La retraite des avocats, comment ça marche et quelles nouveautés ?

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S’il est une profession dont la durée d’exercice varie beaucoup, c’est bien celle d’avocat ! De l’avocat qui exerce « toute une vie » (et parfois bien au-delà de la durée minimale de cotisation) à celui ou celle qui bifurque vers ou depuis une autre profession (par exemple en provenance de la profession de juriste d’entreprise avec la fameuse « passerelle », ou au contraire qui quitte la profession au bout d’une dizaine d’année, vers l’entreprise par exemple), les parcours ne sont pas linéaires… Et pourtant, comme dans tout métier en France, cotisations et durée de cotisation ont une forte influence sur le montant de votre future retraite.
Voici quelques éléments à connaître absolument.

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La spécificité du système de retraite des avocats vient notamment du caractère de « profession règlementée » de la profession. Ce n’est donc pas une profession libérale comme les autres, et elle dispose d’un régime un peu spécifique.

Le système de retraite des avocats en bref.

Les cotisations au régime de base

La retraite de base des avocats est gérée par la Caisse Nationale des Barreaux Français. Cette caisse de retraite des avocats, gérée par la profession, assure la gestion des cotisations et le versement des pensions. Les cotisations comprennent une part fixe et une part variable proportionnelle au revenu, bien naturellement, mais qui, comme pour toutes les professions libérales et les artisans, est lissée sur 2 ans (puisque la part proportionnelle se calcule sur les revenus déclarés l’année N+1).
A savoir, il y a quelques spécificités, comme le fait que la cotisation est forfaitaire pour les deux premières années d’inscription au barreau, ou encore que les avocates bénéficient d’une exonération de 25% de la cotisation l’année suivant la naissance d’un enfant.

Dans le cas des avocats salariés, la cotisation est répartie entre le salarié et son cabinet employeur.
Il est également possible, comme dans pratiquement tous les régimes, de racheter des trimestres de cotisation (ce qui mérite une analyse pour optimiser la démarche).

Le régime complémentaire de retraite des avocats

La même Caisse Nationale des Barreaux Français gère également le régime complémentaire de retraite des avocats, un régime par points, dans lequel les avocats choisissent entre trois classes de cotisations. Les cotisations versées sont converties en points de retraite ; les avocats cumulant ainsi des points tout au long de leur carrière, qui seront ensuite utilisés pour calculer leur pension de retraite complémentaire.

La durée de cotisation.

Un avocat ayant cotisé pleinement recevra la pension complète, tandis que ceux ayant moins cotisé (en termes d’années) percevront une pension réduite, ajustée en fonction du nombre de trimestres cotisés. Pour bénéficier de sa retraite à taux plein pour un départ en retraite à partir de 2027, il faudra ainsi avoir cotisé pendant 43 années (soit 172 trimestres, dans le cas général).

Par ailleurs, comme pour tous les régimes de retraite en France, l’âge de départ à la retraite légal dépend de l’année de naissance et varie par exemple de 63 ans pour ceux nés en 1964 à 64 ans pour ceux nés après 1967 (en réalité l’échelonnement se fait pour chaque année de naissance).

Que se passe-t-il si on n’est pas avocat tout une vie ?

Heureusement, on peut changer de métier sans perdre le bénéfice ses cotisations ! Dans ce cas, votre pension de retraite de la CNBF (versée au moment de votre départ en retraite) sera proportionnelle au nombre de trimestres cotisés dans ce régime. Par exemple, si vous avez exercé la moitié de votre vie professionnelle comme avocat(e), votre pension versée par la CNBF sera de 50%, le reste étant versé par votre ou vos autres caisses de retraite.

Quelles sont les incidences de la réforme de 2023 ?

Pour bénéficier de leur retraite à taux plein, les avocats doivent avoir cotisé, tous régimes confondus (avocat et non avocat donc), entre 166 et 172 trimestres suivant leur année de naissance, mais quelle que soit leur situation personnelle et professionnelle, les avocats ayant atteint l’âge de 67 ans peuvent obtenir une retraite à taux plein automatiquement (et même 65 ans pour les travailleurs handicapés et mères de famille, dans certaines conditions, les avocates mères de famille bénéficiant par ailleurs d’une majoration de trimestres d’assurance pour enfant).

Peut-on optimiser sa retraite d’avocat ?

Et oui, il y a des possibilités, notamment du fait de la cotisation du régime complémentaire ou avec le rachat de trimestres. Mais cela demande une fine analyse fiscale, et il est possible d’optimiser ses droits en fonction de sa situation et de l’évolution de celle-ci, car on le sait, une carrière d’avocat n’est pas souvent un long fleuve tranquille… Une retraite se prépare, s’anticipe et il est bon de se faire conseiller pour cela.

Pour en savoir encore plus et entrer dans les détails de calcul de cotisation notamment, consultez cette page très documentée de Neovia, qui propose par ailleurs des conseils personnalisés à chacun.

Crédits photos : Adobe.

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