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Le Cyberharcèlement à l’essor des réseaux sociaux en droit marocain. Par Saad Ismail Narjis, Juriste.
Parution : mardi 23 juin 2020
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Omniprésent mais parfois méconnaissable, le cyberharcèlement est devenu un fléau à multiforme.
Des images, vidéos, menaces, rumeurs, insultes, chantages, partages ou même des commentaires postés en ligne intentionnellement ou de manière irréfléchie peuvent porter préjudice à autrui, pareillement, engagent la responsabilité civile et même pénale de leurs auteurs.
Seulement, les informations en ligne manipulées ou utilisées à mauvais escient sont souvent conservées de manière permanente.

Extension de la vie réelle, les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien, Internet ouvre un nouveau monde, qui n’est qu’un prolongement de ce qui se passe dans la réalité. Des avantages et des inconvénients, des bienfaits et des malfaisances ; le virtuel s’introduit dans notre quotidien et se substitue au réel.

Internet est apparu dans les années 1970, le gouvernement fédéral des Etats-Unis a participé activement au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), mais n’est devenu visible au grand public qu’au début des années 1990, le contrôle de celui-ci a progressivement évolué de la gestion gouvernementale à la participation du secteur privé, depuis, l’impact est spectaculaire.

Le terme virtuel est apparu avec l’introduction massive des TIC, elles comprennent les méthodes et techniques utilisées pour faciliter le traitement et la transmission des informations, particulièrement de l’informatique, de l’Internet et des télécommunications.

Internet est donc le résultat du développement technologique et de l’intégration des infrastructures de réseau et des systèmes de télécommunications.

De nos jours, Internet a révolutionné les communications en permettant l’interconnexion de divers réseaux informatiques à travers le monde. Ainsi, est apparue l’émergence du « Web 2.0 », une évolution d’Internet mettant l’accent sur les réseaux sociaux et le contenu généré par les utilisateurs.

L’ampleur des réseaux sociaux et de l’Internet est liée principalement au développement du matériel informatique, des logiciels et des applications, aux médias sociaux tels que Facebook, Instagram, LinkedIn, YouTube, mais aussi avec l’apparition des smartphones, des tablettes et des ordinateurs portables robustes. De toute évidence, le nombre d’utilisateurs d’Internet dans le monde a explosé. Ces outils offrent des avantages à ceux qui y adhèrent, néanmoins, ils doivent être utilisés de manière responsable.

Dans ce contexte, le « cyberbullying », le « cyberharassment » ou le « cyberharcèlement » est l’utilisation d’outils de communication numérique intentionnellement et de manière répétitive pour intimider, insulter, menacer et nuire à autrui.

Selon Nancy Willard, le cyberharcèlement peut être défini comme « des propos diffamatoires, du harcèlement ou de la discrimination, la divulgation d’informations personnelles ou des propos humiliants, agressifs, vulgaires » (Nancy Willard, Cyberbullying and Cyberthreats : Responding to the Challenge of Online Social Aggression, Threats, and Distress, 2007, p.66.).

Il constitue la forme digitale du harcèlement, ipso facto, le Maroc n’est pas épargné par ce phénomène. Malgré l’absence de contact physique, la cyberharcèlement peut être encore plus traumatisant que le harcèlement traditionnel.

Le cyberharcèlement peut être représenté alors sous la forme d’une relation triangulaire entre une victime, harceleur(s) et témoins ou spectateurs.

Grâce à l’anonymat, la distance physique avec les victimes et du risque minime de se faire attraper, les cyberharceleurs sont souvent plus menaçants, offensants et malveillants que les agresseurs dans la sphère réelle. Notant que sur les réseaux sociaux, aucun comportement n’est entièrement anonyme.

S’agissant des témoins, on les distingue en trois catégories, à savoir : les témoins passifs qui restent indifférents à la violence sans y opposer ; les témoins actifs qui encouragent les cyberharceleurs en diffusant ou partageant les contenus ou propos illicites ; enfin, les témoins agissants qui apportent leur soutien à la victime, soit en signalant le contenu illicite sur les plateformes numériques, soit en la consolant.

Ainsi, il paraît légitime de se demander comment les TIC permettent-elles une nouvelle forme de harcèlement au niveau national ? Quels sont les outils actuels de protection contre ce phénomène ? Quelles mesures devraient être prises pour lutter contre le cyberharcèlement ? enfin, se pose la sempiternelle question, quand est-ce qu’un contenu peut-il être poursuivi par la justice ?

De ce qui précède, en réponse à ces questions, nous allons analyser, en premier lieu l’émergence exponentielle du cyberharcèlement (I), avant de nous appesantir dans le cadre de notre seconde partie, sur les mesures de lutte contre le cyberharcèlement (II).

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Saad Ismail NARJIS Juriste