Depuis 2022, le candidat a régné en maître lors du processus de recrutement, occupant une position dominante. Depuis six mois, une transition notable s’est opérée, rétablissant un équilibre entre les rôles du candidat et du recruteur.

Audrey Déléris

Cette dynamique devrait s’intensifier davantage en 2024, marquant un retour à l’essence même du recrutement : une rencontre !

Qui dit rencontre, dit en effet une volonté mutuelle de collaborer, indépendamment de la séniorité du juriste recherché ou de celle du candidat en quête d’opportunités. Pour ce faire, vous devrez bien vendre votre profil, vos compétences et votre projet.

Chers candidats, voici quelques conseils qui, je l’espère, vous aideront aussi bien dans la phase de recherche que d’entretiens avec des recruteurs, à faire de belles rencontres professionnelles...

Le candidat de la Génération X : plusieurs facettes...

Depuis une dizaine d’années, le candidat X (avec plus de 20 ans d’expérience) n’a plus une seule facette : certains ont l’ambition d’avoir un meilleur titre, une plus grande équipe ou de rejoindre une société de plus grande envergure.
Au contraire, d’autres préfèrent occuper des postes plus opérationnels, d’expertises, et ce choix est totalement assumé.
D’autres encore souhaitent élargir leur champ de compétences à d’autres matières, comme par exemple aux sujets de compliance ou encore aux affaires publiques et réglementaires.

Peu importe votre situation, le plus important est d’expliquer votre projet. S’il s’agit d’un poste plus opérationnel, il vous faudra sans doute expliquer qu’il ne s’agit pas d’un choix par défaut, mais bien d’un réel projet qui vous anime et vous motive.
Il vous faudra rassurer sur le fait que vous n’allez pas partir pour le premier poste de directeur juridique qu’on vous proposera ensuite.
Que l’on soit directeur juridique ou expert dans une matière, un changement de secteur ou encore de type de structure est également possible.
Misez sur la plus-value de votre expérience : vous avez connu de nombreuses situations, notamment de crise, qui vous permettent d’avoir du recul et d’être de meilleur conseil auprès de la direction sur la stratégie à mettre en place.

Avoir de l’expérience est un véritable atout que n’ont pas les jeunes diplômés.
C’est exactement ce qu’on vient chercher chez vous : de l’expertise, du leadership, de la mise en place de process, de la construction d’équipe et du management... à vous de convaincre que votre expérience correspond à ce qui est recherché.

Ce qui fera la différence, en particulier à ce niveau de poste, qu’il soit de manager ou expert, ce sera toujours votre personnalité et votre capacité à matcher (ou non) avec le projet et la société.

Candidat Génération Y : une multitude de possibilités s’offre à vous !

Pour le candidat Y (entre 5 et 15 ans d’expérience) : que ce soit pour un poste de manager, ou plus expert, il faudra convaincre que vous êtes adaptable, notamment sur de nouveaux secteurs.
Mettez en avant ce que vous avez pu réaliser, en étant honnête sur les sujets que vous n’avez pas encore abordés.
Les dirigeants recherchent avant tout des profils investis, flexibles et capables d’orchestrer toutes les questions juridiques, sans pour autant être expert de tous les sujets.
Il n’est pas rare de voir des profils de votre expérience quitter les grands groupes cotés pour tenter l’aventure de la startup, ou au contraire rejoindre un groupe plus important en acceptant parfois d’abandonner un titre de responsable, pour continuer à évoluer et développer ses compétences.
Attachez-vous au contenu du poste et à ce qu’il pourra vous apporter, plutôt qu’au titre uniquement.

Candidat Génération Z : soyez ambitieux mais humble !

Au candidat Z, diplômé depuis peu et ayant commencé sa carrière dans un contexte de crise sanitaire, je conseillerais d’être ambitieux tout en restant humble.
Le titre de responsable juridique ou le management d’une équipe sont des ambitions saines, mais il n’est pas rare d’attendre d’avoir un profil plus “solide” pour se voir confier de telles responsabilités. Les premières années permettent d’acquérir de solides compétences incontournables pour la suite de sa carrière.
Il est donc nécessaire d’être formé et bien encadré. Vous devez choisir un bon mentor et surtout un poste qui vous fera grandir.

De nombreux profils en début de carrière exigent beaucoup de responsabilités, d’autonomie, de flexibilité dans leur quotidien et de télétravail.
Il est normal d’être exigeant sur son poste, et je conseillerais de l’être avant tout sur l’intérêt des tâches qui vous seront confiées et l’environnement de travail global et pas uniquement sur le nombre de jours de télétravail (ce qui peut parfois être le cas chez certains candidats !) ou encore le titre.

Ces conseils sont en réalité valables à tout niveau de séniorité.
Je vous conseille avant tout de réfléchir à ce qui vous anime au quotidien, à l’environnement de travail que vous recherchez (matières traitées, autonomie, contexte international...) et ce que vous visez pour l’étape d’après : poste de directeur juridique ? Ouverture à d’autres matières ? Intervention sur des dossiers de plus grande envergure ?

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, puisqu’il s’agit de votre projet. À vous ensuite de démontrer qui vous êtes, ce que vous savez faire et ce que vous aimez faire, tout en étant transparent sur ce que vous ne savez pas faire.
Le plus important est de trouver le bon match avec un poste, un manager et une société, pour vous sentir épanoui dans votre quotidien professionnel.
Restez ouvert aux opportunités, une bonne surprise peut se révéler là où vous ne l’attendiez pas !