Cet article est proposé par le Magazine "Liberalis"...
Avec ce numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / Patrimoine) : Le nouveau circuit complet des remparts de la Cité de Carcassonne.
Comme dans un rêve, posée en couronne sur une colline au milieu de la plaine viticole, Carcassonne, ses 52 tours et sa double enceinte longue de 3 km, s’impose d’emblée comme l’archétype de la cité médiévale telle qu’on l’imagine à travers le monde.
Les origines du nom de ce monument paysage, coincé entre les Pyrénées d’un côté, le Massif central de l’autre, restent obscures, et sont sources de nombreuses légendes dont celle de la fameuse Dame Carcas.
- Cité de Carcassonne, vue aérienne © Philippe Benoist CMN
La Cité médiévale audoise fait partie des tout premiers lieux les plus visités de France. Et ce n’est pas près de changer. En effet, les visiteurs peuvent découvrir, depuis les journées du patrimoine du 21 et 22 septembre 2024 et après 31 mois de travaux, le kilomètre 300 de l’intégralité des remparts intérieurs de la cité médiévale. Jusqu’ici, on ne pouvait visiter seulement qu’une partie de ce chemin de ronde et le château comtal. Neuf tours et autant de courtines, ainsi que 7 500 m² de façades ont été restaurées et sont ainsi accessibles. Des panoramas inédits sur la Cité, ses jardins secrets et ses alentours sont à découvrir. Ces travaux d’un montant de près de 5 millions d’euros, ont été réalisés sous l’égide du Centre des Monuments Nationaux et de sa présidente Marie Lavandier, gestionnaire du site, dans le cadre du plan de relance gouvernemental.
- Photo 3 : Cité de Carcassonne, la partie des remparts rénovés © JLRF
Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis presque trente ans, la Cité de Carcassonne, dont l’origine remonte au Bas Empire, était à l’origine protégée par une unique enceinte gallo-romaine. La plus grande ville médiévale d’Europe, perchée à un carrefour stratégique et dominant la vallée de l’Aude, fut successivement celte, romaine et wisigothe, avant de rejoindre l’empire franc et de prospérer aux Xᵉ et XIIe siècles, sous la puissante dynastie des Trencavel. Au XIIIe siècle, passée dans l’escarcelle royale, Saint-Louis la renforce en construisant un second rempart, la ville se situant alors à la frontière avec le royaume d’Aragon. L’espace entre les deux enceintes, autrefois bâti de masures, s’appelle les lices.
Sa puissance se maintient jusqu’en 1659, date de l’annexion du Roussillon au royaume de France. Par la suite, la cité décline et devient quasiment à l’état d’abandon et est menacée de démantèlement. Cependant, au XIXe siècle, un érudit local, Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, lance l’alerte. Napoléon III intervient, et grâce à l’implication de Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, et de l’architecte Viollet-le-Duc, le monument est sauvé et restauré avec soin. Il retrouve sa splendeur d’antan, devient un objet pédagogique et participe ainsi au récit du roman national voulu à l’époque par l’Empereur.
De nos jours, la quarantaine d’habitants intra-muros et les touristes y pénètrent à pied via l’imposante « Porte Narbonnaise ». Celle-ci est l’entrée principale de la ville haute avec sa barbacane fortifiée, qui est le passage obligé avant de pouvoir arpenter les méandres moyenâgeux de ses ruelles bordées d’échoppes et de jolies places ombragées, jusqu’à l’entrée du château-fort, antique palais des vicomtes de Carcassonne. Lors de la visite de la noble demeure, on découvre dans le musée lapidaire, un buste original de Dame Carcas, datant du XVIe siècle, et dans le donjon, une élégante salle voûtée, ornée de fresques fin XIIe, début XIIIe et d’un plafond peint d’un bleu azur uni, obtenu à partir de lapis-lazuli. La possible visite VIP des lieux, permet de découvrir de belles mosaïques romaines du Ier siècle et des graffitis de prisonnières, lorsque le château était transformé en lieu de détention.
- Cité de Carcassonne, les remparts et le Château comtal © JLRF
Pour finir, un passage à la basilique Saint-Nazaire s’impose pour contempler les plus beaux vitraux du Midi, dans une étonnante harmonie des styles roman et gothique.
Préfecture du département au nom hérité du fleuve éponyme, l’Aude, Carcassonne et le canal du Midi qui serpente à ses pieds dans son écrin de verdure, mérite largement le voyage. Churchill, peintre à ses heures perdues, ne s’y était pas trompé, et immortalisa, en 1931, les fortifications sur la toile. Et à l’été 1937, celui qui deviendra, des années plus tard, le 35ᵉ président des États-Unis, n’a que 20 ans, lorsqu’un cliché immortalise le jeune John Fitzgerald Kennedy escaladant le pont du château comtal de Carcassonne. Walt Disney aurait été si impressionné par son séjour dans les années 50, qu’il se serait inspiré de l’architecture, à son retour aux États-Unis, pour imaginer le château de « La belle au bois dormant ».
Franck Doucet, Administrateur du château et des remparts, nous l’assure, « Carcassonne n’a pas fini de nous surprendre » !
- Cité de Carcassonne, porte Narbonnaise © Sammy Billon CMN
Informations : https://www.remparts-carcassonne.fr
Photo en logo : Cité de Carcassonne, front ouest © Philippe Benoist CMN
