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Sujet : Etudes de droit à 34 ans

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Etudes de droit à 34 ans

de heaven   le Lun 03 Juin 2019 10:26

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Bonjour à vous,

Il y a bientôt 10 ans, j'ai repris des études après la naissance de mon 1er enfant, pour obtenir en 2013 un Bachelor (Licence) de Responsable en Gestion des Administrations et des Ressources Humaines, après un BTS Assistante de Manager. Pas évident de jongler entre les études loin du domicile, les enfants, la maison, les divers emplois pour joindre les deux bouts etc... Mais j'y suis arrivée, et plutôt bien je dirais :)

Je suis depuis bientôt 6 ans agent administratif au sein d'une collectivité territoriale où je me suis au final peu épanouie. Pas évident quand c'est une petite collectivité. Je gère quotidiennement (et seule !) la formation statutaire, de perfectionnement et tout au long de la vie (...), et le développement professionnel d'environ 180 agents.
Aucune perspective d'évolution, pas de responsabilités, et un salaire plus qu'exécrable qui n'est pas négociable puisque nous sommes soumis à une grille indiciaire commune (diplômes et expériences ou non). Ca encore ce n'est pas le plus important à mes yeux si le travail passionne, mais avec aucune évolution en 6 ans et aucune à venir, je me sens bloquée, je ne peux pas me rendre utile aux autres comme je le pensais.

Plus jeune, je rêvais de faire des études de droit. Je ne peux pas jurer vouloir devenir avocate, ce métier m'attire bien sûr énormément, mais tant de métiers sont possibles dans ce domaine que je reste ouverte aux possibilités. J'ai eu la trouille quand j'ai eu l'opportunité de me lancer il y a.... longtemps ;) A ma dernière reprise d'études, je me suis convaincue que je n'avais pas l'intelligence pour, entre autres choses. Et la vie a fait que je n'ai plus eu l'opportunité à ce moment-là...

Au final, je viens d'avoir 34 ans, et ce goût pour le droit est accru. Seulement, comme je le dis, j'ai 34 ans. Je ne suis pas vieille, mais avec des études aussi longues, je serais quadra depuis un moment lorsque je pourrais enfin travailler réellement dans ce domaine.
Je passe les détails de mon angoisse de ne plus arriver à gérer à la fois ma maison en travaux, mes 3 enfants (une fille de bientôt 10 ans, un garçon de 4 ans et demi, et un garçon de 9 mois). J'ai toujours cette sensation d'avoir raté quelque chose avec ma première. Et au milieu, ma vie de couple (tant qu'à faire !).

Je suis motivée, déterminée, c'est certain. Etudier jour comme nuit j'ai déjà fait, pas de soucis pour ça. Je ne sais pas si je serais capable de venir à bout d'autant d'années d'études, c'est un mystère que je n'éluciderais qu'une fois lancée.
Le problème c'est que c'est une énorme prise de risque (quitter mon poste équivaut à une démission définitive non pas de ma collectivité mais carrément de la fonction publique en règle générale). Je peux perdre ma maison, risquer la vie et le confort de mes enfants (et de mon mari bien sûr), et bien plus encore.

Bref désolée pour ce roman, je souhaitais surtout avoir vos avis, retours, expériences... Connaissez vous quelqu'un dans ce cas (peut-être vous-même ?) ayant repris aussi tardivement de longues études en ayant tout quitté pour ça et tout risqué surtout (ce n'est pas comme si cela n'impliquait que moi). Je me dois d'être réfléchie et d'avoir toutes les cartes en mains.

Lors de vos études, en avez-vous connus des plus "âgés" ? Pensez-vous que l'âge, la maturité, l'expérience de la vie (...) suffisent à être armés pour se faire une place parmi toute une flopée de petits jeunes dynamiques ? Que ce soir durant les études, les stages, et l'arrivée dans le monde du travail.

Si vous êtes dans ce cas, comment avez-vous tenu au fil des années, comment avez-vous tout concilié (reprise d'études tardive, enfants, maison etc) ? Peut-on à la fois préparer le Master et travailler en même temps (au-delà des stages bien entendu) ?

Et enfin, financièrement je ne suis pas certaine de pouvoir aller au-delà de la licence sur les bancs de la fac pour le moment (j'ai normalement droit à 2 ans de chômage, + un peu d'argent de côté). Pensez-vous réalisable de passer la licence sur les bancs de l'école, puis le Master par correspondance ?
Au cas où je ne pourrais pas obtenir une rupture conventionnelle avec mon employeur, on me refusera le chômage. Pensez-vous alors possible de réussir les 5 premières années d'études à distance avant d'aller au CRFPA ?
Enfin, j'ai cru comprendre que les études dispensées par Paris II Panthéon Assas étaient très bonnes (ils proposent la licence à distance notamment). Pouvez-vous me le confirmer ? J'habite dans les Bouches du Rhône mais Aix-en-Provence ne propose pas la L1 à distance. Pour les études à distance, sauriez-vous ce qui est le mieux ou ce qui est différent antre la fac Panthéon Assas et CAVEJ ?


Merci à vous, je sais que c'est brouillon. Ça paraît être décidé trop rapidement mais je voudrais avoir toutes les cartes en main pour prendre une décision qui n'aura pas d'impacte (trop) négatif sur ma famille.

Merci encore !

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de LaForceMajeure   le Lun 03 Juin 2019 11:27

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Bonjour Heaven,

Voici mes réflexions sur votre projet:

heaven a écrit :
[...] financièrement je ne suis pas certaine de pouvoir aller au-delà de la licence sur les bancs de la fac pour le moment (j'ai normalement droit à 2 ans de chômage, + un peu d'argent de côté). Pensez-vous réalisable de passer la licence sur les bancs de l'école, puis le Master par correspondance ?



L'inverse me semble nettement préférable: effectuer une licence à distance tout en continuant à travailler à votre poste actuel, puis un master en présentiel effectué de préférence en alternance dans une entreprise (ou cabinet ou collectivité territoriale).

Ce choix vous permettra de vous lancer dans l'aventure de façon plus sécurisée et moins stressante pendant les trois années de licence (si le droit ne vous plait pas ou que vous échouez vous aurez toujours votre emploi), puis en master (i) si vous n'avez pas l'alternance les deux ans de master correspondront à vos 2 ans de droit au chômage, et (ii) si vous avez une alternance vous aurez droit à une rémunération et la possibilité de vous faire une première expérience de juriste qui sera très utile pour votre future insertion professionnelle (le domaine juridique étant assez difficile d'accès).

heaven a écrit :
Enfin, j'ai cru comprendre que les études dispensées par Paris II Panthéon Assas étaient très bonnes (ils proposent la licence à distance notamment). Pouvez-vous me le confirmer ? J'habite dans les Bouches du Rhône mais Aix-en-Provence ne propose pas la L1 à distance. Pour les études à distance, sauriez-vous ce qui est le mieux ou ce qui est différent antre la fac Panthéon Assas et CAVEJ ?



Dans votre situation je me concentrerais surtout sur la possibilité de faire la licence à distance, d'avoir un master disponible en alternance en entreprise/en cabinet/en collectivité etc., et la possibilité de choisir la spécialité qui convient (par rapport aux débouchés et à la cohérence avec votre expérience professionnelle actuelle).

En parlent de cohérence avec votre expérience, il me semble utile pour vous de viser une spécialité qui permettra de mettre en valeur votre formation et expérience actuelles. Le droit social, droit de la protection sociale, ou certaines branches du droit public me semblent convenir particulièrement pour une personne qui a une expérience significative dans le domaine du développement professionnel d'agents en collectivité territoriale. En choisissant la bonne spécialité vous éviterez d'être considérée comme une novice complète (ce qui serait davantage le cas j'imagine si vous comptez vous lancer dans le droit pénal/droit des affaires/droit des assurances/etc.)

heaven a écrit :
quitter mon poste équivaut à une démission définitive non pas de ma collectivité mais carrément de la fonction publique en règle générale



Je ne connais pas ce genre de problématiques, mais est-ce que cela vous empêcherait de passer les concours de la fonction publique ouverts aux étudiants en droit (concours administratifs catégorie A)? Cette option me semble assez bonne puisqu'à ma connaissance il n'y a pas d'age limite pour les passer (donc permet de passer outre la difficulté de trouver un premier emploi juridique dans le privé à environ 40 ans).

A votre disposition à ce sujet.

Cdt,

LFM

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de heaven   le Lun 03 Juin 2019 15:11

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Bonjour,

Merci beaucoup pour ce retour très précis !
Je me demandais effectivement si combiner les deux systèmes (FOAD et présentiel) n'était pas mieux...
Retourner sur les bancs de la fac ne me fait pas peur, c'est pour moi peut-être mieux qu'à distance car on est avec les enseignants, on peut échanger avec les autres étudiants... On est vraiment "dans le bain" contrairement à une journée boulot + études en autonomie le soir. J'ai une mémoire auditive plutôt bonne, donc la fac serait vraiment le top. Je suis toujours très scolaire, j'adore l'école, ce n'est pas pour rien que je suis en charge de la formation des agents de ma collectivité ;)
Par contre, et c'est là mon "point faible", j'ai beaucoup à perdre. Les jeunes années de mes enfants (les horaires en fac ne sont pas toujours gérables avec des enfants, surtout vu le temps de route), mon emploi actuel... Alors oui je sais qu'en arrivant le soir de la fac comme de mon travail, j'aurais mon travail perso à fournir. Mais les fac donnent cours parfois jusque tard, et entre ça et le trajet, je pourrais rentrer vraiment très très tard le soir...

Je ne me vois cependant pas dans le droit public, malgré mon expérience en collectivité. Je préfère de loin le pénal, mais je reste ouverte au droit des affaires qui semble vraiment un secteur demandé.

Je pense que dans mon message je me suis emmêlée les pinceaux... Si je veux faire la formation à distance par Paris II Panthéon Assas, c'est donc obligatoirement par le CAVEJ, non ? Ce ne sont pas 2 "formateurs à distance" différents il me semble...

Aussi, qui étudie via le CAVEJ ? Comment cela se passe-t-il pour les cours, les devoirs ? Du coup, pour les TD... comment fait-on ? Y a-t-il possibilité de prendre une option si je choisi la formation à distance ?

Enfin, qui a fait le DU Sciences pénales et criminologie ? Est-ce réalisable en plus de la licence ou du master ?

Je me laisse quelques jours pour réfléchir encore un peu... Mais j'avoue que la licence à distance puis le master en alternance me tente beaucoup...

En tout cas mille mercis pour ce rapide retour, j'avoue être d'avantage perdue que lorsque je quittais le cocon de mes parents ;) Je n'avais qu'à penser à moi, pas de vie de famille, d'enfants... :)

Bonne fin de journée !

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de LaForceMajeure   le Lun 03 Juin 2019 16:17

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Pour la façon dont le CAVEJ et les formations à distance fonctionnent je ne peux pas vous répondre, je n'ai pas de connaissances à ce sujet.

Pour revenir au choix de spécialité, je vous conseille d'étudier attentivement les annonces d'emploi sur village-justice, apec, cadremploi, carrieres-juridiques, etc., pour vous faire une idée des secteurs porteurs. Vous pouvez faire des recherches séparées pour voir les offres en tant que juriste et en tant qu'avocat. La spécialité choisie a un impact énorme tant sur la possibilité de trouver un emploi que sur la rémunération. Ça serait dommage de faire tant d'efforts pour ne rien trouver au final, ou seulement trouver un poste décevant par rapport aux responsabilités et à la rémunération.

En effet certaines personnes se rabattent sur des postes d'assistants à défaut de trouver un poste de juriste, et la rémunération en début de carrière peut (dans des cas extrêmes) varier du simple au double entre deux juristes juniors. Je connais personnellement des gens absolument brillants qui ont eu énormément de mal à trouver un poste à peu près convenable du fait de leur choix de spécialité (pour au final trouver un poste mal rémunéré en dessous de leur niveau de qualifications et dans un domaine autre que celui recherché), et des personnes au niveau très médiocres trouver un bon poste très rapidement dans un secteur plus porteur. Il ne faut surtout pas négliger cet aspect.

Pour vous donner une indication, quelques secteurs intéressants/porteurs en ce moment sont: droit financier/conformité réglementaire, droit des assurances, droit social, droit de la protection sociale, droit public des affaires (marchés publics), droit (privé) des affaires (nécessite un très bon niveau d'anglais, bons salaires en général mais secteur assez concurrentiel).

Secteur bouchés: droit de la famille et droit pénal, droit de l'environnement (postes quasi inexistants), droit humanitaire (idem), et dans une moindre mesure droit de la concurrence et droit de la propriété intellectuelle (il y a quelques postes mais mauvais ratio offre/demande).

Pour développer au sujet du droit pénal, puisque c'est un secteur qui semble vous tenter: c'est un domaine qui intéresse beaucoup d'étudiants (donc beaucoup de candidats sur le marché) mais il y a relativement peu de postes et ces postes rémunèrent assez mal en règle générale.

A mon avis il serait très dommage de travailler 70 heures par semaine pour 1500 euros mensuels après 7 ans d'études en tant qu'avocate pénaliste (à condition de trouver un poste!), alors que par exemple une juriste junior en droit social peut gagner près du double pour 35h par semaine en début de carrière.

N'hésitez pas si vous avez d'autres questions!

Cdt,

LFM

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de Epicentre   le Jeu 06 Juin 2019 2:22

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Salut Heaven!

Je pense que mon témoignage va peut etre t'aider un peu. J'ai 38 ans et je prépare le crfpa que je passerai en septembre 2019, IEJ Paris 1. J'avais eu un DEUG droit en 2002 puis je m'étais réorienté vers une licence pro dans le domaine de la logistique et du transport (rien à voir avec le droit....). J'ai eu plusieurs expérience pro, de chef chef d'entreprise à cadre dans ce domaine. Après la naissance de mon premier enfant j'ai commencé à cogiter sur mon parcours professionnel et sur mon job (manque d'épanouissement, etc...). Et surtout je voulais faire du droit, au fond c'est ce que j'ai toujours voulu. Ma formidable femme m'encourage alors à reprendre mes études, mais je me dis que financièrement ce sera compliqué. Puis finalement en 2016 je m'inscris au CAVEJ de paris 1. Avec mon DEUG, ils m'inscrivent directement en L3. Ils ont une plateforme sur laquelle tu te connectes et tu as les cours en audio. Cette année fut très difficile car me remettre dans le bain tout en continuant à travailler, sans compter les enfants (j'en ai deux à ce moment là). Les cours audio sont pas mal mais quelquefois manquent d'actualisation (mème s'ils font des correctifs via les fascicules). Je valides 7 matières durant l'année, je passe a rattrapage en septembre pour 5 restantes. J'y croyais pas trop mais finalement j'ai 10,1 je suis heureux et surtout fier de moi. En octobre 2017 je m'inscrits en Master 1 droit privé, toujours au CAVEJ. Je remarques qu'ils se sont grave amélioré en e-learning, avec des possibilités de contacter les profs, de rendre des devoirs, etc.... A ce moment là je commence à me refamiliariser avec les termes juridiques, et je change de job (beaucoup moins payé mais beaucoup moins stressant, et surtout moins de travail...). Ma femme m'encourage toujours autant, la pauvres elle enchaine les heures sup.... Je décides d'arreter de bosser au moi de mars (fin de mon CDD) et me mets à fond sur les révisions. Cette fois niveau finance c'est pire, je suis au Pole Emploi.... je passes toutes mes épreuves en juin sans délestage et je valides mon année avec mention assez bien !! je suis sur ma lancée, alors l'idée me tente: pk faire un M2? je vais tenter le CRFPA. L'IEJ Jean Domat (paris 1) possède aussi une excellente plateforme e-learning. Les cours sont en général le soir, mais pas besoin d'y aller ils sont filmés et tu les retrouves sur la plateforme. En plus quand tu n'as pas bien compris, tu peux réécouter. Maintenant je suis à fond, je me suis mème inscris en prépa estivale. Si je réussis le CRFPA, j'entrerai à l'école du barreau à 39 ans. Et je ne suis pas un cas isolé de réorientation professionnelle.
Pour répondre à tes questions sur le CAVEJ, tu peux tout à fait suivre à distance. Mais ça nécéssite aussi beaucoup de travail de ta part et surtout de la motivation. Leur centre est dans le 13ème arrdt, rue saint hyppolite (métro Gobelins ou Glassière). Ils sont assez difficile à joindre par tél, mais te répondes facilement par mail. Les frais sont environ de 900 €.
Bref si tu as des questions n'hésites pas!!

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de heaven   le Mar 11 Juin 2019 15:27

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Epicentre a écrit :Salut Heaven!

Je pense que mon témoignage va peut etre t'aider un peu. J'ai 38 ans et je prépare le crfpa que je passerai en septembre 2019, IEJ Paris 1. J'avais eu un DEUG droit en 2002 puis je m'étais réorienté vers une licence pro dans le domaine de la logistique et du transport (rien à voir avec le droit....). J'ai eu plusieurs expérience pro, de chef chef d'entreprise à cadre dans ce domaine. Après la naissance de mon premier enfant j'ai commencé à cogiter sur mon parcours professionnel et sur mon job (manque d'épanouissement, etc...). Et surtout je voulais faire du droit (...)




Bonjour à toi !
Mille merci pour ce témoignage, ça rebooste un peu :)

De mon côté je n'ai pas validé de diplôme en droit. J'ai eu une licence en GARH obtenue en 2013, c'est tout. Donc pas de possibilité de passer directement en 2ème ou 3ème année pour "économiser" du temps. Ce qui me fait le plus peur (en dehors de l'aspect financier quand même), c'est de reprendre en ayant 3 enfants (bientôt 10 ans, 4 ans et demi, et 10 mois). Je n'ai plus de bureau pour m'isoler depuis que le petit dernier a fait son apparition ;) J'avoue, je n'ai rien qui me faciliterait la vie.

J'ai essayé de me faire un échéancier sur les prochaines années pour comparer les études à distance ou en présentiel. SI (et seulement dans ce cas) j'arrive à négocier une rupture conventionnelle avec mon employeur (c'est tout nouveau chez nous, je suis actuellement dans le public), j'aurais droit à deux ans de chômage, mais je perds quand même qq centaines d'euros par mois, c'est pas rien... Et obligé de faire garder les 3 enfants le mercredi, que je ne travaille plus depuis 4 ans...
Au final, beaucoup trop de frais, et les finances m'obligent donc à me tourner sur une formule à distance.

Je me pose alors la question du centre le plus "au top" question FOAD en droit... Paris II Panthéon-Assas ou Paris I Sorbonne (CAVEJ) ? Question contenu, type de cours... Audio ou vidéo, durée, qualité... C'est ce qui sera déterminant pour moi... As-tu eu des retours comparatifs des deux méthodes ? Comment choisir entre les deux ?

Il est vrai que dans le meilleur des cas, je ne sortirais pas des études avant 40/42 ans... Et être la "petite jeune" en tant que quadra... Ça fait tout drôle ! Je ne serais plus la femme expérimentée que je suis dans mon domaine, il faudra tout recommencer...

N'est-ce pas trop difficile de faire la licence puis le Master à distance ? Car à distance, pas de TD non plus... Et concernant le M2, pourquoi ne pas le faire finalement ? Le contenu des cours de cette année ne sont-ils pas essentiels pour se préparer au CRFPA ? Aussi, tu parles de la prépa estivale, qui as-tu choisi pour la faire ? Qu'en as-tu pensé ? Je sais que j'ai encore le temps, mais sait-on jamais j'aime bien avoir toutes les cartes en mains.
Penses-tu plus "intelligent" de trouver un emploi ne serait-ce que d'assistante juridique pour baigner dans ce domaine, plutôt que de rester où je suis (poste en GARH en collectivité territoriale) ? Peut-être que cela m'aiderait d'avantage dans mes études...

Enfin, question plus personnelle, comment as-tu géré/accepté les sacrifices en termes de temps donné à tes enfants (...) ? J'avoue avoir un peu peur de ce côté là, mes enfants sont encore petits... Je sais ce que je veux, mais les risques (de ne jamais réussir ne serait-ce que la licence, de sacrifier notre temps et notre argent pour rien etc...) sont très élevés... Pas évident de faire peser ça sur le couple et le quotidien de ses enfants avec le travail personnel à abattre chaque soir et week-end...


En tout cas merci encore pour ce retour d'expérience, et bravo pour tes réussites ! J'espère y trouver mon compte moi aussi !

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de ju-risk   le Mer 12 Juin 2019 10:37

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heaven a écrit :
Il est vrai que dans le meilleur des cas, je ne sortirais pas des études avant 40/42 ans... Et être la "petite jeune" en tant que quadra... Ça fait tout drôle ! Je ne serais plus la femme expérimentée que je suis dans mon domaine, il faudra tout recommencer...


Bonjour,

Justement, je me permets de rebondir sur la réflexion relative à votre âge...

Comment voyez-vous votre intégration sur le marché du travail? Je ne veux pas faire le mauvais oracle mais quand même vous alerter sur la réalité du milieu... Personne ne vous attend et personne n'est à la recherche de profil tel que le votre... Sachez le

Pour ma part, je suis avocat aujourd'hui, j'ai repris mes études à 21 ans après 3 années de petits boulots post-bac (je ne voulais pas faire d'études). J'ai terminé l'école d'avocat à 29 ans (sans redoublement et en ayant le CRFPA du premier coup, je suis chanceux...). Et par la suite je me suis encore réorienté en faisant un M2 dans une autre spécialité que celle d'origine puisque à l'instar d'autres confrères, je ne trouvais pas de collaboration en cabinet, ni de jobs en entreprise (après une expérience d'un an dans une grosse boite comme juriste (et ce, hors-stage alors que je suis à Paris, ou en général c'est plus facile qu'en province...).

Déjà à 29 ans à l'école d'avocat, j'étais parmi les plus âgés et ce n'est pas forcément un chance ou un plus. Le milieu du droit est un milieu très conservateur où il ne fait pas forcément bon sortir du lot, du parcours classique et linéaire très académique (devenir avocat à 25 ans en sortant des meilleurs facs). Les parcours atypiques recherchés sont les parcours d'excellence de type cursus grandes écoles de commerce et là encore à mon sens quand on débute il ne faut dépasser 30 ans.

Donc en étant dans le milieu je m'interroge sur l'intégration dans le marché de l'emploi d'un avocat débutant de 42 ans... je ne sais pas vraiment quel cabinet cela peut intéresser... Je connais deux personnes de plus 40 ans qui, après des carrières de juriste d'entreprise (donc expérimentés), ont essayé de devenir avocat. La première (après avoir obtenu le titre après la passerelle et après des années de chômage) n'a pas trouvé de collab et vivote de dossiers que des cabinets sous-traite avec elle. La seconde qui a un bonne carrière dans des grands groupes mais qui en avait marre de l'entreprise (LLM dans une fac américaine et Barreau de NY et plusieurs années d'expérience aux US en tant que directeur juridique). On lui a dit que rejoindre un cabinet à plus de 40 ans sans un peu de clientèle personnelle, ce n'est même pas la peine (en tant que of counsel, comme en tant que collaborateur et a fortiori d'associé), bien qu'il ait quand même un sacré bagage et un carnet d'adresses... Si de tels profils, on du mal à rejoindre la profession, je m'interroge sur votre intégration professionnelle.

De plus, parlons du rythme de travail, quand on débute dans la profession, on bosse comme un dingue avec des horaires de folie, on fait clairement un peu le larbin, mais c'est un mal nécessaire car on apprend et on se forme lors de cette période, c'est notre pain noir. Quel intérêt pour un cabinet d'avoir ce gendre de profil atypique de plus de 40 ans (avec a fortiori une vie de famille) quand ils peuvent avoir une flopée de jeunes candidats à portée de main qu'ils peuvent rémunérer avec des rétrocessions plutôt basses... Surtout que ça me semble plus facile de manager des jeunes de 25 ans que des personnes de 40, du même age voir plus...

Enfin, pour ma part, aujourd'hui je suis à bientôt 5 ans d'expérience, je sors de mon cadre junior, mais je sais que pour travailler en toute indépendance dans mon domaine d'expertise et gérer un dossier un peu complexe seul donc donc pouvoir développer une clientèle personnelle, il me faut encore quelques années... Donc commencer à 40, cela me semble difficile, surtout que j'ai commencé à 30 ans et je vois que clairement je suis en retard et que j'étais vraiment, je le pense pour ma part, à la limite de la limite.
Dernière édition par ju-risk le Mer 12 Juin 2019 10:59, édité 2 fois.

   Re: Etudes de droit à 34 ans

de ju-risk   le Mer 12 Juin 2019 10:40

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   Re: Etudes de droit à 34 ans

de heaven   le Jeu 20 Juin 2019 13:26

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Bonjour "ju-risk",

Merci pour ce retour détaillé.
Selon vous, il serait inutile que je me lance dans un tel projet au vu de mon âge actuel ?
Certes j'ai une vie de famille, mais avant le poste que je tiens depuis bientôt 6 ans, je travaillais tôt, jusque tard, et très souvent les week-ends (samedi et dimanche). Alors certes, de 1 je suis passé à 3 enfants, mais ce n'est pas ça qui me freinerait. J'ai toujours été très bosseuse sans compter mes heures (d'où mon ras le bol du poste actuel).

Ce qui m'interpelle, c'est l'image qu'on se fait des quadra qui commenceraient tout juste leur carrière dans le domaine juridique. Evidemment, je ne vais pas reprendre mes études pendant 7-8 ans au moins pour me retrouver au chômage après.
Ceci étant, que ce soit en tant qu'avocate ou dans un autre domaine, il est toujours très difficile de trouver du travail. J'ai connu les grosses galères étant jeune, avec invariablement les mêmes excuses ou réflexions inutiles. J'en ai eu sur mon âge (trop jeune), sur ma condition familiale (je venais de me marier et on m'a fait comprendre que j'étais potentiellement une future maman donc profil pas intéressant), sur mes expériences et formations (un coup pas assez, un coup trop expérimentée/diplômée). Depuis près d'une décennie, on me fait comprendre qu'étant maman, je ne représentais pas un grand intérêt car on pouvait m'appeler pour les enfants et je risquais de m'absenter. Seule chose où je suis enfin un peu tranquille, c'est qu'ayant 3 enfants, on me laisse enfin tranquille sur une potentielle nouvelle grossesse ;) Le marché du travail part dans tous les sens...

Mais je prends quand même note de vos remarques, car d'ici fin juin / début juillet je pense, je devrais prendre ma décision finale (à distance, ou me contenter de ce que j'ai actuellement, ou essayer de changer en connaissant le marché de l'emploi tellement bouché).

Merci encore pour ce retour et votre avis !

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