(Découvrir / Art contemporain) : Découverte du Château d’Aubenas en Ardèche.
L’Ardèche, seul département métropolitain français où ne passe aucun train de voyageurs, est connu pour ses nombreux trésors. Le canyon de 22 kms de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche et son gigantesque Pont d’Arc érodée par la rivière, curiosité géologique unique au monde ; le plus ancien témoignage d’art de l’Humanité à la Grotte Chauvet ; l’un des plus grands réseaux souterrains de France avec plus de 65 kms de galeries topographiées ; la plus importante concentration de dolmens du pays 900, bien plus qu’en Bretagne ; mais c’est aussi une nature préservée, ses castors, chèvres sauvages, et côté gastronomie son fameux fromage le picodon, les marrons, la "crique", plat typique à base de pommes de terre poêlée, ou la caillette ardéchoise à base de viande de porc.
Dominant la vallée de l’Ardèche, Aubenas, est une ville avec une âme, renfermant de nombreux vestiges et monuments de son passé dont huit sont inscrits au titre des monuments historiques.
- Château d’Aubenas, Île/Mer/Froid, les couales (corbeaux) © photo JLRF
Parmi eux, le Château d’Aubenas ou « château des Montlaur », illustre le rôle stratégique de la cité en tant que poste de guet. Son donjon, édifié au XIIe siècle, d’où le panorama embrasse toute la région aux alentours, témoigne de cette vocation défensive. Propriété de la ville depuis 1810, il a été inscrit au titre des monuments historiques en 1943. Représentant l’un des plus bels exemples d’architecture civile en Ardèche, le château se distingue par ses tuiles vernissées aux teintes variées, ses fenêtres à meneaux, ses portes jumelles surmontées de frontons cintrés, ses élégantes tourelles et son impressionnante cour aux loggias d’inspiration Renaissance italienne, fruits des transformations successives au fil des siècles.
Après une réhabilitation complète, sous l’impulsion du maire Jean-Yves Meyer et de ses équipes, l’imposant château médiéval, qui surplombe le marché hebdomadaire et ses odeurs alléchantes, et qui abritait jadis le tribunal judiciaire et la salle des mariages, et depuis l’été dernier, consacré à un centre d’art contemporain et patrimonial, dont l’exigence, la qualité et l’accessibilité sont les maîtres mots. Au-delà des expositions, le Château propose des résidences d’artistes, des publications et des programmes de médiation, favorisant la rencontre entre les œuvres, les artistes et les publics.
Les quatre expositions actuelles ont été réalisées sous l’impulsion de Victor Secretan, directeur du château :
« Île/Mer/Froid, Dans une rouge clairière »
Le duo d’artistes Hugo Lemaire et Boris Geoffroy, investit les espaces du château avec des œuvres aux formes primitives, mêlant céramique, bois, textile et osier.
Cette exposition dévoile un processus créatif singulier, où le travail en plein air s’entrelace avec le glanage de matières naturelles et la réutilisation de matériaux existants. Sculptures aux allures animales, peintures à base de pigments végétaux, céramiques et objets utilitaires se fondent dans un paysage immersif en perpétuel mouvement. À travers cette installation, le duo célèbre la nature sauvage, la rencontre humaine et l’expérience sensorielle, invitant à une réflexion profonde sur notre rapport au monde.
« Vanessa Winship, Une route sans fin. »
La photographe britannique, lauréate du prix Henri Cartier-Bresson, explore les marges de nos sociétés à travers un regard poétique et introspectif. Axée sur l’identité, la marginalisation et la migration, son œuvre dépasse les cadres documentaires classiques. L’exposition réunit quatre séries majeures : Black Sea, Sweet Nothings, She Dances on Jackson et Snow, témoignant d’un processus créatif en constante évolution.
- Château d’Aubenas, J’ai pleuré devant la fin d’un manga, © photo JLRF
« J’ai pleuré devant la fin d’un manga. »
Les commissaires de l’exposition, Alexis Loisel-Montambaux et Félicien Grand d’Esnon nous précisent que son titre est inspiré d’une chanson de l’artiste français Johan Papaconstantino. Cette exposition collective explore l’impact des avatars mangas sur l’identité individuelle et collective d’une génération. Sept artistes contemporains (Julien Ceccaldi, Tianzhuo Chen, Natacha Donzé, Ram Han, Youri Johnson, Rachel Maclean et Ad Minoliti) dévoilent une quarantaine d’œuvres variées, installations, vidéos, sculptures, peintures, textiles, réalité virtuelle, dans un cadre immersif. Peuplée d’avatars, de chimères magiques et de figures de contes, l’exposition interroge nos capacités d’empathie et de métamorphose.
- Château d’Aubenas, Gérard Lattier, mythologies ardéchoises © photo JLRF
« Gérard Lattier, mythologies ardéchoises. »
Cette exposition monographique met en lumière les contes picturaux de l’artiste ardéchois, qui porte un regard à la fois sensible, ludique et malicieux sur l’humanité et l’histoire locale.
- Aubenas, une des rues pittoresques © photo JLRF
Les 4 expositions sont visibles jusqu’au 30 mars 2025.
Le Château – Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine d’Aubenas, Place de l’Hôtel de Ville, 07200 Aubenas.
Informations : https://www.lechateauaubenas.com
Photo en logo : Château d’Aubenas, vue d’ensemble © Steph Tripot
