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Quitter la profession d'avocat pour l'entreprise

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 16:18
de eruall
Après 3 ans et demi d'exercice, je viens de prendre la décision de quitter la profession d'avocat et d'accepter une offre de juriste salarié.

En effet, après une longue réflexion, j'ai admis que je ne me voyais pas monter mon propre cabinet ni m'associer dans une structure. Le statut libéral me srtesse, j'ai eu l'exemple d'une patronne qui ramait pour faire tourner son cabinet. Je n'ai jamais vraiment développé ma clientèle personnelle car le peu de dossiers perso que je gère me fait souffrir juste à l'idée d'engager ma responsabilité et de faire des conneries.
Les exemples de maternité en cabinet que j'ai eu sous les yeux se sont aussi plutot mal passés.
Aussi je pense que je vivrai mieux mon futur statut de juriste salarié, d'autant plus que j'ai une activité très peu plaidante.

Pour autant, je redoute un peu de regretter la variété des dossiers et l'aura assurée par la profession d'avocat.

Ceux d'entre vous qui ont sauté le pas peuvent-ils m'indiquer comment ils ont vécu leur reconversion ?

Merci d'avance de vos réponses

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 16:34
de doudinette44
Bonjour
J'ai "sauté le pas" après deux ans et demi de barreau. Je ne regrette pas du tout mon choix. J'exerce en entreprise depuis bientôt 9 ans et j'en suis à ma troisième entreprise. Je travaille essentiellement sur les contrats et je travaille à l'international; J'ai des dossiers très divers et j'aborde des thèmes très intéressant dans chacune des affaires que je traite.
A votre disposition pour en discuter par MP si vous le souhaitez
cordialement
Steph

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 17:38
de JM
Bonjour,

J'occupe un poste de juriste depuis quelques mois après deux ans d'exercice.
Je suis très satisfaite de ce changement tant sur le plan de l'intérêt des dossiers que de leur variété.
J'exerçais auparavant une activité de conseil en droit des sociétés. Ce qui est toujours le cas. J'apprécie le fait d'être plus proche des processus de décisions et de connaître les tenants et les aboutissants des opérations que je traite sur tous les plans, financiers notamment.
Les autres aspects relatifs à la vie de bureau et au statut de salarié sont , en ce qui me concerne, plus faciles à concilier avec ma vie de famille.

Le bilan est donc assez positif.

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 18:05
de eruall
Merci de ces témoignages !

Nous sommes plusieurs amies avocates (et oui, les femmes sont bien plus souvent amenées à se poser la question) à évoquer une telle reconversion depuis un moment, mais je vais être la première à me lancer.

Je suis donc ravie de voir des juristes épanouies qui ne regrettent pas leur choix, ça me rassure beaucoup.

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 21:38
de Anthonya
Bonjour,

Après maintenant un peu plus de deux ans d'exercice en tant qu'avocat et tout comme Eruall, l'idée d'une reconversion vers le salariat et plus particulièrement vers la fonction de Juriste en entreprise m'attire de plus en plus.

En effet je me rends de plus en plus compte que la profession d'avocat ne me convient pas (trop de stress, pas envie de fonder mon propre cabinet car au stress du travail en lui-même s'ajouterait le stress d'être son propre "chef d'entreprise"...).

Je suis ravie de voir que ceux qui ont sauté le pas et témoignent se disent satisfaits.

Cependant, dans mon cas de figure je m'inquiète car j'ai peur que mon profil ne rebute : depuis deux ans je n'ai exercé qu'une activité strictement contentieuse, essentiellement dans les domaines du droit de la famille, droit social, droit pénal et des étrangers, avec quelques dossiers annexes (expulsions locatives, surendettement...) devant le TI.

Je n'ai jamais fait de droit des affaires et mon anglais est faible.

Quelle type d'entreprise pourrait être intéressée par mon profil ?

Il me semble que le droit des affaires est la voie royale pour une carrière de juriste en entreprise et qu'une excellente maitrise de l'anglais est souvent réclamée, non ?

Par ailleurs, je ne me vois absolument pas "lacher" mon poste sans en avoir retrouvé un autre car j'ai trop peur de galérer (souvenirs douloureux des six mois qu'il m'a fallu à la sortie de l'EFB pour trouver une première collab) et qu'en ce moment je ne peux absolument pas me passer d'un salaire pour vivre.

La transition me semble donc difficile à réaliser. L'entreprise où l'on postule ne risque-t-elle pas d'être refroidie si l'on annonce que l'on a un préavis à donner ?

Comment avez-vous opérer votre reconversion ?

J'aimerais en savoir plus sur votre expérience, cela m'intéresse beaucoup et vos conseils me seraient précieux !

Merci beaucoup d'avance et bonne soirée.

Anthonya.

MessagePosté: Lun 27 Aoû 2007 23:02
de michel
Bonjour,
Ma démarche a été en sens inverse, j'étais à l'origine en entreprise, et quand ça n'allait pas, je changeais d'entreprise avec une transaction et une meilleure situation à la clé ; mais avançant en âge, ce fut moins facile, et les fusions-acquisitions s'accélérant, toujours suivies de réorganisations et de "collage" d'étiquettes stéréotypées sur les salariés de la société absorbée, à partir de la fin des années 80, j'ai dû faire face à trop de coups tordus, trop de procédures prud'homales (engagées lorsque je ne pouvais plus faire autrement, toutes gagnées) pour faire valoir mes droits, si bien que j'ai réalisé que j'avais un avenir dans la profession d'avocat.
Je suis donc épaté quand des confrères veulent se reconvertir en entreprise !
Mais bonne chance pour vous.
Cordialement.

MessagePosté: Mar 28 Aoû 2007 9:58
de alezane
Bonjour, et bonjour Steph!

J'entreprends la même démarche (j'avais d'ailleurs posté à ce sujet: http://www.village-justice.com/forum/vi ... hp?t=11353 ) mais je suis actuellement en préavis dans mon Cabinet, donc je ne peux pas encore donner mon avis.

Comme eruall, je craignais de regretter la variété des dossiers que je traite en Cabinet. A priori, rien à regretter de ce côté puisque je vais être l'unique juriste d'une petite entreprise informatique de 35 salariés. J'aurai donc à gérer les salariés (droit social), les produits informatiques fabriqués (PI) et vendus (droit commercial), etc.

Pour Anthonya: je n'ai jamais fait beaucoup de droit des affaires non plus, mais il ne faut pas s'inquiéter, il n'y a pas que ça!! le droit social est assez demandé également. Je pense que ce qu'un Avocat peut vendre, ce qui fera la différence avec un candidat ayant une expérience de juriste, ce n'est pas la matière dans laquelle nous avons travaillé mais plutôt nos méthodes de travail, notre autonomie, notre aisance relationnelle et rédactionnelle.

Sinon, il est également possible de se reconvertir, par exemple dans des boîtes qui assistent les entreprises pour réduire leurs charges sociales et fiscales: ce créneau paraît porteur (plusieurs annonces toutes les semaines sur le site de l'APEC). J'ai passé deux entretiens dans ce genre de sociétés, où ils ont proposé de m'embaucher (avec une formation à la clef). L'une de ces deux sociétés venait justement d'engager deux anciens Confrères!

En revanche, comme le souligne michel, ce qui me fait un peu peur dans le salariat c'est d'être "à la merci" d'une société... je pense que le marché du travail des Avocats est quand même beaucoup plus souple que celui des juristes salariés.

MessagePosté: Mar 28 Aoû 2007 11:09
de Sophie K.
Bonjour à tous,

J'ai quitté le barreau (après 1 an seulement d'exercice) il y a maintenant plus de 3 ans pour rejoindre une société de conseil.

Diplômée uniquement en droit social, je n'ai pas non plus de cursus en droit des affaires et mon niveau d'anglais est plutôt moyen.

Je n'ai jamais regretté mon choix : j'ai élargi mon champ de compétences, tout en conservant la diversité des dossiers traités et en bénéficiant des avantages liés au statut salarié. J'ai également eu accès à une clientèle (groupes internationaux) à laquelle je ne pouvais pas prétendre lorsque j'étais avocate.

Aujourd'hui, je change encore de voie pour m'orienter vers les RH en entreprise. Mon cabinet conseil cherche d'ailleurs un profil avocat pour me remplacer : il existe donc bien des opportunités pour quitter la profession même sans cursus en droit des affaires et un niveau moyen en anglais ! Je confirme que les entreprises recherchent les qualités mises en avant par Alezane (qualités rédactionnelle, relationnelle, méthode de travail...).

Cordialement.

Sophie K

MessagePosté: Mar 28 Aoû 2007 11:13
de eruall
Anthonya,

J'ai trouvé un poste de juriste dans une entreprise qui va m'attendre trois mois, le temps de mon préavis. Quand une boite est très intéressée par ton profil, elle t'attend. De toute façon même les cadres en poste ont un préavis à effectuer, il n'y a que les jeunes diplomés ou les personnes au chômage qui sont immédiatement disponibles.
Je ne suis pas du tout spécialisée en droit des affaires et j'ai trouvé dans mon domaine de compétence spécifique. Compte tenu de ton activité, tu peux trouver en droit social, te tourner vers les associations qui recherchent des juristes (même en droit de la famille ou en droit des étrangers), ou mettre en avant la polyvalence des avocats qui doivent pouvoir traiter n'importe quel dossier pour répondre aux attentes du client.
A toi aussi de savoir orienter ton CV en fonction de l'entreprise à qui tu l'adresses, en insistant sur certains domaines d'intervention plus que sur d'autres.

Je viens d'avoir les détails de ma proposition d'embauche: je vais gagner un peu plus en net que ce que j'ai gagné l'année dernière en tant qu'avocat de troisième année ! Et comme ma progression dans mon cabinet était limitée, je pense que je ne vais pas être perdante....

Il ne me reste plus qu'à l'annoncer à mon patron à son retour de vacances vendredi.
Et dire que s'il avait accepté de rallonger ma rétro de 200 € comme je le lui ai demandé il y a quelques mois, je ne me serais pas posée toutes ces questions aussi vite...

MessagePosté: Mar 28 Aoû 2007 11:32
de Houda
Bonjour,

Bien que je n'aie pas encore obtenue le CAPA, mon coeur balance entre l'exercice du métier d'avocat en profession libérale et celui en entreprise, et ce dernier me parait inévitable si l'on veut pouvoir fonder une famille. Cela dit, bien que j'aie, tout au long de mon cursus fait du droit des affaires (droit intenational et comparé notamment), je ne suis pas sûre d'avoir les compétences pour exercer en entreprise. Croyez-vous qu'il faille passer par une école de commerce, une fac d'économie ou autre double compétence pour avoir le profil rechercher par les entreprises, ou bien un master II en droit des affaires (plus l'éventuel diplôme du CAPA) sufit-il ?

Merci pour les éclaircissements que vous pourrez m'apporter