Dans cet ouvrage, Valentin Tonti-Bernard prête sa plume à la profession d’avocat. Avec ce recueil de témoignages, habilement ordonnancés, il invite le lecteur à prendre de la hauteur et lui permet d’accéder à une vision d’ensemble, profondément humanisée, du métier. Une lecture enthousiasmante qui donne à saisir, tout à la fois, la diversité et l’unité de la profession.

Il peut être surprenant, à première vue, que l’auteur d’un ouvrage intitulé « Avocat, l’engagement d’une vie » ne soit pas lui-même avocat. C’est pourtant peut-être ce qui donne une couleur si particulière à ce recueil de témoignages, avec une admiration non dissimulée pour une profession que l’auteur connaît bien même s’il n’a pu, lui-même, enfiler la robe.

De très nombreux « morceaux choisis » d’entretiens sont articulés au sein de 7 chapitres, qui rétrocèdent des moments significatifs jalonnant la carrière d’un(e) avocat(e) : la genèse, les premiers pas, l’adversité, l’épanouissement, l’avenir de la profession, le message aux jeunes générations. Avec une "mise en musique" originale, le livre apporte un regard plutôt inédit sur ce métier-passion, à défaut d’être, pour tous, un métier-vocation. Une belle mise en lumière, à la fois optimiste et réaliste, de la beauté- parfois obscurcie - de l’engagement des auxiliaires de justice, par-delà leurs domaines juridiques et les formes de leurs interventions aux côtés de leurs clients.

Y aurait-il autant de manières d’exercer que d’avocats ? La question est presque rhétorique après avoir lu ce livre. Un livre destiné aux professionnels en herbe et en devenir, dont la lecture ne laisse pas indifférent, qui apporte une bien agréable bouffée d’air et donnerait (presque) envie de s’inscrire à l’examen du barreau.
Pour être ou avoir été vous-même avocat, peut-être n’y apprendrez-vous rien que vous ne sachiez déjà. Mais il reste fort peu probable que vous ne vous retrouviez pas dans l’un ou l’autre de ces récits (pour ne pas dire « aveux » !). Car derrière cette diversité, permise par la liberté inhérente aux professions indépendantes, n’y a-t-il pas toujours, en trame de fond ou en ligne de force, ce qui fait le « nous, avocats » ?

Pour en apprendre davantage sur la démarche, nous nous sommes entretenus avec Valentin Tonti-Bernard.

À qui s’adresse votre livre ?
Valentin Tonti-Bernard : Le livre s’adresse à tous ceux et toutes celles qui veulent embrasser la profession d’avocat ou qui s’interrogeraient sur le fait de l’embrasser. Il est aussi pour celles et ceux qui débutent au sein de cette profession et qui ont besoin d’inspiration.

Au-delà de comprendre que la vie d’avocat est extrêmement complexe, avec un engagement qui est fort, le leitmotiv est qu’en se donnant les moyens, en étant bons vis-à-vis des autres et à force de travail, on a la capacité d’être l’avocat que l’on souhaite devenir. Il n’y a pas de "grands", de "moyens" ou de "petits" avocats ou cabinets d’avocats. Les témoignages recueillis, d’avocat(e)s qui viennent d’univers très différents, permettent clairement de s’émanciper de tout ça.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué avec la préparation de ce livre ?

V. T.-B. : Il y a deux choses je dirais. La première est que l’on se rend compte qu’au sein de la profession, il y des disparités, des différences en fonction de la matière, des revenus, etc. Mais en réalité, tous mes interlocuteurs ont employé des expressions et des mots quasi-identiques pour définir ce qu’est le métier. C’est ça qui m’a le plus marqué. Dans les éléments forts de la profession, il y a l’empathie, le relationnel, l’engagement au travail. Ce n’est pas surprenant, mais cela revient tout le temps : le travail et l’engagement pour ses clients.

La seconde chose qui m’a surpris et que je voyais de façon différente, est le fait que, initialement, beaucoup n’envisageaient pas du tout d’être avocat. Ce n’était pas une vocation depuis leur plus jeune âge. C’est une idée qui ressort clairement : il n’est pas nécessaire d’être fils ou fille d’avocat pour devenir avocat, il n’est pas indispensable d’être "dans le milieu" ou du sérail en quelque sorte. C’est intéressant, encourageant et motivant.

Le facteur humain est au cœur du livre. Est-ce un rééquilibrage par rapport à l’activité plus orientée business sur laquelle on vous connaît peut-être davantage ?

V. T.-B. : Oui et non. J’ai réalisé de très nombreux podcasts avec des avocat(e)s dans le cadre de l’une de mes sociétés. Mais je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais servi de tout ce que j’avais appris des avocat(e)s rencontrées dans ce cadre, pour aider celles et ceux qui allaient devenir les avocat(s) de demain. Les étudiant(e)s en droit en font partie, les élèves-avocat(e)s et les avocat(e)s qui viennent de prêter serment évidemment aussi.
Je voulais être avocat et je n’ai pas pu le devenir. C’est donc un peu un clin d’œil à mon histoire et quelque part, aussi, une manière de rendre à la Faculté de droit tout ce qu’elle m’a donné. C’est la raison qui a motivé ce projet d’écriture : donner des clés pour donner à d’autres, les clés pour devenir avocat et inspirer les avocats de demain.

Informations techniques :
Auteur : Valentin Tonti Bernard,
Éditeur : Autoéditeur : Marion Bidaud,
ISBN : 978-2-9591697-0-0,
Parution : février 2024,
Nombre de pages : 184,
Prix : 18.90€
Où trouver le livre : dans les librairies et plateformes de vente en ligne.

A. Dorange Rédaction du Village de la Justice