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[Parution] Si le droit m’était conté.
Parution : dimanche 26 janvier 2020
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Si le droit m’était conté... toute une promesse que ce titre [1]. Les huit récits contenus dans cet ouvrage sont autant d’invitation à un voyage imaginaire, littéraire et juridique.
Faire du droit en racontant des histoires, tel est le pari entrepris par l’auteur François Ost, juriste et philosophe. Les huit récits incitent le lecteur à s’interroger sur la norme, sa création, son utilité et son usage.
Le Village de la Justice vous invite à lire cet ouvrage de culture juridique, accessible, tout à la fois littéraire, juridique et philosophique.

En découvrant ce livre, le regard est tout d’abord accroché par la couverture qui invite à regarder par le trou de la serrure pour découvrir ce qui se cache derrière la création des règles régissant toute société. Autre vision possible dégagée par cette couverture, la Justice qui de la main gauche brandit son équité, sa sagesse, telle une lumière pour éclairer tout citoyen pénétrant dans la forêt dense et parfois sombre des règles de droit ; de la main droite, elle tient fermement son glaive prête à défendre toute personne se mettant sous sa protection.

Puis le lecteur découvre huit récits tous très différents les uns des autres, allant de la fable animalière à la fiction historique en passant par le conte philosophique, le thriller, le récit fantastique,... chaque lecteur trouvera donc son style.
Chacune de ces nouvelles ouvre une porte sur des domaines du droit variés (droit pénal, histoire du droit, droit de l’environnement, droit de la personne...) avec pour objectif d’engendrer un questionnement, une discussion sur la norme, sur sa place dans nos sociétés. Et de donner ainsi un peu plus de place à la culture juridique. Comme le dit l’auteur, "il est urgent de sortir le droit du ghetto technique dans lequel on l’enferme trop souvent".

Chacune de ces histoires pourrait-être utilisée comme support pédagogique d’autant plus qu’elle propose systématiquement d’autres sujets en lien avec la thématique traitée pour ouvrir la discussion.

Le Village de la Justice s’est entretenu avec François Ost pour qu’il nous parle de la démarche de son livre. Voici ses réponses :

Quelles ont été vos motivations à la création de ce livre ?

"Le plaisir de l’écriture ; une écriture de fiction, libérée du poids de l’ "appareil critique" des publications scientifiques classiques.
Ce livre s’est écrit tout seul ; les huit nouvelles se sont enchaînées au fil des semaines, et à la fin cela faisait un livre. Cette écriture était jubilatoire, la preuve qu’on peut s’amuser en travaillant.
Le livre répond à mon désir de faire aimer le droit - non pas le droit ramené à sa technique, mais à la culture juridique. Quand elle vient à s’estomper comme dans l’Amérique de Trump on réalise combien elle est un enjeu essentiel de civilisation."

S’il ne fallait en retenir qu’un quel est selon vous le point fort de votre ouvrage ?

"Sa diversité de ton et son actualité.
Le livre contient huit récits qui illustrent quasiment tous les aspects de l’art de raconter : fable animalière, fiction historique, conte philosophique, thriller réaliste, récit fantastique, dystopie…
Par ailleurs, sous couleur de fiction, il aborde beaucoup des problèmes de société que nous rencontrons aujourd’hui, transhumanisme, crise écologique, vagues migratoires…"

Pensez-vous qu’il puisse être un support pédagogique ?

"Il l’est déjà. Plusieurs de mes collègues utilisent certains des contes comme supports, soit de cours introductifs généraux, soit de cours ou séminaires spécialisés : en droit de l’environnement (Fortune de mer : le naufrage de l’Amoco cadiz.), en droit de la personnalité (Solange B., le procès d’assises d’une chercheuse qui a tué son propre clone.), en procédure pénale (Jugement dernier : le jugement dernier répond-il aux exigences du procès équitable ?), en histoire du droit (Moi, Martin, ours à cinq pattes : histoire des procès d’animaux.), en théorie du droit (Un droit pour l’arche de Noé ?)…
J’ai personnellement lu et discuté certains contes au cours de sessions de travail de l’Ecole nationale de la magistrature et je le recommande aux étudiants qui suivent mon cours de « droit et littérature ».

Quel est le public de votre livre ?

"Un large public intéressé aux questions de société et au rôle que le droit peut y jouer. Cela vise les praticiens et les étudiants en droit, bien entendu, mais aussi un public plus large ; je sais que l’ouvrage est utilisé dans certaines classes de terminale et je m’en réjouis car il est urgent de sortir le droit du ghetto technique dans lequel on l’enferme trop souvent."

Informations techniques :
Titre : Si le droit m’était conté ;
Auteur : François Ost ;
Editeur : Dalloz éditions ;
ISBN:978-2-247-19104-8 ;
Parution : octobre 2019 ;
Prix : 19 euros ;
Nombre de page : 211 pages.

Marie Depay, Rédaction du Village de la Justice.

[1"Si le droit m’était conté" de François Ost aux éditions Dalloz.