Focus sur le métier de Community manager en cabinet d'avocats.

Focus sur le métier de Community manager en cabinet d’avocats.

Rédaction du Village de la Justice

Après avoir exercé la profession de juriste, Olivia Mahieu s’est orientée progressivement vers un tout autre univers : le numérique et notamment le community management pour les professionnels du droit. Retour avec elle sur ce métier très prenant mais passionnant, qui a désormais toute sa place en cabinets d’avocats.

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Olivia, en quoi consiste le travail de community manager en cabinet d’avocats ?

Il existe autant de missions de community manager que de structures, professionnels du droit ou non ! C’est aussi pour ça que le titre des community manager varie d’une entreprise à l’autre : Media Social Manager, Web content manager, Social Media Optimizer

Le community manager est responsable de la notoriété on-line d’une marque, d’un produit, d’une structure.

Le community manager est responsable de la notoriété on-line d’une marque, d’un produit, d’une structure. Il fédère, développe, gère et anime des communautés via les réseaux sociaux. Cela passe par la modération, la création de contenus sur un blog par exemple, la recherche de partenariats, la mise en place d’événements destinés à assurer une visibilité … Tout cela est très divers et dépend de l’objectif de la structure.
 Pour les cabinets d’avocats, c’est identique, tout en n’oubliant pas le respect des règles liées à la profession.

Certains cabinets voudront être présents sur les réseaux sociaux pour développer une clientèle, d’autres voudront y être présents pour assurer une notoriété déjà existante, certains encore pour ne pas laisser la place libre à leur concurrent direct ... tout est envisageable et il est primordial pour un professionnel du droit qui voudrait se lancer sur la Toile de se poser les bonnes questions :

  • pourquoi être sur Internet ?

  • quels sont les objectifs à atteindre ?

  • quel ton dois-je utiliser ?

  • quel contenu ais-je envie de diffuser ?

Pourquoi externaliser cette fonction ?

Mettre en avant sa visibilité est une mission de longue haleine, qui se travaille chaque jour ou presque.


On connaît tous l’emploi du temps des avocats, on voit mal à quel moment ils pourraient caser dans leurs agendas l’animation d’une communauté sur Facebook ou sur Twitter, la rédaction d’articles pour leurs blogs, sans oublier de les diffuser sur les réseaux sociaux… 
Mettre en avant sa visibilité est une mission de longue haleine, qui se travaille chaque jour ou presque, de manière régulière. Une interruption dans les parutions d’un blog par exemple peut remettre à zéro les efforts fournis précédemment. 
Les lecteurs sont avides de nouveautés et de régularité, sans compter la concurrence des start-up du droit et des autres professionnels du domaine.

Être sur internet est une activité très chronophage, on se fait souvent happer par un lien, qui en entraîne un autre, puis un autre… une heure est facilement passée pour finalement peu de concret.

Sans oublier qu’il ne suffit pas d’être présent sur le net pour être vu, lu et reconnu. Appliquer les règles du référencement, établir une stratégie digitale efficace, produire des contenus percutants, diffuser l’information sur les bons réseaux, aux bons moments de la journée … tout cela fait partie des missions du community manager et peu d’avocats auront les connaissances mais également l’envie et la disponibilité pour le faire eux-même.

Il ne suffit pas d’être présent sur le net pour être vu, lu et reconnu.



Le community manager, extérieur à la structure, sera entièrement dédié à la visibilité du professionnel. Il saura faire la différence entre une simple présence et une véritable visibilité.

Et reconnaissons-le, lorsqu’il s’agit de défendre leurs clients, les avocats savent trouver les mots qui font mouche… mais il leur est toujours plus difficile de parler d’eux-mêmes.

Est-il nécessaire d’être issu du milieu professionnel juridique pour être community manager en cabinet d’avocats ?

Oui et non.
 Là encore, tout dépend des missions attribuées au community manager par le cabinet d’avocats. Si celui-ci transmet toutes les actualités et que la mission du community manager consiste uniquement à les diffuser, nul besoin de connaître le droit. 
Mais dans les faits, une mission aussi limpide est rarement le cas. Souvent, le community manager pour une structure juridique doit faire de la veille, trouver lui-même les actualités à diffuser, produire des articles, expliquer des décisions judiciaires …

Il ne faut jamais perdre de vue que derrière les actes du gestionnaire de la communauté, c’est la responsabilité et la réputation du professionnel qui sont en jeu. 
Autant, il est peu préjudiciable de se tromper sur une recette de cuisine – même si personne n’aime rater son dessert – autant donner une mauvaise information juridique peut-être extrêmement dommageable.

Il convient également de ne pas oublier que les communautés sur Internet peuvent être très réactives. Un sujet, voire une seule phrase peut embraser la Toile très rapidement. Les badbuzz sont monnaie courante et rarement appréciés des avocats.
Collaborer avec un community manager qui connaît le droit, l’a pratiqué, peut éviter aux cabinets d’avocats certaines déconvenues sérieuses. 

Il est indispensable que le professionnel puisse se sentir en confiance avec le prestataire choisi … Or le droit, c’est un langage spécifique, des règles, des codes – sans mauvais jeu de mots - à adopter, à connaître … il me semble que la confiance se fait plus naturellement entre personnes ayant un socle de connaissances commun.

Pouvez-vous nous expliquer votre changement de carrière ?

Mon changement de carrière s’est fait sur le long terme.
Le premier pas de ma reconversion professionnelle provient de mon expérience dans une société e-commerce en 1995, où j’étais Responsable du recouvrement. Très vite, j’ai pris des missions transversales en m’occupant notamment de la mise en place de la politique de modération d’un site de divertissement.

Après cette expérience, j’ai rejoint une société dans laquelle j’étais la fois Responsable juridique et Responsable e-réputation. 
Lorsque cette structure a été placée en liquidation judiciaire, j’ai voulu poursuivre cette double voie, juridique et numérique. Mais proposer ce double parcours s’est révélé compliqué.
Pour ne pas m’éloigner du net, j’ai alors créé un blog personnel qui est toujours là, depuis 2012. 
J’ai continué les missions juridiques durant deux années sans que celles-ci ne m’apportent vraiment satisfaction : exercer mon métier tel que l’on me proposait de le faire ne me convenait plus.

En janvier 2014, j’ai créé mon statut d’auto-entrepreneur en tant que rédactrice web et community manager, tout en continuant à exercer le métier de juriste. En février 2015, je me décidais à me lancer uniquement dans le numérique.
 Je suis maintenant rédactrice web, juridique et community manager à plein temps, sous le nom d’Encre Virtuelle et je travaille notamment avec les professionnels du droit.

Rédaction du Village de la Justice

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