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La conciliation et le conciliateur de Justice en France.
Parution : lundi 3 août 2020
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À partir de 2016, des lois ont renforcé le rôle des conciliateurs de Justice pour favoriser le traitement amiable des conflits : loi de modernisation de la justice du 21e siècle de 2016 et la loi du 23 mars 2019 de programmation et de réforme pour la justice.
Le recours préalable à un MARL et notament aux conciliateurs est ainsi devenu obligatoire pour les demande de paiement d’une somme n’excédant pas 5 000 € ou lorsque la demande est relative à un différend de voisinage : essentiellement plantations, bornages, servitudes.

Définition de la conciliation.

La conciliation est un mode de règlement amiable des litiges, en pratique les litiges de la vie quotidienne.

Elle peut intervenir en dehors de tout procès, ou devant un juge ou être déléguée à un conciliateur de justice.

C’est une procédure simple, rapide, confidentielle et entièrement gratuite.

Si elle aboutit, elle donne lieu à un constat d’accord total ou partiel qui peut être homologué par le juge pour lui donner force exécutoire.

Voici les litiges qui traditionnellement font l’objet d’une conciliation (ce n’est pas limitatif) :

Image extraite du dossier des Conciliateurs de France.

Présentation du conciliateur de Justice.

Il existe près de 2 700 conciliateurs en France. Ils sont tous bénévoles.
Le conciliateur de justice est un auxiliaire de justice assermenté et bénévole qui doit justifier d’une formation ou d’une expérience juridique ; ses compétences doivent le qualifier particulièrement pour exercer ces fonctions.
Le conciliateur de justice suit une journée de formation initiale obligatoire au cours de la première année de nomination et une journée de formation continue obligatoire au cours de la période de trois ans suivant le renouvellement de ses fonctions. Ces formations sont dispensées par l’École nationale de la magistrature [1].
Il est nommé sur proposition du juge d’instance par ordonnance du premier président de la cour d’appel pour 3 ans renouvelables.

Le conciliateur de justice prête serment devant la Cour d’appel et met un point d’honneur à respecter les 7 devoirs inhérents à sa fonction décrits dans la Charte de déontologie du conciliateur de Justice  [2].

Le conciliateur est tenu d’exercer ses fonctions dans la circonscription mentionnée dans l’ordonnance de nomination. Il tient ses permanences dans un lieu public et il est tenu à la neutralité. Il rend régulièrement compte de son activité aux chefs de cour d’appel ainsi qu’au juge du tribunal judiciaire auquel il est rattaché.

Comment saisir le conciliateur ?

En général, le conciliateur de justice est saisi de la propre initiative d’une des parties.
Son intervention ne nécessite aucune formalité : une simple prise de rendez-vous en mairie, Tribunal judiciaire, Maison de la Justice et du Droit, service social, etc... ou en recherchant un lieu de permanence sur le site www.conciliateurs.fr.

Il peut aussi être saisi par un juge dans le cadre d’une conciliation déléguée.

Comment se déroule une conciliation ?

Il existe deux possibilités.

Conciliation conventionnelle :
Le conciliateur peut être saisi directement par l’une des parties ou par les deux parties. Dans le dernier cas, le conciliateur peut tenter aussitôt de trouver un terrain d’entente.

Si le demandeur se présente seul, le conciliateur invite demandeur et défendeur à participer à une rencontre de conciliation.

En cas d’échec de la conciliation, le conciliateur informe les parties qu’elles peuvent saisir la juridiction compétente si elles le souhaitent.

Conciliation déléguée :
Le juge peut déléguer son pouvoir de conciliation au conciliateur.

Lors d’une audience au tribunal, ou même avant cette audience, le juge propose aux parties de tenter de régler le litige grâce à un conciliateur. Celui-ci peut siéger aux côtés du juge lors des audiences.

Si aucun accord n’est trouvé au cours de cette réunion d’écoute et de dialogue, les parties reviennent devant le tribunal.

Il est important de savoir que la conciliation est confidentielle. Aussi, même en cas d’échec d’une conciliation, si l’affaire opposant les parties est portée devant un tribunal, aucune information sur la tentative de conciliation ne peut être communiquée au juge.

Conciliateurs de France, la fédération des associations de conciliateurs de Justice, a réalisé un dossier présentant en détails la conciliation et le rôle du conciliateur en France.
Retrouvez ce dossier au lien suivant : https://www.conciliateurs.fr/Qu-est-ce-que-la-conciliation-de-justice

Sources : Conciliateurs de France et Ministère de la Justice.

Rédaction du Village de la Justice.

[2La charte de déontologie du conciliateur de Justice est à lire au lien suivant : https://www.conciliateurs.fr/Qu-est....

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