Village de la Justice : À qui destinez-vous cet ouvrage en priorité ?
Inès Stanojevic : « Cet ouvrage s’adresse principalement aux étudiants en droit, notamment en première et deuxième année, qui cherchent une manière plus claire et ludique de comprendre des concepts juridiques souvent complexes. Cependant, il est aussi pensé pour les professionnels qui veulent maîtriser les bases du droit, les lycéens ayant une option droit, et tous les curieux qui souhaitent mieux comprendre. Lorsque j’ai conçu le sommaire du Droit en 40 schémas, mon objectif était de rendre le droit accessible à un large public. J’ai donc réfléchi aux sujets que tout le monde devrait connaître. »
VJ : Tout le droit peut-il être mis en schéma ? Ou, dit autrement : avez-vous mis en schéma tout ce qui peut l’être ? Des matières se prêtent-elles plus que d’autres à ce mode de présentation ?
- Inès Stanojevic
IS : « Une grande part, si ce n’est la totalité des concepts juridiques peut être schématisée. De nombreuses matières reposent sur des structures ordonnées, des processus ou des classifications, c’est le cas notamment de l’organisation des juridictions, les sources du droit, ou encore les régimes de responsabilité, qui sont particulièrement adaptées à la schématisation. Pour les notions plus abstraites ou complexes, le Legal Design peut également intervenir grâce à une rédaction structurée et des tournures de phrases adaptées. J’ai imaginé cet ouvrage pour permettre de comprendre les notions fondamentales du droit, et je suis certaine que d’autres notions plus spécifiques pourraient également être schématisées. »
VJ : Comment avez-vous procédé : êtes-vous formée au légal design ? Quelles ont été vos méthodes ?
« Je me suis formée au Legal Design lors de mes études, au fil de mes propres recherches, d’échanges avec des professionnels et des professeurs d’Université. Contrairement à certaines idées reçues, le legal design n’est pas cantonné aux illustrations, c’est une méthode complète qui vise à rendre le droit plus accessible en s’appuyant sur la clarté visuelle, la simplification du langage et la structuration des informations.
J’ai commencé par réfléchir au public à qui s’adressait l’ouvrage pour pouvoir sélectionner les informations présentées, puis j’ai fait des recherches approfondies sur chaque notion, j’ai retravaillé l’écriture les paragraphes pour qu’ils soient compréhensibles tout en restant rigoureux, avant de les retranscrire visuellement sous forme de schéma. Chaque schéma a fait l’objet de recherches et de relectures pour garantir sa clarté. »
VJ : Comment fait-on pour que « simplification » ne rime pas avec « approximation » ?
IS : « Simplifier sans être simpliste. La clé est de ne jamais perdre de vue la précision et la fiabilité des informations. Avant de simplifier, il faut comprendre la complexité, et c’est ce que j’ai fait pour chaque notion abordée. Mes sources sont toujours vérifiées, et je veille à respecter la terminologie juridique tout en adaptant le langage pour qu’il reste accessible. Simplifier ne signifie pas enlever des éléments essentiels, mais les présenter de manière compréhensible. »
VJ : Quel est le plus beau compliment qu’on puisse vous faire (ou qu’on vous ait fait !) à propos de votre ouvrage ?
IS : « Le plus beau compliment vient de ceux qui se méfiaient du droit, qui pensaient que c’était incompréhensible ou terriblement ennuyeux, et qui me disent qu’ils ont changé de perspective grâce à mon ouvrage. Ils comprennent enfin des notions qui leur semblaient inaccessibles, prennent plaisir à explorer cette matière, et expriment même l’envie d’approfondir leurs connaissances. Ces retours me touchent profondément, car ils montrent que mon travail a réussi à rendre le droit vivant, accessible et captivant pour tous. C’est pour moi la plus belle récompense. »
Voici, sélectionnés par l’auteure, deux extraits de son livre sur des sujets très différents, qui montrent que le legal design et la schématisation peuvent s’appliquer à différents domaines...
(Cliquez sur les images pour les agrandir !)
Exemple 1 : en droit constitutionnel.
Exemple 2 : en droit des personnes.