Aujourd’hui le témoignage de Frédéric Chhum, Avocat à Paris, Nantes et Lille, Membre du Conseil de l’ordre des avocats de Paris et fidèle auteur du Village de la Justice.
Comment vivre ce confinement ?
J’habite à Levallois et à quelques kilomètres de mon cabinet où je sous loue 2 bureaux.
Je viens (en vélo) régulièrement au cabinet. Je suis confiné au cabinet en fait.
J’essaie de respecter au maximum les gestes barrières et les gestes de distanciation sociale.
Comment s’organise le travail, les rapport avec les clients, quels outils utiliser pour garder le contact ?
Mes 4 avocates collaboratrices (2 avocates à Paris, 1 avocate à Nantes et 1 à avocate à Lille) et mes 2 stagiaires (1 élève avocate et 1 stagiaire qui prépare le CRFPA) télétravaillent.
Nous organisons une réunion d’agenda hebdomadaire via skype.
Nous sommes en contact quotidien par email et / ou téléphone.
Avant la crise Covid-19, mes collaboratrices et stagiaires télétravaillaient régulièrement. Pour nous ce n’est pas nouveau et nous avons pu nous adapter facilement.
Nous restons à l’écoute et à la disposition de nos clients de manière permanente.
Quid du mandat de membre du Conseil de l’ordre des avocats de Paris dans cette période de confinement ?
Concernant mon mandat en tant que membre du Conseil de l’ordre des avocats de Paris, nous avons des réunions par "Zoom" les mardi à 14h et vendredi à 14h.
Nous essayions de répondre aux préoccupations et inquiétudes des confrères.
Les confrères ne doivent pas hésiter à nous saisir pour tout question ou problème.
L’ordre des avocats de Paris a lancé une aide exceptionnelle de 1.500.000 euros pour aider les confrères en difficultés. Les confrères ne doivent pas hésiter à la demander.
A cet égard, l’ordre des avocats de Paris va lancer une enquête sur la gestion de la crise COVID 19 par les avocats.
L’ordre veut pouvoir répondre aux attentes des confrères et des cabinets.
Quelles incidences a ce confinement sur les relations avec les confrères et autres professionnels du droit ?
Notre cabinet a une activité essentiellement dans le contentieux en droit du travail côté salariés.
Les Conseil de prud’hommes et les Cours d’appel étaient fermés.
Les Conseils de prud’hommes réouvrent progressivement.
Concernant les cours d’appel, nous expérimentons les procédures sans audience (ordonnance du 25 mars 2020). Cela nécessite l’accord des 2 parties et nous devons déposer les conclusions et les pièces au greffe de la Cour d’appel de Paris.
Bien évidemment, il est frustrant pour un avocat de ne pas pouvoir plaider son dossier et de ne pas pouvoir le défendre devant ses juges.
Nous continuons à échanger par téléphone ou email avec nos clients et confrères.
Nous avons dû aussi suivre et assimiler toutes les ordonnances votées suite à la pandémie Covid-19.
Tout le cabinet continue à se former notamment avec les webinars organisés par l’Ordre des avocats de Paris.
D’ailleurs, nous publions aussi régulièrement des brèves sur le site du Village de la Justice puisque ces ordonnances ont beaucoup d’incidence sur le droit du travail.
Ce qui est vrai un jour donné peut ne pas l’être le lendemain.
Les perspectives.
Nous avons hâte de reprendre notre activité de manière normale.
Néanmoins, ceci ne se fera que dans le respect des règles barrières et de distanciation sociale.
Cette crise pandémique est un moment difficile à vivre. Je pense aussi à tous les confrères, femmes et hommes qui ont pu souffrir de cette maladie Covid-19.
Elle nous oblige peut-être à ne penser qu’à ce qui est essentiel et à oublier le superflu.
Concernant l’avenir, cette crise nous fera apprécier encore plus notre vie future.