Si l’évolution de l’exercice de la profession est résolument en marche - nous avons commencé à en décrire les différentes facettes dans nos précédents billets – ce sont bel et bien tous les secteurs de l’activité humaine qui sont désormais concernés par de profondes mutations.
Evolution de la relation client
Dans une société en pleine transition et un marché sans croissance, nous constatons que de plus en plus d’individus créent leur travail plutôt que ne cherchent un emploi. Comme un appel à trouver sa juste place et établir une distance par rapport aux excès de notre société, c’est une véritable quête de sens, associée à une capacité créative et un don pour se relier et agir autrement qui va remodeler le monde du travail. Ainsi l’âge de l’entreprenariat a-t-il commencé.
Dans un même temps, ce que les américains nomment « l’empowerment » des clients et utilisateurs invite à poursuivre la réflexion sur le service que l’on apporte à ses clients : personnalisé, immédiat, simple, accessible en multi canal et en mobilité définissent désormais le haut niveau de satisfaction.
A travers la relation de confiance qu’il s’est tisser, l’avocat 2.0 ne manque cependant pas de ressources. Sans oublier les exigences du court terme, il doit prendre en compte les mutations en cours pour conjuguer le moyen et le long terme.
Pour sortir du lot, il va devoir mobiliser créativité et innovation pour proposer des prestations et services toujours plus pertinents et appropriés dans un marché fragmenté et une société de plus en plus complexe.
La remise des prix de l’innovation des avocats en relation-clients qui aura lieu prochainement illustre parfaitement cette approche qualitative qui applique la logique du « ET » inclusif. [1]
A ce saut qualitatif correspond l’émergence de nouvelles formes d’organisation.
Un projet commun qui fait sens
A l’heure où la réduction des coûts est devenue une nécessité absolue, l’exercice en commun des experts du chiffre et du droit est une nouvelle étape de la transformation majeure de la profession et nous pensons qu’il peut constituer une réponse pertinente à la complexité du contexte économique, ainsi qu’une formidable opportunité, une fois les conflits d’intérêts clarifiés.
En effet, les professionnels du Droit et de l’Expertise comptable peuvent désormais s’associer et travailler ensemble. Ils peuvent bâtir des offres de service en adéquation avec les nouveaux besoins de la société et se développer en commun avec le cadre capitalistique qui leur convient le mieux.
En considérant la ressource humaine comme un facteur- clef de créativité et d’innovation, les cabinets nouvelle génération font s’allier les intelligences particulières dans une dynamique collective : ils travaillent en intelligence collective.
Les individus s’apprennent mutuellement, sont partenaires plutôt qu’adversaires et en mesure de proposer des choix plus justes et plus inclusifs pour leurs clients qu’ils accompagnent sur le plan juridique, social, fiscal, dans la prévention des conflits ou dans le conseil patrimonial.
Une offre résolument globale !
Si les premières holdings interprofessionnelles, notamment entre avocats et experts comptables se créent actuellement, nous estimons que le capital social constitue aussi une parfaite commodité.
En effet, l’actionnariat reste le plus simple moyen pour faire croître les intérêts communs sur le long terme et fédérer des talents autour d’un projet.
Pour satisfaire une quête de sens que les nouveaux courants socio-culturels illustrent, dégager du profit ne suffit plus ; il faut aussi être capable de favoriser un cadre de travail libre de conflits qui encourage le lien et la créativité pour développer le potentiel de chacun.
Même si cela est une réflexion d’un nouveau type, faciliter l’actionnariat, partager, va rapidement devenir la seule façon de conserver les talents. Détenir du capital ne passe plus forcément par mettre de l’argent.
Je vous propose de continuer prochainement à explorer les opportunités personnelles et collectives pour la profession.