Les universités françaises, à l’image de Lyon et Grenoble, l’ont compris : l’IA doit maintenant être enseignée aux juristes et avocats, dès que possible. Autant, en effet, anticiper les obligations de formations à l’IA qui existent déjà et ne cesseront sans doute pas d’augmenter dans les années à venir [2].
Le Conseil National des Barreaux en a également et visiblement conscience, et après un premier accompagnement au travers d’un guide sur le sujet [3], l’instance passe la vitesse supérieure avec un partenariat avec Lefebvre Dalloz Compétences avec un parcours de formation inédit à l’intelligence artificielle à destination des 78 000 avocats et des 6 000 élèves-avocats français.
« Le CNB est résolument engagé à accompagner les avocats dans leur transition vers l’intelligence artificielle. Comprendre l’IA, c’est aujourd’hui une condition pour exercer en conscience, avec rigueur et discernement. Cette initiative vise à donner à chaque avocat les clés pour rester maître des outils qu’il choisit d’utiliser dans le respect de notre déontologie et de nos obligations envers nos clients », indique Julie Couturier, Présidente du Conseil National des Barreaux.
Concrètement, cela se fera via une plateforme de e-learning (formation en ligne et donc à distance), Skilia Avocats de son petit nom, accessible gratuitement depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, avec un parcours composé de modules courts, pratiques et interactifs, pour favoriser l’appropriation des notions.
Elle est disponible jusqu’au 31 décembre 2027, accessible dès aujourd’hui pour tous les avocats et dès le 30 avril 2025 pour les élèves-avocats via leurs écoles.
La plateforme permet de valider jusqu’à quatre heures de formation continue [4], répartie en deux grands axes : les concepts fondamentaux de l’intelligence artificielle et l’IA générative dans la pratique professionnelle de l’avocat [5].
Pour l’instant cette formation est facultative... Mais on parie qu’elle sera suivie, au vu de l’engagement des instances (Ordres des avocats dans les barreaux et CNB) sur le sujet.
Décidément, après l’introduction de l’alternance pour les élèves-avocats dès 2026, la formation de l’avocat ne cesse d’évoluer, et on peut que saluer la belle réactivité de la profession sur ces sujets.