Thierry Wickers, Avocat au barreau de Bordeaux, Ancien Bâtonnier de Bordeaux, Ancien président de la Conférence des Bâtonniers et du CNB, Responsable de la délégation française au Conseil Européen des Barreaux (CCBE) :
Les avocats ont un intérêt direct au bon fonctionnement de la justice, comme aussi les justiciables. En acceptant de prendre en charge la communication électronique avec les juridictions, ils ont probablement évité un large mouvement de déjudiciarisation, ou un engorgement total du système judiciaire, comme on peut le constater ailleurs.
Comme l’a suggéré le Conseil national des barreaux dans le livre blanc sur la justice du XXIe siècle, les avocats pourraient s’impliquer encore davantage, à travers la valorisation de l’acte d’avocat ou l’extension de la procédure participative.
Un certain nombre de tâches, comme le suivi de la mise en état, pourraient être accomplies par les avocats.
La procédure participative a l’avantage d’inciter les parties à construire la solution à leur litige, tout en leur apportant la garantie du contrôle du juge.
Ceci étant, la rénovation de la justice passe aussi par l’adoption par les juridictions de pratiques comme le contrôle de la qualité, ou la recherche de la satisfaction de ses « clients ».
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Bénédicte Bury, Avocat au barreau de Paris, Ancien membre du Conseil National des Barreaux, Présidente de la commission formation de l’ACE :
La question profite d’être entendue au sens large de la justice. L’avocat doit être le rouage d’une justice collaborative et pacificatrice des rapports humains.
Voilà un vrai défi quotidien dans son activité de conseil auprès des particuliers et des entreprises, publiques ou privées, afin d’accompagner les projets, prévenir les risques de conflits et lorsqu’ils surgissent accompagner la dynamique du conflit par une approche positive, tournée vers la projection de l’avenir.
Julie Mac Farlane avait expliqué il y a quelques années à Montréal, ensuite de la publication de son ouvrage intitulé the « New lawyer : how settlement is transforming the practice of law », que les clients attendent de leurs avocats une capacité à négocier, à travailler en équipe, pluridisciplinaire s’il le faut, pour chercher les solutions, ensemble. C’est cette culture collaborative de la pratique du conseil qui fait la légitimité du rôle de l’avocat dans cette entreprise de rénovation.
L’avocat peut trouver les outils du dialogue nécessaires pour se projeter dans une relation durable et paisible, développer ses compétences pour impliquer et faire participer les parties à la construction de leur projet.
L’avocat enfin, et c’est essentiel, apporte son imagination au service de la solution juridique adaptée, afin d’assurer la sécurité de son acte d’avocat.
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