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[Fiche pratique] Devenir secrétaires/assistant.e.s juridiques.
Parution : jeudi 17 septembre 2020
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Indispensable à la bonne marche des cabinets, études ou encore directions juridiques, la fonction de secrétaire ou assistant.e juridique voit sa fonction évoluer sans se dévaluer.
Le Village de la Justice a fait appel à Thierry Blaise, Directeur de l’ENADEP [1], pour vous en dire plus sur l’avenir de cette profession.

Présentation.

Fonction support la plus ancienne dans les cabinets et les études (avocats, notaires, huissiers etc), la/le secrétaire juridique est indispensable à leur fonctionnement. Avec de plus en plus de compétences requises en terme d’utilisation des outils numériques ou de langues étrangères notamment, leur profil a évolué.

Accueil physique et téléphonique, prise de rendez-vous, frappe et rédaction des courriers et des actes, la/le secrétaire juridique est bien celle/celui qui fait le lien entre les clients et leur avocat.

Il faut être à l’écoute des clients mais aussi de l’avocat, savoir être autonome et réactif, et supporter de travailler parfois (souvent !) dans l’urgence.

Accès à la formation.

Bac +2 (BTS, DU, DEUST), Bac +3 (Licences professionnelles) ou encore formation continue (ENADEP) : les voix d’accès à cette profession sont plurielles.
A la différence des formations universitaires, la formation de l’Enadep est une formation pratique dédiée aux salariés des cabinets d’avocats qui peuvent accéder à la formation de juriste en cabinet d’avocats. [2]

Rémunération.

Le salaire d’un secrétaire juridique débutant est de l’ordre de 1 800 € brut par mois. [3]
(A titre d’information, voir les salaires minima de la convention collective des personnels des cabinets d’avocats ici)


La Rédac’ prolonge l’info pour vous... avec 3 questions à Thierry Blaise, Directeur administratif de l’ENADEP .

Pourquoi encourageriez-vous celles ou ceux qui le souhaitent à devenir assistant.e juridique ?

"La fonction de support à un métier d’intermédiation présente de mon point de vue l’avantage premier de placer celui ou celle qui l’exerce en contact immédiat avec l’actualité sociale, économique etc.
Évoluer en qualité d’assistante juridique dans un cabinet d’avocat par exemple, c’est entre autres côtoyer l’activité d’une entreprise dans une prise de capital, celle de particuliers dans le cadre d’une adoption...autant d’évènements qui jalonnent nos vies. C’est être en prise directe avec l’évolution de la société. C’est aussi et de plus en plus, utiliser des outils élaborés de performance."

Il faut se former et se former constamment.

Quels conseils leur donneriez-vous ?

"Je ne vous surprendrai pas en conseillant aux assistant.e.s juridiques de se former. J’ajouterai de se former constamment. En fonction du degré d’initiative et d’autonomie laissé par les organisations, il est important de se former non seulement aux adaptations constantes du droit et de la procédure mais également à l’utilisation d’outils qui sont déjà présents dans les entreprises prestataires de biens et de services et que les cabinets d’avocats par exemple seront prochainement conduits à utiliser. La maîtrise des outils digitaux est et sera déterminante pour les recruteurs.

Je conseille également aussi aux assistant.e.s juridiques d’apprendre à apprendre. Cela procède de la notion d’augmentation dont on parle (trop) souvent…et qui en réalité consiste à exercer une activité en conscience de son environnement avec les outils du moment."

L’avenir des assistant.e.s juridiques réside dans la capacité à s’adapter à des organisations plus agiles et à utiliser des outils de performance.

Quelles sont les dernières mutations que la profession a connues et quelles sont les perspectives d’évolution de cette profession dans les années à venir ?

"La crise sanitaire est pour certains une opportunité, pour d’autres une contrainte d’utiliser des outils collaboratifs distants. Elle a contraint les organisations à s’adapter rapidement à leur environnement. Je pense que l’avenir des cabinets d’avocats va dépendre de leur capacité à investir les marchés du droit, associer des compétences périphériques et à penser leur organisation en conséquence.

L’avenir des assistant.e.s juridiques réside dans la capacité qu’ils et elles auront acquise de s’adapter à des organisations plus souples, plus agiles, à celle d’utiliser des outils de performance pour contribuer à la pérennité des structures face à la concurrence interne et externe."

Le « top 10 » des compétences, selon les indicateurs de tendance signalent :
- au nombre des soft skills : la collaboration à distance, la persuasion, l’esprit d’équipe, l’adaptabilité et l’intelligence émotionnelle ;
- au nombre des hard skills : la pratique des block chain et cloud computing, l’analyse des données, l’intelligence artificielle, la conception UX.

Rédaction du village

[1École nationale de droit et de procédure

[2Source : Onisep.

[3Source : CIDJ.