C’est un constat fait depuis de nombreuses années que ce soit par les étudiants eux-même, ou par les enseignants et les universités, il est parfois très difficile de poursuivre en Master alors même que le Code de l’éducation consacre un droit à la poursuite des études en Master pour les étudiants titulaires d’une Licence en son article L612-6-1.
Comme le précisait Jean-Christophe Saint-Pau, Président de la Conférence des Doyens des Facultés de Droit, lors d’un entretien avec notre Rédaction en septembre 2021 : « Fondamentalement, il y a assez de place pour chacun des étudiants choisissant de poursuivre en Master, mais il y a un problème de répartition de ces derniers sur l’ensemble du territoire. Il y a des Masters très connus et donc trop sollicités et d’autres tout aussi bien, mais peu ou pas connus et donc peu demandés ».
Ce travail de référencement des Masters avaient déjà débuté avec le portail national des Masters : "Trouver mon Master", qui depuis le 1ᵉʳ février 2023 a été remplacé par la plateforme monmaster.gouv.fr.
Mon Master est la plateforme nationale permettant de candidater en première année des formations conduisant au diplôme national de master dans l’enseignement supérieur français [2]. Elle a pour ambition d’être le guichet unique pour les étudiant.e.s pour consulter toute l’offre de formation en diplôme national de Master et y candidater.
Attention : certaines formations présentant des spécificités, des calendriers particuliers, n’effectuent pas leurs recrutements en première année de master via Mon Master. Les étudiants doivent donc se rapprocher des établissements concernés pour présenter leurs candidatures dans ces formations (ex : formations à vocation internationale).
Cet outil longtemps espéré a été mis en place après une concertation de fond avec les organisations représentatives des étudiants et des établissements d’enseignements.
Voilà ce que monmaster.gouv.fr propose :
un dépôt unique des dossiers par les candidat.e.s, qui ne seront plus confrontés à une multitude de modalités de recrutement variant d’un établissement à l’autre. La plateforme simplifie la candidature des étudiant.e.s comme leur examen par les formations suivant le principe du "dites-le nous une fois" ;
l’instauration d’un calendrier national unique. Expérimentée en 2022, la mise en place d’un calendrier commun de réponses aux candidat.e.s et d’inscriptions administratives permet de fortement fluidifier le processus de recrutement ;
une optimisation du calendrier d’attribution des places en Master avant la période des congés d’été ;
une meilleure rencontre de l’offre et de la demande,
une plus grande efficacité du dispositif de saisine du recteur de région académique, en cas d’absence de proposition de poursuite de formation.
Cela signifie :
- une meilleure connaissance de la localisation et du nombre de places demeurant vacantes au terme des candidatures.
- une meilleure connaissance par les établissements d’enseignement, bien avant la rentrée, du nombre de candidat.e.s réellement inscrits en leur sein.
Suite à la phase de gestion des désistements, les places vacantes seront redistribuées.
Il est à noter que, selon les chiffres transmis par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le nombre de places offertes en première année de Master (185 000 en 2022) est supérieur d’environ 20 000 au nombre de diplômés en Licence (inférieur à 165 000 en 2021).
Concrètement comment cela fonctionne pour l’étudiant.e :
3 février 2025 : ouverture de la plateforme aux étudiant.e.s qui peuvent consulter l’ensemble de l’offre de formation des universités.
Du 25 février au 24 mars 2025 : les candidats déposent leurs candidatures selon un calendrier commun à toutes les universités.
En sachant que 1 Master = 1 vœux, même si ce sont des formations identiques (il n’y a pas de sous-voeux comme dans Parcoursup). Les candidats peuvent formuler jusqu’à 30 vœux soit 15 masters en formation classique et 15 masters en formation en alternance, sans hiérarchisation des vœux.
À partir du 31 mars 2025 : Phase d’examen des candidatures.
La sélection et l’admission des dossiers des candidat.e.s est à la charge des établissements d’enseignement.
Le processus d’examen des dossiers par les établissements s’appuie sur l’appréciation du projet des candidat.e.s, de leur motivation, de leur parcours et des relevés de notes téléversés au format PDF.
Selon les spécificités du Master, des fonctionnalités permettront aux établissements de créer des formulaires permettant de poser des questions complémentaires aux candidat.e.s.
À noter : pour les candidatures en alternance, les réponses seront communiquées le 2 mai 2025.
Du 2 juin au 16 juin 2025 : phase principale d’admission avec une redistribution des places non retenues par les candidat.e.s, comme c’est le cas sur Parcoursup.
Un candidat ne peut pas accepter simultanément deux propositions. L’examen des candidatures pourra se poursuivre jusqu’en septembre.
Jusqu’au 30 septembre, les candidat.e.s qui acceptent une proposition peuvent s’inscrire administrativement dans l’établissement.
À noter : les propositions d’admission pour les formations en alternance sont disponibles le 13 juin.
Du 17 juin au 17 juillet 2025 : phase complémentaire d’admission.
Cette phase permet de formuler de nouvelles candidatures, mais également de conserver ses candidatures issues de la phase principale.
Il faut classer toutes ses candidatures par ordre de préférence pour pouvoir participer à la phase complémentaire.
Les dates clefs de la phase complémentaire :
- du 17 au 23 juin : dépôt de candidature et de classement de ces dernières ;
- du 24 juin au 7 juillet : les candidatures sont examinées ;
- du 8 au 17 juillet : admission.
Voici en image les dates à retenir (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :
Que faire si l’étudiant.e n’obtient pas le Master voulu ou n’obtient pas de proposition ?
- Si l’étudiant.e n’obtient pas de place dans le Master de son choix ou celui de son académie, il pourra toujours choisir un Master, là où il y a encore des places disponibles.
- Si l’étudiant.e ayant un diplôme de Licence n’obtient aucune proposition, elle/il peut saisir le recteur pour faire valoir son « droit à la poursuite d’études ».
- Il/elle peut également lire l’article suivant : #EtudiantsSansMaster en droit : comment dédramatiser et rebondir ?
Liens utiles :
https://www.monmaster.gouv.fr/
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/mon-master-plateforme-nationale-candidature-88498
https://www.etudiant.gouv.fr/fr/com....
Textes législatifs et règlementaires de références.
- Décret n° 2023-113 du 20 février 2023 relatif à la procédure dématérialisée de candidature en première année de master ;
- Décret n° 2023-179 du 15 mars 2023 relatif à la procédure d’admission en première année des formations conduisant au diplôme national de master ;
- Arrêté du 20 février 2023 pris pour l’application des articles D. 612-36-2 et D. 612-36-2-1 du code de l’Education ;
- Arrêté du 28 février 2023 relatif au calendrier de la procédure dématérialisée de candidature et de recrutement en première année des formations conduisant au diplôme national de master au titre de l’année universitaire 2023-2024 (Arr. 28 févr. 2023, NOR : ESRS2234609A, JO 2 mars) ;
- Article L612-6 du code de l’éducation ;
- Article R612-36-3 du code de l’éducation ;
- Article D. 612-36-3-1 du code de l’éducation ;
- Article R612-32-6 du code de l’éducation.
La Rédac’ prolonge l’info...
Dans certains cas, l’admission en deuxième année de Master est soumise à des modalités particulières, c’est le cas notamment lorsque :
- l’étudiant souhaite s’inscrire en deuxième année d’une mention de Master différente de la mention dans laquelle il a validé sa première année.
- l’étudiant change d’établissement entre la première et la seconde année de Master.
Sources :
- site ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;
- Legifrance.gouv.fr.