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MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 12:06
de Vlad
Effectivement, et cela fait un moment qu'en ces lieux même Jean-Marc et moi, d'autres aussi, avons tiré la sonnette d'alarme à travers de nombreux posts.

Sans préjuger du devenir de ce rapport et de l'action des fédérations de juristes d'entreprises, cette fusion semble, à terme, inévitable.

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 12:12
de Umbreone
Qui vivra verra

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 12:37
de dowona
fabien a écrit :Dowona :
Je le répète, la profession de JE ne fait l'objet d'aucun tri à la sortie de la fac, contrairement aux autres professions du droit. D'où un "nivellement par le haut" en faisant un rapprochement vers l'existant et le plus ressemblant: l'avocat.

On ne peut que se féliciter de cette nouveauté, le tri se fera donc par le capa, et pour ceux qui sont déjà en poste, ils auront 8 ans pour faire leurs preuves.


Pourriez vous préciser cette remarque ? Je n'ai pas très bien compris le sens, merci d'avance :D

Les autres professions du droit (magistrat, greffier, commissaire de police, mandataire judiciaire, huissier...) sont accessibles après une sélection supplémentaire: le concours.

Pour les juristes, rien de tel, il est possible d'être JE dès l'obtention d'une maîtrise de droit. Du coup, une course aux diplômes c engagée


Parmi ceux qui obtiennent un 3ème cycle :
- à l'université, on sait bien que la sélection n'est pas la règle. certain sont vraiment difficiles à avoir laissant de très bons étudiants sur le carreau pour des raisons de nombre ou autre (absence de piston...) d'autres sont plus largement ouverts. Pour ces derniers, parfois, voir souvent, c la qualité des enseignement qui laisse à désirer et quand cette qualité est reconnue, c la renommée de la fac qui fait défaut...
- dans le privé, de nombreuses formations privées diplomantes existent, mais là aussi l'unanimité quant à la renommée, au sérieux ou la qualité des enseignements entrent en jeu

Au final, seuls les plus riches sortent vainqueur de cette compétition parce qu'ils ont un LLM,et/ou fait une école de commerce...

Avec cette réforme, on limite ce phénomène.

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 12:46
de Léonine
La fusion n'est pas forcément inévitable.
En dehors des intérêts personnels et/ou corporatistes de tout à chacun,

on ne voit pas bien l'intérêt de l'institution de l'avocat en entreprise :
- ni pour les entreprises (comment gérer un salarié "indépendant" sous l'autorité de son batonnier? No comment

- ni pour l'intérêt général : Avec le binz actuel de la crise tout le monde comprend que nos sociétés ont besoin de plus de transparence, alors ce n'est vraiment pas le moment de mettre en place un avocat en entreprise doté du secret de la correspondance pour faire échec aux diverse procédures de contrôle (concurrence, fisc, pénal...) et tout simplement à l'application de la Loi...

- ni au niveau de l'UE, qui tend vers la libéralisation des services et la fin des monopoles

Alors si nous sommes encore dans un état de droit, j'espère que nos parlementaires ne laisseront pas passer une telle absurdité...

Dans le cas contraire, ça veut dire que le système est manifestement pourri et que tous les coups seront permis.

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 14:06
de fabien
Léonine a écrit :La fusion n'est pas forcément inévitable.
En dehors des intérêts personnels et/ou corporatistes de tout à chacun,

on ne voit pas bien l'intérêt de l'institution de l'avocat en entreprise :
- ni pour les entreprises (comment gérer un salarié "indépendant" sous l'autorité de son batonnier? No comment

- ni pour l'intérêt général : Avec le binz actuel de la crise tout le monde comprend que nos sociétés ont besoin de plus de transparence, alors ce n'est vraiment pas le moment de mettre en place un avocat en entreprise doté du secret de la correspondance pour faire échec aux diverse procédures de contrôle (concurrence, fisc, pénal...) et tout simplement à l'application de la Loi...

- ni au niveau de l'UE, qui tend vers la libéralisation des services et la fin des monopoles

Alors si nous sommes encore dans un état de droit, j'espère que nos parlementaires ne laisseront pas passer une telle absurdité...

Dans le cas contraire, ça veut dire que le système est manifestement pourri et que tous les coups seront permis.


100 % d'accord avec vous les juristes d'entreprises comme les comptables en entreprise et autre sauditeurs internes sont des salariés comme les autres je ne vois pas l'intérêt de rajouter des diplômes, qui sans expérience ne valent pas grand chose non plus.

Dowona : je comprends votre raisonnement mais encore une fois, je ne pense pas que l'obtention obligatoire du CAPA résoudra tout, et franchement 7 ans d'études ça fait long et ça ne va faire que créer encore plus de confusion (déjà que les recruteurs sont largués :D )

Cordialement

Fabien

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 14:34
de dowona
Maba a écrit :En fait, ce qui nous gêne tous, c'est que nous ne savons pas ce que vont devenir les juristes actuels, ceux pour qui le CRFPA n'a jamais présenté aucun intérêt dans l'entreprise. La transition va faire beaucoup de mal, comme dans beaucoup de réformes... Finalement, le PPI des CRFPA, qui se déroule souvent en entreprise, était bien le signe avant-coureur de la réforme qui se prépare.


la réforme prévoit une période transitoire de 8 ans afin qu'ils puissent tous intégrer, s'ils le souhaitent (mais c en réalité une obligation pour celui qui veut continuer à travailler), la profession d'avocat d'entreprise

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 14:35
de Maba
Honnêtement, ce n'est pas vraiment le fond de la réforme qui me gêne. Finalement, le statut d'avocat d'entreprise normalise le statut du juriste d'entreprise : il devient l'équivalent d'un avocat, mais ne travaille que pour un unique employeur qui a choisi d'internaliser la fonction juridique au sein de son entreprise. En retour, l'employeur peut gérer ses juristes comme il gère ses avocats. Ca fait longtemps que la profession demande à bénéficier du secret professionnel, à l'image de ce qui existe à l'étranger pour les in-house lawyers.

En fait, ce qui nous gêne tous, c'est que nous ne savons pas ce que vont devenir les juristes actuels, ceux pour qui le CRFPA n'a jamais présenté aucun intérêt dans l'entreprise. La transition va faire beaucoup de mal, comme dans beaucoup de réformes... Finalement, le PPI des CRFPA, qui se déroule souvent en entreprise, était bien le signe avant-coureur de la réforme qui se prépare.

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 15:28
de aiki
Puisque vous semblez connaître le contenu de ce rapport, quid de la passerelle avocat d'entreprise/avocat autre :?:

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 16:03
de yueping
Umbreone a écrit :De plus, environ 2000 juristes deviennent avocats par an en France. Et 93 % des entreprises n auraient pas de juristes d entreprise.
En ces temps de crise, les entreprises vont comprendre qu elles leur faillent investir dans un juriste.


Je ne partage pas du tout la meme analyse que vous.

J'ignorais que 93% des entreprises n'avaient pas de juristes d'entreprise, mais ce chiffre me parait tout a fait plausible et realiste. Quoi qu'il en soit, comme vous l'avez fort justement souligne, une immense majorite d'entreprises n'ont pas de juriste. En ces temps de crise, alors que toutes les entreprises parlent plutot de reduction des couts et reduction d'effectifs, je doute tres fortement que ces entreprises vont soudainement faire fi des limites budgetaires pour recruter un juriste.

Ces entreprises n'avaient deja pas juge bon de recruter un juriste alors que l'economie etait au plus fort et qu'ils avaient le budget pour recruter, alors comment peut-on serieusement croire qu'ils vont soudainement se reveiller pour recruter un juriste alors que leur budget ne leur permet plus un tel luxe, crise oblige.

MessagePosté: Lun 30 Mar 2009 20:11
de Léonine
- yueping a raison : les entreprises ne vont pas engager des juristes par les temps qui courent... bien au contraire malheureusement.


- Dowona a écrit
"la réforme prévoit une période transitoire de 8 ans afin qu'ils puissent tous intégrer, s'ils le souhaitent (mais c en réalité une obligation pour celui qui veut continuer à travailler), la profession d'avocat d'entreprise"


Ce qui est difficilement digérable (insupportable?), c'est qu'il existe déjà une passerelle de 8 ans qui permet aux juristes d'entreprises (et d'autres) d'accéder au statut d'avocat de plein exercice.

Le rapport Darrois aura-t'il l'impudence de proposer de remplacer cette bonne vieille passerelle, garante d'une certaine liberté du travail des juristes "sans capa" (liberté fondamentale, notamment en cas de chômage), par une passerelle de seconde zone ne donnant accès qu'au statut inutile d'"avocat en entreprise" ne pouvant pas avoir de clientèle personnelle-
- surtout une passerelle d'une durée aussi longue que la passerelle déjà en place, alors qu'il s'agit, rappelons-le, d'exercer un métier que les juristes d'affaires ont dû assimiler pendant au moins 5 longues années d'études et qu'ils pratiquent avec succès après une sélection impitoyable?!

Le suspens restera entier jusque à demain... Il reste encore la nuit à Me Darrois pour revoir sa copie si il lit mon message... :)