Chefs traditionels et autorités administratives au Cameroun : Duel ou duo ? Par Youssoufa Yaya, Doctorant.

Chefs traditionels et autorités administratives au Cameroun : Duel ou duo ?

Par Youssoufa Yaya, Doctorant.

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Explorer : # relations administratives # colonisation # politique locale

Les chefferies traditionnelles et les autorités administratives entretiennent des relations privilégiées. Elles participent à la gestion de la cité dans les modalités fixées par les lois, ou encore par les us et les coutumes. En effet, ces derniers disposent des nombreux avantages dans l’exercice de leurs fonctions respectives. Leurs rapports sont tantôt harmonieux, tantôt conflictuels pour des enjeux divers.
En réalité, leurs forte implication dans le milieu politique est parfois sujette à interprétation à cause des nombreuses équivoques que cela peut entrainer. Toutefois, ces derniers demeurent indispensables au bien-être des populations.

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Abstract : Traditional chiefdoms and administrative authorities maintain a privileged relationship. They participate in the management of the city established by law, or by customs and traditions. Indeed, latter enjoy numerous advantages in the exercise of their respective functions. Their relationships are sometimes harmonious, conflictual over various issues.
In reality, their strong involvement in the political sphere is sometimes open to interpretation due to the numerous ambiguities it can create.
However, the latter remain essential to the well-being of the population.

Introduction.

Les rapports entre l’administration coloniale et les lamidat du grand nord Cameroun n’ont pas toujours été des fleuves tranquilles.
Les relations ont été tumultueuses depuis la période pré-indépendance notamment avec les premiers accords commerciaux entre les populations de la zone côtière et les explorateurs anglais, allemands et français.
Les chefs traditionnels dirigeaient les chefferies traditionnelles de la partie orientales du nord Cameroun d’une main de fer. En effet, en tant que détenteurs du pouvoir traditionnel, ces chefs sous domination allemandes étaient des intermédiaires de l’administration coloniale, car servant de relais entre les colons et les populations autochtones. C’est le cas de la chefferie Douala dans la région du Littoral [1], de la chefferie Bafoussam dans la région de l’ouest [2], du lamidat de Rey-Bouba dans la région du nord [3], ainsi que de plusieurs autres chefferies dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays.

L’organisation de ces collectivités était centrée sur la personne du chef qui dégageait une aura particulière et jouissait d’une légitimité incontestable et incontestée, En réalité, tout lui appartenait : les maisons, le bétail, les terres, bref toutes les richesses. Ainsi, sur le plan foncier, le chef avait des droits exclusifs en matière de distribution et même d’expropriation des terres [4]. La concession de la chefferie traditionnelle était ainsi considérée comme un bien privé du chef.

À la vérité, le chef incarne une certaine figure de proue, car il constitue un trait d’union entre la légalité administrative et la légitimité populaire. Cela étant, notre étude revêt un intérêt dual, il est peut être mesuré, aussi bien sous le prisme politique que social, dans la mesure où le chef est tantôt vilipendé, tantôt loué, il est au cœur entre l’administration et les administrés qu’il est censé protéger.
Pour mieux cerner notre thématique, nous apprécierons les privilèges coutumiers du chef d’une part (I) et dans la deuxième articulation de notre article nous allons nous atteler à illustrer l’analyse fondamentale de la pensée des concepts de domination de l’administration vis-à-vis du pouvoir traditionnel d’autre part (II).

Retrouvez la suite de l’article dans le document PDf ci-après :

Chefs traditionels et autorités administratives au Cameroun : Duel ou duo ?

Youssoufa Yaya,
Doctorant en droit public interne,
Université de Maroua-Cameroun.

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Notes de l'article:

[1On citera utilement du traité Germano-Douala du 12 juillet 1884 qui avait été conclu entre des firmes allemandes et les chefs locaux. Sur la question, voir Rodrigue Ngando Sandje, « Le traité Germano- Douala du 12 juillet 1884 : étude contemporaine sur la formation des contrats dans l’ordre juridique intemporel », Revue québécoise de droit international, vol. 29, no 1, 2016, p. 131-159.

[2Cette chefferie traditionnelle existe depuis 1830.

[3Cette collectivité traditionnelle existe depuis 1798.

[4Maurice Kamto, « Introduction au droit d’urbanisme du Cameroun », Revue de droit public et de la science politique en France et à l’étranger, no 6, 1988, p. 1613-1614. Dans certaines contrées, l’expropriation s’est faite par voie d’apposition des fétiches dans la concession visée. Les fétiches sont des objets naturels (cailloux, cheveux, morceaux de bois, fer) ou imprégnés (statuettes, amulettes) auxquels on prête un pouvoir surnaturel. Voir sur la question, Michèle Coquet, « Une esthétique du fétiche », Système de pensée en Afrique noire, no 8, 1987, p. 111-140.

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