L’ÈRE NOUVELLE DU DIGITAL
"Bien avant la crise sanitaire, les avocats ont pris le virage numérique dans la foulée des entreprises pour disputer le challenge de haut niveau d’une transformation digitale réussie. Sous la contrainte de 2020, ils ont dû cependant presser le pas de course vers l’adaptation à de nouveaux outils pour mieux s’en sortir dans le long tunnel d’une période sombre.
Lorsqu’elle veut communiquer, la profession emprunte maintenant la voie grande ouverte d’internet pour promouvoir son identité, ses compétences, ses savoir-faire et son image de marque auprès du grand public. Les avocats gagnent ainsi en visibilité sur leurs sites web et ces vitrines virtuelles font de mieux en mieux connaître leurs services et leurs missions, leurs garanties, leurs valeurs traditionnelles et leurs règles déontologiques. Les justiciables les côtoient tout autant sur les réseaux sociaux où la profession, leur tend une main sûre et experte.
Gages avantageux de développement d’un cabinet, ces moyens de communication en vogue sont désormais incontournables pour qui aspire à créer un vrai contact humain avec le public. Il devient dès lors hasardeux de vouloir y échapper, d’autant qu’un site web simplifie les relations directes et fiables entre les avocats et leurs clients.
Les sites professionnels sont en effet les espaces les plus adéquats pour proposer, dans un milieu concurrentiel, toutes les informations utiles ou nécessaires aux justiciables en quête de conseils juridiques adaptés auprès d’avocats qui, le cas échéant, pourront également les assister lors d’éventuelles procédures devant les tribunaux.
En parallèle de l’acclimatation progressive de la profession à son ère digitale, les outils numériques se sont par ailleurs largement développés en ligne au cours des dernières années. Ils ont été plus récemment des ripostes innovantes et perspicaces, vectrices de surcroît de valeur ajoutée, aux difficultés multiples nées d’une crise sanitaire tenace à l’issue incertaine.
Poussés plus tôt par l’article 4 du « décret Macron » autorisant, à la fin juin 2016, « la commercialisation, à titre accessoire, de biens ou de services connexes à l’exercice de la profession » au profit de leurs clients et de leurs confrères, les avocats startuppers sont alors montés au créneau pour imaginer et suggérer leurs propres solutions digitales en marge de l’activité habituelle de leurs cabinets.
Rédactions d’actes et de documents juridiques, applications de mise en relation clients (particuliers et entreprises), automatisation contractuelle, échanges sécurisés de documents (blockchain et signature électronique), stockage infaillible de données, aide à la résolution de litiges ou jurimétrie, les outils automatisés dernièrement conçus viennent depuis étoffer une gamme de prestations profitables à l’accomplissement du droit.
L’une des conséquences logiques est aujourd’hui l’émancipation très nette du secteur attractif de la Legaltech apparu voilà bientôt dix ans, auquel des prévisions optimistes prédisent à présent une formidable hypercroissance en 2022.
Malgré des débuts hésitants sur un marché encore tiède, ankylosé à l’époque par des doutes idéologiques ou institutionnels et par un manque d’assimilation des clients, des indicateurs passés au vert promettent maintenant aux start-up du droit l’arrivée de jours encore meilleurs dans un contexte déjà favorable.
D’ici l’an prochain, elles devraient en effet générer plus de 100 M€ de chiffres d’affaires et elles n’excluent pas, dans les mois qui viennent, pas de lever aux environs de 50 M€ de fonds auprès d’investisseurs. Plus de 600 emplois pourraient en outre être créés sur la période. Commercialement, les legaltechs ont dans leur viseur le marché des entreprises, des services juridiques publics et privés, des avocats, des particuliers, des notaires et des huissiers. Une cinquantaine d’entre elles (soit 20 %) comptent à ce jour au moins un avocat parmi leurs dirigeants."
Alain Baudin
Au sommaire...
PORTRAITS - HOMMAGE :
Franck Launay : du barreau à la vigne par l’itinéraire de la reconversion
ENTRETIEN :
3es Assises de l’Ordinalité : de nouvelles réponses concertées à la question majeure de la qualité
LE DOSSIER DE LA REDAC’ : "L’ère nouvelle du digital"
A - La transformation numérique gagne patiemment du terrain chez les avocats
B - Me Philippe Barthélémy (Barreau de Draguignan) : « Le justiciable ne supporte plus qu’on ne lui réponde pas immédiatement »
C - Me Renaud Arlabosse (Barreau de Draguignan) : « Le numérique est une bonne opportunité pour l’évolution de notre profession »
D - Me Philippe Baron, Président de la commission Numérique du CNB : « Peu à peu, les choses évoluent »
E - Tribune par Me Jean-Raphaël Fernandez, Bâtonnier du Barreau de Marseille
L’INTERVIEW DU TRIMESTRE :
Me Christina Kruger (Barreau de Strasbourg) : « Nos liens sont très forts avec nos confrères allemands, belges et luxembourgeois »
VIE PROFESSIONNELLE
A - Comment bien recruter en cabinet d’avocat ?
B - Commission ad hoc MARD du CNB : Un premier travail sur les axes de l’information et de la formation des avocats
ENTREPRENDRE / INNOVER
Un rapport parlementaire vient soutenir les entreprises en difficulté
GESTION DE PATRIMOINE
L’Investissement Socialement Responsable : concilier épargne et engagement sociétal (1re partie)
L’AIR DU TEMPS :
Focus sur le droit vitivinicole
RUBRIQUE "RETRO ACTU"
CAHIER DU VILLAGE DE LA JUSTICE
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