Abstract : Traditional chiefdoms and administrative authorities maintain a privileged relationship. They participate in the management of the city established by law, or by customs and traditions. Indeed, latter enjoy numerous advantages in the exercise of their respective functions. Their relationships are sometimes harmonious, conflictual over various issues.
In reality, their strong involvement in the political sphere is sometimes open to interpretation due to the numerous ambiguities it can create.
However, the latter remain essential to the well-being of the population.
Introduction.
Les rapports entre l’administration coloniale et les lamidat du grand nord Cameroun n’ont pas toujours été des fleuves tranquilles.
Les relations ont été tumultueuses depuis la période pré-indépendance notamment avec les premiers accords commerciaux entre les populations de la zone côtière et les explorateurs anglais, allemands et français.
Les chefs traditionnels dirigeaient les chefferies traditionnelles de la partie orientales du nord Cameroun d’une main de fer. En effet, en tant que détenteurs du pouvoir traditionnel, ces chefs sous domination allemandes étaient des intermédiaires de l’administration coloniale, car servant de relais entre les colons et les populations autochtones. C’est le cas de la chefferie Douala dans la région du Littoral [1], de la chefferie Bafoussam dans la région de l’ouest [2], du lamidat de Rey-Bouba dans la région du nord [3], ainsi que de plusieurs autres chefferies dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays.
L’organisation de ces collectivités était centrée sur la personne du chef qui dégageait une aura particulière et jouissait d’une légitimité incontestable et incontestée, En réalité, tout lui appartenait : les maisons, le bétail, les terres, bref toutes les richesses. Ainsi, sur le plan foncier, le chef avait des droits exclusifs en matière de distribution et même d’expropriation des terres [4]. La concession de la chefferie traditionnelle était ainsi considérée comme un bien privé du chef.
À la vérité, le chef incarne une certaine figure de proue, car il constitue un trait d’union entre la légalité administrative et la légitimité populaire. Cela étant, notre étude revêt un intérêt dual, il est peut être mesuré, aussi bien sous le prisme politique que social, dans la mesure où le chef est tantôt vilipendé, tantôt loué, il est au cœur entre l’administration et les administrés qu’il est censé protéger.
Pour mieux cerner notre thématique, nous apprécierons les privilèges coutumiers du chef d’une part (I) et dans la deuxième articulation de notre article nous allons nous atteler à illustrer l’analyse fondamentale de la pensée des concepts de domination de l’administration vis-à-vis du pouvoir traditionnel d’autre part (II).
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