"Présumé coupable", jugé excellent

"Présumé coupable", jugé excellent

La Rédaction du Village de la Justice

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Explorer : # erreur judiciaire # détention provisoire # Monde de la justice # conditions carcérales

La Rédaction du Village de la Justice avait assisté en juin à l’avant-première de Présumé coupable réalisé par Vincent Garenq. Le film est une adaptation fidèle du texte écrit par l’un des acquittés d’Outreau, Alain Marécaux, lors de son interminable placement en détention provisoire. Sortie en salle aujourd’hui, 7 septembre 2011.

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Présumé coupable instruit l’affaire d’Outreau à charge… et c’est pour le mieux. Le film ne s’attarde ni sur la pression médiatique, ni sur les zones d’ombre de l’affaire, ni sur l’étrange relation nouée entre Myriam Badaoui et « son petit juge ». Le point de vue adopté est celui d’un homme, Alain Marécaux, huissier de justice mis en examen et placé en détention provisoire pendant plus de trois ans avant d’être acquitté en appel en 2008.

Avec un tel scénario, le réalisateur aurait pu se contenter d’arracher quelques larmes faciles au spectateur. Au contraire, si le propos est si bien transmis c’est que le film est avant tout un beau film. Les plans sont souvent magnifiques et l’interprétation de Philippe Torreton est une réelle incarnation du personnage tant l’acteur prend le rôle à corps et à cœur.

Pendant 1h42, on revit le cauchemar du mis en examen, le ventre noué, la gorge serrée. Même en connaissant l’issue « heureuse » du procès, on mesure à quel point, indépendamment de la décision de justice, la phase d’instruction franchit une limite au-delà de laquelle la vie se brise. La déshumanisation permanente de l’engrenage de la justice est dépeinte avec finesse.

Dès la première audition, Alain Marécaux apparaît déséquilibré, au sens propre du terme, le bras accroché au sol par des menottes trop courtes. À son arrivé dans la maison d’arrêt de Beauvais, le maton le met en garde : « Je n’ai pas besoin de vous dire le sort que l’on réserve aux types dans votre genre, vous devez être au courant ». De la même façon, le film ne s’appesantit pas sur la violence exceptionnelle du milieu pénitentiaire, évitant ainsi l’écueil du voyeurisme. C’est davantage l’horreur banale du quotidien, la promiscuité, le bruit de l’univers carcéral qui font ressentir au spectateur la misère des conditions de détention en France.

- Présumé coupable, de Vincent Garenq, avec Philippe Torreton, Noémie Lvovsky, Wladimir Yordanoff, Raphaël Ferret, Michelle Goddet, Farida Ouchani, Olivier Claverie, Kevin Tholliez, Loris Rouah.

- Chronique de mon erreur judiciaire, Alain Marécaux, Flammarion 2005

La Rédaction du Village de la Justice

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