L’évolution des familles et ses répercussions sur le droit successoral
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Au fil des décennies, le droit de la famille en France a connu des transformations majeures, reflétant les mutations sociales et culturelles de la société. Ces évolutions ont eu des conséquences significatives sur le droit des successions, nécessitant une adaptation constante des cadres juridiques pour garantir une transmission équitable du patrimoine familial. 
 


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Les mutations du modèle familial “traditionnel”
 


Le modèle familial traditionnel, centré sur le mariage hétérosexuel et la filiation biologique, a progressivement cédé la place à une diversité de structures familiales. Les familles recomposées, monoparentales, homoparentales et les unions libres sont désormais courantes. Cette diversification a conduit le législateur à repenser le droit de la famille pour intégrer ces nouvelles réalités.
 


Par exemple, la reconnaissance du Pacte civil de solidarité (PACS) en 1999 a offert une alternative au mariage, accordant aux couples non mariés certains droits en matière de succession. De même, l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en 2013 a permis aux conjoints homosexuels de bénéficier des mêmes droits successoraux que les couples hétérosexuels.
 


Ces évolutions législatives ont eu pour effet d’élargir la définition légale de la famille, influençant directement les règles de dévolution successorale. Les notaires jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de ces nouvelles configurations familiales, en conseillant sur les dispositions testamentaires adaptées à chaque situation. 
 


Les réformes du droit successoral face aux nouvelles réalités familiales
 


Les transformations du modèle familial ont nécessité des ajustements du droit successoral pour garantir une répartition équitable du patrimoine. La loi du 3 décembre 2001 a marqué une étape importante en renforçant les droits du conjoint survivant. Avant cette réforme, le conjoint était souvent désavantagé par rapport aux descendants du défunt. Désormais, en présence d’enfants communs, le conjoint survivant peut choisir entre l’usufruit de la totalité de la succession ou la pleine propriété du quart des biens. En présence d’enfants issus d’une autre union, il hérite automatiquement du quart en pleine propriété. 
 


La réforme du 23 juin 2006 a également apporté des modifications notables, notamment en simplifiant les procédures successorales et en introduisant la possibilité pour un héritier de renoncer à sa part de succession avant le décès du de cujus, via des pactes successoraux. Ces instruments offrent une plus grande flexibilité dans la planification patrimoniale, particulièrement utile dans le contexte des familles recomposées.
 


Toutefois, malgré ces avancées, certaines situations demeurent complexes. Par exemple, dans les familles recomposées, les beaux-enfants n’ont pas de droits successoraux légaux envers leur beau-parent, sauf en cas d’adoption. Il est donc essentiel de prévoir des dispositions testamentaires spécifiques pour assurer leur protection.
 


Les défis actuels et perspectives d’évolution
 


Malgré les réformes successives, le droit des successions doit encore s’adapter aux évolutions sociétales. Les familles recomposées posent des défis particuliers, notamment en ce qui concerne la protection des droits des beaux-enfants et la gestion du patrimoine commun. Les notaires recommandent souvent la rédaction de testaments ou la mise en place de donations-partages pour sécuriser les volontés des parents et éviter des conflits entre héritiers.
 


Par ailleurs, la question de la fiscalité des successions est au cœur des débats. Certaines voix plaident pour un allègement des droits de succession afin de faciliter la transmission du patrimoine, notamment dans les entreprises familiales, tandis que d’autres estiment nécessaire de renforcer la progressivité de ces droits pour réduire les inégalités.
 


Enfin, la reconnaissance juridique des nouvelles formes de parentalité, telles que la coparentalité ou la gestation pour autrui, pourrait entraîner de nouvelles réformes du droit des successions pour garantir une protection équitable de tous les membres de la famille.



La complexification de la recherche des héritiers

Face à la diversification des structures familiales et aux nouvelles configurations successorales, les notaires font face à des successions de plus en plus complexes. Dans leur mission de recherche d’héritiers, ils sont confrontés à des problématiques plus marquées : aucun héritier retrouvé, doutes sur l’existence d’autres héritiers ou encore des héritiers introuvables.

Depuis 2006, le notaire peut mandater d’autres professionnels afin de l’accompagner dans cette recherche des héritiers légitimes. C’est le cas notamment des généalogistes successoraux qui ont pour rôle de retrouver les héritiers et certifier la dévolution successorale, mettant en jeu leur responsabilité financière et juridique. ADD Associés est un des acteurs majeurs de la généalogie successorale et accompagne les notaires dans ce travail de recherche d’héritiers.

La mission des généalogistes ne se limite pas à la recherche des descendants directs, mais s’étend parfois à des héritiers collatéraux, souvent éloignés du défunt par des degrés de parenté complexes. Un généalogiste successoral ADD Associés est également de plus en plus amené à mobiliser des équipes et ressources à l’international avec l’essor des familles dispersées dans plusieurs pays.

© photo : vegefox.com / Adobe Stock

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