Présentation des métiers de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) :
L’éducateur/éducatrice PJJ accompagne au quotidien des mineurs en grande difficulté et en conflit avec loi, qu’ils soient placés dans une structure de la protection judiciaire de la jeunesse, incarcérés ou chez eux (les mesures de milieu ouvert représentent plus de la moitié des mesures suivies).
Il conduit des investigations et des actions d’éducation auprès de ces jeunes et de leur famille.
Il apporte également une aide décisionnelle aux magistrats en proposant les actions éducatives les plus appropriées pour aider chaque mineur. Il met en œuvre la décision judiciaire et, tout au long du parcours du jeune, continue à rendre compte de son évolution.
Les directeurs et directrices sont quant à eux principalement chargés de la "direction pédagogique et administrative des établissements et services du secteur public accueillant ces jeunes. A ce titre, ils encadrent et animent une équipe de direction composée de responsables d’unité éducative. Ils peuvent également exercer des fonctions d’encadrement, de conception, d’expertise ou de contrôle dans les différents services centraux et déconcentrés de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse."
Accès à la profession d’éducateur ou directeur PJJ :
Dans les deux cas, il s’agit de concours de la Fonction publique.
Pour devenir Éducateur/Educatrice PJJ :
- Concours externe : à bac+ 3 minimum .
- Concours externe sur titres : pour les titulaires d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé.
- Concours 3e voie : pour ceux ayant exercé pendant 5 ans une ou plusieurs activités dans le domaine éducatif, social, sportif ou culturel (au cours des 10 dernières années, avec un contrat de droit privé).
- Concours interne : pour les fonctionnaires ou agents publics depuis au moins 4 ans.
A l’issue du concours, les futurs éducateurs bénéficient d’une formation rémunérée à l’Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), à Roubaix :
- pendant dix-huit mois pour les éducateurs issus des concours externe ou interne ;
- pendant un an pour ceux issus des concours 3ème voie et sur titre.
Pour être alerté sur les dates de concours d’éducateur PJJ c’est ici.
L’accès au métier de Directeur ou directrice se fait quant à lui :
- Concours externe : pour les candidats titulaires d’un diplôme de niveau II (bac+3), au minimum.
- Concours interne : ouvert aux fonctionnaires ou agents public justifiant au 1er janvier du concours d’au moins quatre ans de services effectifs.
- Concours 3e voie : ouvert aux candidats qui justifient de l’exercice d’une activité professionnelle d’encadrement ou de responsabilité (contrats de droit privé) pendant au moins cinq ans au cours des 10 dernières années.
Pour être alerté sur les dates de concours de directeur PJJ c’est ici.
A l’issue du concours, les futurs directeurs bénéficient d’une formation rémunérée de dix-huit mois à l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse.
Pour quel profil ?
Selon le ministère de la Justice, les compétences de l’éducateur/éducatrice PJJ requises sont :
Pédagogie et capacité d’écoute ;
Goût du contact avec les jeunes ;
Patience et ténacité ;
Aisance rédactionnelle ;
Sens de l’organisation ;
Goût du travail en équipe.
S’agissant des directeurs/directrices :
Capacité à diriger et animer une équipe ;
Sens des relations humaines ;
Capacité à travailler en mode projet ;
Capacité d’analyse, de rédaction, de synthèse ;
Pragmatisme et réactivité.
Rémunération des métiers de la PJJ :
Éducateur/éducatrice : Elle varie de 1 763 € nets/mois (hors indemnités) en tant qu’élève-éducateur, jusqu’à 3 598 € nets/mois (hors primes liées aux fonctions et autres sujétions particulières) pour les éducateurs en fin de carrière.
Directeur/directrice : la rémunération varie de 1 950 € à 2 700 € net par mois en début de carrière. Elle peut atteindre jusqu’à 5 300 euros à la fin de celle-ci. Et jusqu’à 6 450 euros net/mois pour un directeur interrégional.
Témoignage
Mylène Menguin, Éducatrice PJJ, nous offre son retour d’expérience sur le métier.
"J’exerce le métier d’éducatrice PJJ depuis bientôt 5 ans. La principale raison qui m’a amenée vers la PJJ, sachant que je suis éducatrice spécialisée de formation initiale depuis 9 ans, c’est la volonté d’accompagner des adolescents tout au long de leur parcours judiciaire, en lien avec leurs familles, les partenaires socio-éducatifs, de santé, mais aussi avec les juges des enfants, les juges d’instruction et le parquet des tribunaux de grande instance. Le travail d’un éducateur PJJ, son évaluation de la situation d’un mineur qui a ou aurait commis un délit ou un crime, est une aide à la décision du magistrat.
La place de l’éducatif dans la justice des mineurs est primordial. Cela reflète pour moi la manière dont une société prend en charge la jeunesse parfois en grande difficulté. Le travail réflexion sur les faits commis par le ou la jeune est central dans son projet individuel, dans sa prise en charge, mais notre travail consiste de manière plus large à l’aider à trouver une place dans la société en se respectant, en respectant les autres et donc la Loi.
J’encouragerais celui ou celle qui veut travailler en tant qu’éducateur.trice PJJ parce que c’est un métier de terrain, mais aussi de réflexion. Le travail en équipe est indispensable, vraiment soutenant et permet une remise en question constante de nos pratiques professionnelles. L’avantage de ce métier est également lié au fait qu’au cours de sa carrière, il est possible de changer de muter, et donc de changer de région mais aussi de services. C’est-à-dire que l’on peut travailler en milieu ouvert mais aussi en établissement de placement (Etablissement de placement éducatif, Etablissement de placement éducatif et d’Insertion, Unité Educative d’Hébergement Diversifié, Centre Educatif Renforcé ou Fermé), en détention, ou encore en Unité Educative d’Activités de Jour. L’éducateur PJJ est donc polyvalent et peut changer de mode d’intervention à différents moments de sa carrière.
Mes conseils à ceux qui veulent exercer ce métier seraient de rester dans une dynamique de formation et d’apprentissage. Rester au fait de l’actualité, des réflexions sur les problématiques adolescentes multiples et en perpétuelle évolution, des différents outils éducatifs existants ou en cours de création. Il est important de pouvoir prendre du recul sur sa pratique et sur le quotidien auprès des adolescents.
Une réforme importante du code de la justice pénale des mineurs est en cours et va avoir un impact important sur notre travail, donc que ce soit pour passer le concours ou pour exercer ce métier, il faut absolument s’y intéresser !"
Sources :
Vous trouverez tous les détails des éléments synthétisés ici, ainsi que des témoignages de ces professionnels de la PJJ sur les sites du Ministère de la Justice :
Éducateur :
https://lajusticerecrute.fr/devenez...
https://lajusticerecrute.fr/metiers...
Directeur/Directrice :
https://lajusticerecrute.fr/metiers...
Évidemment, le site de l’ENPJJ regorge également d’informations.