I. L’engagement des étudiants en droit dans le monde associatif.
Il paraît pertinent pour les étudiants de s’engager dans le monde associatif car l’engagement associatif se rapproche d’une expérience professionnelle, les compétences ainsi mobilisées sont autant d’éléments clés à mettre en avant face à un employeur.
Comme la "Charte pour la dynamisation de la vie associative des universités, le développement et la valorisation de l’engagement étudiant" du 26 mai 2011 le rappelle dans son préambule, « le temps des études ne se résume pas pour les étudiants à la seule acquisition de connaissances générales et de compétences professionnelles mais il représente aussi un moment privilégié d’épanouissement personnel et de construction de soi, notamment par l’engagement associatif. »
De plus en plus de facultés de droit encouragent leurs étudiants à développer leur engagement associatif et incluent cet engagement dans le cursus universitaire.
En voici quelques exemples :
La faculté libre de Droit de Lille (FLD) encourage ses étudiants à enrichir et valoriser leur parcours universitaire par le biais d’un engagement associatif et intègre ce dernier au cœur de son projet éducatif. L’objectif étant d’inciter les étudiants à aller toujours plus loin dans leur formation.
L’école des Hautes Etudes Appliquées du Droit (HEAD) développe un projet social auprès de ses étudiants. Elle estime qu’un tel projet contribue à la construction professionnelle de ses étudiants juristes avancés.
Le barreau de Paris et l’école des élèves avocats favorisent l’engagement associatif des étudiants en droit en organisant un campus Probono, dont la 10 ème édition s’est déroulée le 28 avril 2014.
Le Campus Probono organise des journées de conseils en droit offertes à différentes associations.
La mise en avant d’un tel engagement sur un CV démontre d’une ouverture d’esprit, d’une capacité à s’investir pour les autres et d’une volonté de partager ses connaissances et ses compétences.
Pour que cette action bénévole soit un atout, il est fondamental qu’elle soit en rapport avec son projet professionnel ou que les compétences ainsi acquises soient autant de qualités professionnelles à mettre en avant au profit d’un employeur potentiel.
II. L’engagement associatif des juristes dans le cadre de leurs fonctions.
Nombreux sont les professionnels du droit qui interviennent dans le milieu associatif et ce en corrélation avec leur profession .
Afin d’illustrer nos propos, nous vous proposons les témoignages de deux membres du Village de la justice pour qui l’ engagement associatif est important.
Gaëlle, juriste commerciale dans l’aéronautique, membre du Village depuis 3 ans.
Dans l’attente d’une prise de poste, elle s’est investie au sein de « l’association UFC Que Choisir » afin de parfaire ses connaissances en droit de la consommation et d’être utile aux autres.
Ses tâches consistaient à rédiger des courriers et à répondre aux questions des adhérents de l’association.
Gaëlle précise qu’elle « garde un bon souvenir de cette expérience et qu’elle a « beaucoup appris que ce soit au niveau juridique ou au niveau humain. »
Elle ajoute qu’elle« conseille à tout le monde de le faire et le referait si elle se trouvait dans la même situation. »
Dalila, juriste et présidente de « l’association droits et compétences », membre du Village de la justice.
Créée en 2012, l’association droits et compétences a pour objet de faciliter l’accès au droit de tout type de public (familles, jeunes, seniors, personnes en situations de handicap...).
Elle intervient dans le cadre des structures Point d’Accès au droit (PAD) et en ligne via un forum pour ses adhérents.
Voici le bilan de Dalila de son engagement dans le milieu associatif :
« Malgré certaines difficultés rencontrées lors de la création d’une telle association, mon engagement m’apporte sur le plan personnel une force de conviction et au niveau professionnel, il est une valeur ajoutée sur mon CV en terme de développement de compétences et en acquisition de savoir être qui ne laisse pas indifférents les employeurs.
En somme, mon expérience associative a étéun levier certain en terme d’ascension professionnelle. »
L’engagement associatif peut aussi être une politique d’ entreprise.
Tel est par exemple le cas du cabinet Coblence et associés et du cabinet August et Debouzy avocats. Ces cabinets d’avocats agissent par le biais d’ un soutien financier ou en permettant à leurs membres de conseiller des associations sur des problématiques juridiques du droit des affaires.
Enfin, de nombreuses structures associatives ou initiatives sociales permettent aux professionnels du droit de s’investir dans le bénévolat et ce en corrélation avec leur profession.
En voici quelques exemples :
L’association Avocats sans Frontière (ASF) : association à vocation internationale, elle a pour objectif le respect des Droits de l’Homme, en assurant la défense de toute personne dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés et qui ne peut bénéficier de l’assistance d’un avocat libre et indépendant.
L’association Initiadroit : près de 700 avocats interviennent bénévolement auprès de 32 000 collégiens et lycéens (sur l’ ensemble des académies) dans le but de leur faire prendre conscience que les règles de droit les concernent directement dans leur quotidien et qu’ils sont acteurs du droit.
Le Bus de la solidarité, mis en place par Barreau de Paris Solidarité en partenariat avec la ville de Paris . Dans le cadre de cette action, des avocats parisiens conseillent bénévolement les populations en difficulté.
L’association Droit d’urgence : près de 300 avocats, juristes, magistrats interviennent dans le cadre de cette association.
Cette association créée en 1995 favorise l’accès au droit des plus démunis en organisant des permanences juridiques.
Ces associations recherchent des bénévoles et proposent également des offres de stage voire des offres d’emploi.
Concluons en soulignant que si l’engagement associatif représente une plus value sur le plan personnel et professionnel, il ne peut-être une fin en soi. Le bénévolat ne doit pas remplacer un emploi...
