse : 15 décembre 2021 à 08:19
    par Patrice DUPONCHELLE Avocat Spécialiste en Droit Social , Le 13 juillet 2015 à 07:13

    Vous avez tout à fait raison mais il faut préciser que pour les entreprises de moins de 20 salariés l’évolution du taux accident du travail se fait en fonction de la sinistralité du secteur d’activité et non des accidents survenus dans l’entreprise.

    • par Caroline Feutry , Le 16 juillet 2015 à 15:21

      Une petite précision me semble importante : avant de saisir le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS), il faut au préalable saisir la Commission de Recours Amiable de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie.
      Même si cette saisine préalable n’a souvent que peu d’effet (délai très longs, peu ou pas de réponse positive pour l’employeur), cette étape est un préalable indispensable.

    • par Sylvain , Le 17 juillet 2015 à 13:03

      Les réserves employeurs (si elles sont justifiées), doivent être formulées dès la déclaration d’accident de travail, dans les 48heures. Si la cpam refuse la prise en charge de l’accident à ce stade, (il n’y a donc ni CRA, ni TASS), l’accident du travail n’est pas reconnu et il est donc traité comme un soin personnel (remboursement sécu + mutuelle). Donc contrairement à ce que vous dîtes en fin d’article, il peut y avoir un impact financier pour le salarié...

    • par DJER , Le 13 juillet 2016 à 23:07

      bonjour voici ma réouverture a était accepte et j ai était opère j ai reçu une lettre alors que je n ai pas compris l intituler mon ancien employeur conteste ma réouverture mais cela était accepte.. avant par le médecin de la cpam cet pour ça que j ai était opère voici ce qui et écrit ...vu que l avis du médecin conseil s impose a l organisme de sécurité sociale en vertu de l article l 315_2 par ailleurs en application du décret 2010_753 du 5 juillet les règles de tarification sont simplifier a compter de 2012 les conséquence financière des rechutes déclares a compter du 1 janvier 2010 n apparaisse donc plus sur le compte at mp des lors qu il n y a pas d impact direct sur le taux de cotisation la prise en charge d une rechute ne fait grief a l employeur décision de la commission
      la commission rejette la requête
      EN GROS TOUT CELA VEUT DIRE QUOI CAR J AI RIEN COMPRIS

    • par Michele Carnis , Le 20 décembre 2018 à 18:39

      bonjour
      je suis reconnue en maladie professionnel ma question est une fois reconnu est il possible on m’enlève ma reconnaissance parce que l’employeur refuse la maladie professionnel
      merci pour vos reponse

    • par Rose , Le 15 décembre 2021 à 08:19

      Bonjour
      Est ce que le salarié doit être informé de la contestation par son employeur du taux IPP qui lui a été attribué ? Quel est le fondement juridique ?
      Je vous remercie

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