Conformité comptable : les enjeux liés à l’évolution rapide des réglementations
Dans le cadre d’une collaboration internationale, vous serez en contact avec des investisseurs, des clients, des auditeurs et des conseillers fiscaux de divers pays. Ces acteurs ou parties prenantes sont soumis à des principes de comptabilité spécifiques à leur zone géographique. Pour établir, par exemple, des états financiers exploitables par des partenaires américains et européens, vous devez respectivement maîtriser les normes US GAAP (United States Generally Accepted Accounting Principles) et IFRS (International Financial Reporting Standards).
Il est également nécessaire de comparer les référentiels locaux de vos interlocuteurs à ceux qui sont proposés par votre juridiction. Le meilleur moyen de relever ces défis est de mettre en place un système de veille efficace, basé sur les réalités économiques, politiques et financières du territoire ciblé. Sollicitez donc un cabinet comptable pour surveiller les changements réglementaires et former en continu vos équipes. Le prestataire peut aussi se charger de la révision complète de vos documents antérieurs, qu’il s’agisse du bilan, des inventaires, des tableaux d’amortissement et du compte de résultat. Une conformité proactive aux standards comptables vous permet, par ailleurs, d’effectuer des déclarations fiscales fiables et de finaliser vos transactions transfrontalières en toute quiétude. Vous évitez par la même occasion les sanctions financières, les perturbations opérationnelles, les coûts imprévus, la dégradation de votre image de marque et la perte de confiance de vos partenaires commerciaux.
Les défis de la digitalisation des processus comptables
À l’ère du numérique, les logiciels de gestion comptable et les solutions ERP (Enterprise Resource Planning) aident à automatiser les tâches répétitives tout en réduisant les risques d’erreur. Ils permettent non seulement de gérer d’importants volumes de transactions transfrontalières, mais aussi d’établir une liasse fiscale conforme aux normes internationales. Malgré leur praticité et leurs performances, ces outils technologiques soulèvent des défis en matière d’implémentation et de management du changement.
De nombreux professionnels de la comptabilité sont, en effet, réticents et priorisent les procédés traditionnels. Les entreprises, de leur côté, ne parviennent pas toujours à intégrer les solutions digitales à leurs processus existants. Pour favoriser leur prise en main optimale, il est nécessaire de sensibiliser votre personnel aux avantages de la transformation numérique. Organisez également des formations pratiques sur les fonctionnalités du logiciel choisi, qu’elles soient basées sur l’intelligence artificielle (IA), le cloud, la blockchain, le machine learning ou l’internet des objets (IoT).
L’implémentation d’une application de comptabilité implique, par ailleurs, une collaboration étroite avec le département IT de l’entreprise. Sa mission consiste en l’installation de l’outil, la réalisation de tests ou d’essais et la mise en place de protocoles de sécurité efficaces. Le service informatique se charge aussi d’audits réguliers dans le but de vérifier la conformité des opérations, de détecter des vulnérabilités et d’ajouter des correctifs adaptés. De nombreuses organisations, en particulier les PME et les start-up, ne disposent pas toujours des compétences en interne pour déployer une solution complète de gestion comptable. Si vous rencontrez également cette difficulté, l’externalisation est une option envisageable. Vous devez toutefois prévoir des coûts pour l’acquisition de l’outil et le paiement des honoraires du prestataire.
Big Data : un défi majeur pour les comptables
Dans un environnement économique en pleine mutation, les systèmes informatiques, y compris les outils de comptabilité, sont la cible de cyberattaques sophistiquées. Les pirates peuvent, en effet, exploiter vos failles de sécurité pour collecter vos informations confidentielles telles que les états financiers, les fiches de déclaration fiscale et les documents dématérialisés liés à la paie. Ces violations de données sont à l’origine d’une baisse de rentabilité, d’une interruption prolongée d’activité et de sanctions dues aux inconformités réglementaires (poursuites judiciaires, amendes, etc.). La transformation numérique de vos processus comptables met, ainsi, en lumière des défis en matière de cybersécurité et de gestion du Big Data. Pour les relever, il s’avère judicieux de respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui est en vigueur en Europe. Mettez donc en place des solutions de sécurité robustes telles que :
- les pare-feu,
- les antivirus,
- les systèmes de détection d’intrusion,
- les protocoles de cryptage ou de chiffrement (SSL, PGP, clé AES, IPSec…),
- les politiques de gestion des accès (2FA, biométrie, etc.).
L’observation du RGPD passe aussi par une documentation complète de votre système de gestion comptable. Concevez donc un manuel de procédures et proposez des rapports d’audits réguliers à vos parties prenantes. Faites également former vos équipes aux bonnes pratiques en comptabilité et aux méthodes de surveillance des données. L’implication du département informatique est, par ailleurs, nécessaire pour identifier en temps réel les vulnérabilités et renforcer l’accès à vos informations sensibles.
Les exigences accrues en matière de transparence
L’autorité des normes comptables (ANC) et d’autres régulateurs internationaux (IASB, FASB, PCGA, etc.) imposent aux entreprises de publier des informations complètes sur leur situation financière. L’objectif de cette disposition stricte est d’optimiser les processus de contrôle interne, mais également de prévenir la fraude et les cas d’inconformité. Les investisseurs s’intéressent aussi à ces données pour évaluer les risques et les opportunités associés à leur placement. Il en est de même pour les créanciers, les employés et les organismes gouvernementaux qui sont de plus en plus exigeants sur la transparence des opérations comptables.
Pour répondre aux attentes des différentes parties prenantes, vous devez mettre en place un système de reporting efficace. La technologie joue un rôle essentiel dans ce processus, car elle permet d’automatiser le traitement de vos informations et d’établir des états financiers conformes aux régulations en vigueur. N’hésitez pas à investir dans un outil CRM avancé, tout en accompagnant les utilisateurs finaux dans sa prise en main. La recherche de transparence ne devrait pas vous inciter à partager des renseignements exploitables par vos concurrents ou des tiers. Nous vous conseillons, donc, d’instaurer une politique de confidentialité des données et d’anticipation des risques de divulgation.
Comptabilité verte : alliez la conformité comptable aux enjeux environnementaux
Dans un monde des affaires en pleine mutation, les partenaires commerciaux et les gouvernants se focalisent davantage sur la durabilité et la réduction de l’empreinte carbone. De nombreuses régulations environnementales impactent d’ailleurs le contenu des comptes-rendus financiers. C’est le cas du règlement européen de la taxonomie et du Global Reporting Initiative (GRI) qui obligent les organisations, cotées ou non en bourse, à publier des informations sur leur engagement pour la planète. Familiarisez-vous avec ces prescriptions et d’autres normes similaires telles que :
- le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation),
- l’ISSB (International Sustainability Standards Board),
- la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Pour les mettre en pratique, transcrivez clairement vos initiatives environnementales dans vos bilans annuels ou rapports d’audit. Si vous êtes spécialisé dans l’exportation de marchandises, vos états financiers doivent inclure des écritures correspondantes, mais aussi le moyen de transport privilégié et l’impact écologique qui en découle. Si votre entreprise réalise des investissements durables, précisez les objectifs de durabilité que vous souhaitez atteindre à long terme, ainsi que les résultats obtenus. N’hésitez pas à utiliser des indicateurs de performance environnementale ou IPE, tels que le taux d’émission de gaz à effet de serre, la quantité d’énergie fossile consommée et celle de déchets produits. Collaborez, si nécessaire, avec les auditeurs internes et les équipes RSE pour reporter des données complètes et vérifiables.
La gestion des risques financiers
Si le commerce international offre des perspectives intéressantes aux entreprises, il n’est pas sans danger, en raison de la variété des réglementations, des devises et des contextes économiques. Que vous dirigiez une multinationale ou que vous souhaitiez opérer à l’étranger, renseignez-vous en amont sur les pratiques comptables en vigueur dans le pays concerné. Mettez en place une veille réglementaire constante pour éviter les lourdes sanctions liées aux défauts de conformité. En plus d’élaborer des documents de gestion imposés sur un territoire extérieur, vous devez avoir des fonds suffisants pour finaliser sereinement vos transactions. Il est, ainsi, conseillé d’analyser les restrictions bancaires, les taux de change locaux et les principes de mouvement des capitaux. Cette stratégie réduit considérablement les risques d’illiquidité auxquels sont confrontés de nombreux professionnels de la comptabilité.
Une dévaluation monétaire dans un pays étranger peut réduire vos revenus une fois qu’ils sont convertis en devise nationale. Il est possible d’anticiper cette moins-value sans violer les principes comptables, à condition de prévoir une couverture de change (contrat à terme, instruments dérivés, etc.). Effectuez, prioritairement, des transactions dans des pays stables sur les plans politique et économique. Nous vous conseillons aussi d’associer une technologie de blockchain et des contrats intelligents (smarts contracts) à votre logiciel de comptabilité. Même si ces outils renforcent la transparence et la sécurité de vos opérations, leur mise en place demeure un défi pour la plupart des organisations. Les coûts initiaux sont élevés, en plus des problèmes de compatibilité avec les infrastructures existantes et de la nécessité de former le personnel.