Quelles sont les différences entre créer son EURL et devenir auto entrepreneur ?
La création d’entreprise n’est pas seulement une aventure, c’est aussi et surtout un projet s’inscrivant dans le long terme et qui répond à une réglementation particulière. Lorsque l’on souhaite démarrer une activité individuellement, il est possible d’opter pour le statut d’auto entrepreneur ou bien de créer son EURL. Les deux structures sont sensiblement différentes et ne répondent pas aux mêmes règles. Quelles sont leurs différences en termes de contraintes et d’avantages ? Eléments de réponse.
Quelles sont les règles à connaître si l’on décide de créer son EURL ?
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée est comme son nom l’indique une structure permettant de préserver le patrimoine personnel du dirigeant.
En effet, celui-ci détermine seul le montant du capital social, ses biens privés ne sont pas concernés par la situation de la société. En d’autres termes, créer son EURL réduit le risque à la perte du capital social de départ. Il convient toutefois de noter que la séparation avec le patrimoine personnel s’arrête dans le cas où le dirigeant se porte garant de certaines opérations telles qu’un financement bancaire. D’autres éléments doivent être pris en compte lorsque l’on décide de créer son EURL :
Le gérant, lorsqu’il est l’associé unique, le dirigeant appartient au régime TNS (travailleurs non salariés). S’il n’est pas l’associé unique, il est assimilé salarié et relève donc du régime général.
La rémunération du gérant résulte d’une décision unilatérale de l’associé unique lors de la rédaction des statuts.
Si l’associé unique qui décide de créer son EURL est une personne physique, il est imposé à l’IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques), alors que les bénéfices d’une personne morale sont imposés à l’impôt sur les sociétés. Toutefois, les personnes physiques ont la possibilité de choisir l’impôt sur les sociétés.
Créer son EURL permet de percevoir des dividendes. La part de ces dividendes en-dessous de 10% du capital social est soumise aux prélèvements sociaux et à l’IRPP. En cas de surplus, l’acquittement de l’IRPP doit s’effectuer avant que les charges sociales ne soient calculées.
En termes de comptabilité, un rapport de gestion, un inventaire et des comptes annuels doivent être effectués pour le gérant.
Il n’existe aucun plafond en termes de chiffre d’affaires annuel pour l’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée.
Le site Mr-entreprise.fr offre un aperçu des différentes étapes à suivre pour réaliser la création de ce type de structure.
Quelles sont les spécificités du statut d’auto entrepreneur ?
Réaliser une inscription d’auto entrepreneur sur le portail des auto-entrepreneurs ou sur une plateforme spécialisée est une autre manière de démarrer une activité de manière indépendante.
La structure est toutefois différente, car c’est le micro-entrepreneur qui est lui-même considérée comme sa propre entreprise. Il s’agit d’une structure moins lourde de contraintes sur le plan de la régulation, mais dont le chiffre d’affaires annuel est limité à 70 000 euros ou à 170 000 euros selon que l’activité soit respectivement centrée sur la prestation de service ou la revente de marchandises.
Les règles à prendre en compte en adoptant le statut d’auto entrepreneur sont les suivantes :
La comptabilité allégée de la micro-entreprise implique de mettre à jour un livre de comptes. Un livre d’achat doit également être tenu si des achats sont réalisés dans le cadre de l’activité. Par ailleurs, les documents de facturation (devis et factures) doivent être conservés jusqu’à 10 ans après une éventuelle cessation d’activité.
L’auto entrepreneur est exonéré de TVA, ce qui lui permet de pratiquer des prix plus bas pour des produits similaires à ceux d’une EURL.
Le calcul des charges sociales et fiscales s’effectue sur la base du chiffre d’affaires, qui est déclaré tous les mois ou de manière trimestrielle selon les préférences du micro-entrepreneur.
Le détenteur d’une auto-entreprise, sous certaines conditions, peut cumuler un statut de salarié ou un poste dans la fonction publique avec son activité en free-lance.
Aucun délai de carence ne s’applique en cas de cessation d’activité pour un auto entrepreneur, ce qui lui permet d’y mettre fin librement et d’en démarrer une autre dès lors qu’il le souhaite.
En d’autres termes, l’auto-entreprise est une structure relativement flexible, qui permet d’adopter une vision à court terme et de se projeter dans la création d’une entreprise. Mais l’EURL, si elle est plus contraignante en termes de réglementation, offre davantage de possibilités business.