I. L’Assembly Bill 2602 : protection des artistes face aux répliques numériques.
A. Contexte et objectifs de la loi.
La loi AB2602, entrant en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025, s’inscrit dans une démarche de protection des droits des acteurs face à l’émergence des technologies de réplication numérique.
Cette loi reconnaît les enjeux spécifiques liés à l’utilisation des répliques numériques dans l’industrie du divertissement et établit un cadre juridique strict pour leur utilisation.
B. Définition et champ d’application.
La loi définit une "réplique numérique" comme une représentation électronique générée par ordinateur, hautement réaliste et facilement identifiable comme la voix ou l’apparence visuelle d’un individu.
Cette définition englobe les enregistrements sonores, les images, les œuvres audiovisuelles ou les transmissions dans lesquelles l’individu n’a pas réellement performé ou apparu, ou dans lesquelles le caractère fondamental de la performance a été matériellement altéré.
C. Dispositions principales.
La loi établit des conditions strictes pour l’utilisation des répliques numériques.
L’élément central de cette réglementation est l’exigence d’une description contractuelle spécifique des utilisations prévues de la réplique numérique. Cette disposition vise à garantir la transparence et à protéger les droits des artistes sur leur image.
La loi édicte également que le recours à ces répliques numériques n’est possible contractuellement que si l’acteur ne peut réaliser lui-même lesdites performances.
Enfin, un aspect crucial de la loi consiste dans l’obligation de représentation juridique.
La loi exige que l’individu soit représenté, dans le cadre de la signature d’un contrat, par un avocat négociant en son nom les droits de réplique numérique, ou représenté par un syndicat de travailleurs.
II. Le California AI Transparency Act : vers une transparence accrue de l’IA Générative.
A. Objectifs et portée.
La loi SB942, qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026, établit des obligations de transparence pour les fournisseurs d’IA générative.
Cette loi vise à créer un cadre de confiance autour de l’utilisation de l’IA en imposant des mesures de détection et d’identification des contenus générés artificiellement.
B. Champ d’application.
La loi s’applique aux "covered providers", définis comme les personnes créant, codant ou produisant des systèmes d’IA générative comptant plus d’un million de visiteurs ou d’utilisateurs mensuels et accessibles publiquement dans les limites géographiques de l’État.
C. Obligations principales.
Les fournisseurs doivent mettre à disposition gratuitement un outil permettant d’évaluer si un contenu (image, vidéo ou audio) a été créé ou modifié par leur système d’IA générative.
Les fournisseurs doivent également permettre d’identifier les contenus générés (image, vidéo, audio) par une mention explicite et par des métadonnées permettant de connaître le système d’IA d’origine.
Conclusion.
L’adoption de ces deux lois marque un tournant significatif dans la régulation de l’IA.
La Californie établit un précédent important en créant un cadre juridique qui cherche à concilier innovation technologique et protection des droits individuels. Ces lois pourraient servir de modèle pour d’autres juridictions cherchant à réguler l’IA de manière équilibrée et efficace.
Cette approche réglementaire témoigne d’une volonté de maintenir la position de leader de la Californie dans le développement technologique tout en assurant une protection adéquate des droits individuels et de la transparence. Elle illustre également la capacité des législateurs à s’adapter aux évolutions technologiques rapides et à proposer des solutions juridiques innovantes.
L’efficacité de ces lois et leur impact réel sur l’industrie et la société ne pourront être pleinement évalués qu’après leur entrée en vigueur respective en 2025 et 2026.
Néanmoins, elles constituent d’ores et déjà une avancée significative dans la régulation de l’IA et établissent des standards qui pourraient influencer la législation future dans ce domaine en constante évolution.