Quelles conséquences juridiques en cas d’adoption d’un euro numérique ?

Par Yanis Mouhou, Juriste.

3210 lectures 1re Parution: 5  /5

Explorer : # monnaie numérique # politique monétaire # régulation financière # protection des données

Ce que vous allez lire ici :

L’euro numérique, n'existe pas encore, mais est un projet porté par l'Eurosystème. Cette monnaie virtuelle serait contrôlée par la Banque centrale européenne, et viserait à compléter les paiements en espèces et à offrir une alternative sécurisée. Son adoption soulève des questions juridiques concernant la souveraineté monétaire, la régulation financière, la sécurité des transactions et la protection des données personnelles, nécessitant des accords et harmonisations entre États membres.
Description rédigée par l'IA du Village

Le développement rapide des actifs numériques a poussé les institutions à s’adapter rapidement aux nouveaux enjeux financiers et juridiques.
Cet article se propose d’en traiter les enjeux et d’évoquer les perspectives économiques et juridiques liés à la création éventuelle d’un euro numérique.

-

L’émergence des monnaies numériques est l’un des développements les plus importants du secteur financier dans les dernières décennies, et l’introduction d’un euro numérique est désormais envisagée par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de sa politique monétaire [1].

1. Qu’est-ce que l’euro numérique ?

L’euro numérique tel qu’envisagé par l’Eurosystème serait une version numérique de la monnaie officielle de la zone euro, dont l’émission serait contrôlée par la Banque centrale européenne.

Contrairement aux crypto-monnaies comme le Bitcoin, l’euro numérique serait une monnaie de banque centrale (CBDC) et serait directement lié à la politique monétaire de la zone euro.

Son objectif principal est de compléter l’utilisation des billets et pièces en euros, tout en offrant une alternative numérique sécurisée aux paiements électroniques.

L’euro numérique ne serait donc pas une crypto monnaie décentralisée, mais plutôt un actif numérique émis et contrôlé par une autorité centrale, ce qui le différencie des monnaies comme le Bitcoin ou l’Ethereum, qui elles, sont fondées sur la Blockchain, décentralisée.

2. Les conséquences juridiques de l’adoption d’un euro numérique.

2.1. Droit et souveraineté monétaire.

Souveraineté monétaire.
L’euro numérique serait sous le contrôle de la Banque centrale européenne (BCE) et non des banques commerciales.

Cela renforcerait le rôle de la BCE en tant que créateur et régulateur de la monnaie, mais pourrait également entraîner des tensions avec les institutions financières privées qui jouent actuellement un rôle majeur dans l’émission de crédits et de prêts.

Politique monétaire.
La BCE pourrait utiliser l’euro numérique pour mettre en œuvre des politiques telles que l’assouplissement quantitatif ou même la distribution directe d’argent aux citoyens dans des situations de crise économique, offrant ainsi de nouveaux outils pour gérer la masse monétaire.

Cependant, ces nouvelles possibilités devraient être équilibrées par des régulations strictes afin de garantir une gestion saine de la monnaie et éviter les risques d’inflation ou de surchauffe économique.

2.2. Droit financier et système bancaire.

Régulation des plateformes de paiement.
Les plateformes de paiement électroniques seraient soumises à une nouvelle réglementation spécifique sur les transactions en euro numérique.

Cela inclurait des exigences juridiques strictes en matière de sécurité des transactions, de lutte contre le blanchiment d’argent, et de protection des consommateurs, avec une traçabilité plus élaborée.

2.3. Sécurité des transactions et lutte contre la fraude.

Protection contre les cyberattaques.
Des mesures devraient être mises en place pour protéger les utilisateurs contre les cyberattaques et les fraudes financières, telles que le hacking ou les vols de données personnelles, financières et comptables.

Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Les transactions en euro numérique seraient probablement soumises à des mécanismes de surveillance renforcés, avec des exigences de connaissance client (KYC, Know Your Customer), déjà mise en place sur les plateformes d’échange d’actifs numériques.

2.4. Droit des contrats et responsabilité.

Contrats numériques.
Les contrats impliquant l’euro numérique seraient nécessaires pour être rédigés de manière numérique et conformes aux régulations européennes.

De nouvelles formes de contrats intelligents (smart contracts) pourraient se développer, facilitant les transactions automatisées et sécurisées.

Responsabilité des institutions financières.
Les institutions financières offrant des services relatifs à l’euro numérique (par exemple, les plateformes d’échange ou les prestataires de services de paiement) seraient responsables de la sécurisation des fonds et de la protection des utilisateurs.

Les juridictions européennes devraient adapter leurs lois pour définir les responsabilités en cas de pertes liées à des erreurs techniques ou à des violations de la sécurité, ou encore de contentieux liés à des smart contracts défectueux.

2.5. Protection des données personnelles.

Collecte et stockage des données.
L’euro numérique nécessiterait la collecte de données personnelles des utilisateurs afin de garantir l’authenticité des transactions et leur traçabilité.

La gestion de ces données devra respecter les principes du Règlement général sur la protection des données (RGPD), notamment en matière de minimisation des données, de consentement explicite et de droit à l’oubli numérique (Droit à la seconde chance financière).

3. Les défis juridiques et politiques.

Accord politique entre États membres.
L’introduction de l’euro numérique nécessiterait un accord politique entre les États membres de la zone euro.

La mise en place d’une telle monnaie numérique pourrait susciter des divergences sur des questions de souveraineté monétaire, de répartition des bénéfices économiques et de coordination des politiques, voir des questions diplomatiques.

Harmonisation des régulations européennes.
Les pays de la zone euro devraient harmoniser leurs régulations nationales pour assurer un cadre juridique uniforme pour les transactions en euro numérique et éviter la fragmentation du marché, d’où la nécessité de création d’un code numérique et financier européen.

Yanis Mouhou, Juriste
Master 2 contentieux et Master 2 droit public, Université de Rouen

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

2 votes

L'auteur déclare avoir en partie utilisé l'IA générative pour la rédaction de cet article (recherche d'idées, d'informations) mais avec relecture et validation finale humaine.

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

Notes de l'article:

"Ce que vous allez lire ici". La présentation de cet article et seulement celle-ci a été générée automatiquement par l'intelligence artificielle du Village de la Justice. Elle n'engage pas l'auteur et n'a vocation qu'à présenter les grandes lignes de l'article pour une meilleure appréhension de l'article par les lecteurs. Elle ne dispense pas d'une lecture complète.

A lire aussi :

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 320 membres, 27838 articles, 127 254 messages sur les forums, 2 750 annonces d'emploi et stage... et 1 600 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• Assemblées Générales : les solutions 2025.

• Voici le Palmarès Choiseul "Futur du droit" : Les 40 qui font le futur du droit.




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs